patati-patata

Dieu, nous déconcertera toujours.

Fine équipe réunie une dernière fois autour du Maître. Il aurait pu se choisir quelques rabbins, un ou deux scribes, que sais-je ? Des gens à la hauteur. Le voilà à la tête d’une bande disparate : quelques pêcheurs plus manuels qu’intellos, un percepteur sans-doute en très bon terme avec le pouvoir romain, un zélote prêt à prendre les armes… Une bande de parpaillots qui, le jour de sabbat, parce que la faim les tenaille, maraudent des épis de blé, des trouillards qui le jour de tempête viennent crier : «au secours » de peur que l’embarcation ne se retourne, des adeptes du chacun pour soi plutôt que du partage, qui un jour que le Maître avait parlé plus que de coutume désiraient renvoyer la foule pour que chacun achète son sandwich dans les villages aux alentours…

Et sans faire de distinction, alors qu’il savait que Simon allait le trahir, que Judas avait déjà réglé son compte, il se met à leurs genoux pour leur laver les pieds, un par un …

Eux, qui quelques heures plus tard seront incapables de prier, ne serait-ce qu’une heure avec lui et s’enfuiront pour ne laisser que Marie et Jean au pied de la croix.

1 Co 1, 25 « regardez qui nous sommes, il n’y a parmi nous, ni gens de bonne famille, ni sages, ni savants, mais ce qui est fou en ce monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ».

Vous ne trouvez pas cela sublime : cette confiance du Maître à notre égard ?

« Si moi, le Maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, c’est pour que vous le fassiez maintenant les uns aux autres »….

Giboulées de mars, avant le printemps, j'espère !

En ce moment les mauvaises nouvelles dégringolent : Bernard est à la clinique pour un problème de prostate, Isabelle subit des examens très approfondis lundi prochain (après sa chimio, les tumeurs ne régressent pas), Renée-Marie est opérée mardi aux intestins, Jacqueline affaiblie par une occlusion intestinale vient d’apprendre, elle aussi, qu’elle devra recevoir de la chimio avant une intervention lourde…

Au milieu de tout cela le fils d’Hélène est sorti d’affaire, tout va bien pour lui… Ouf !

Eh oui, nous sommes fragiles, nul ne sait si demain …

La maladie reste un mal qu’il faut combattre, nous sommes admiratifs de tous les professionnels qui luttent au quotidien, les progrès qu’ils grignotent peu à peu nous donnent beaucoup d’espérance.  Il nous faut aussi rendre grâce car beaucoup autour de nous ont été atteints, il y a pour certains de nombreuses années, et Dieu soit loué ! Ils sont là à nos côtés : Marie-Noëlle, Pierre-Antoine, Thérèse, Stéphanie et tant d’autres…

Poussières d’étoile, d’où venons-nous ? Où allons-nous ? C’est L’amour dans le présent qui transcende notre A-venir.  Je t’offre cette journée Seigneur, qu’elle soit ensoleillée, que mes paroles puissent réconforter, remettre debout, réchauffer les cœurs abattus, tu es la Vie !

Du Bonheur d’être Pasteur !

Bien loin du traité d’athéologie de Michel Onfray, des sarcasmes de la vie médiatique où des bruits de campagne électorale…

Cyndy et Sébastien viennent de s’engager dans le sacrement de mariage, samedi dernier. C’est le premier d’une très longue série qui s’étalera tout au long de l’année 2008.

Dimanche, c’était avec quatre autres, le baptême de Charles, deuxième enfant de Delphine et  Alexandre dont j’ai célébré le mariage il y a quelques années.

Ces deux couples qui n’ont rien en commun sont devenus mes amis. Les rencontres qui ont précédé l’événement du mariage furent des moments intenses de partage, où dans la simplicité des échanges nous prenions conscience de l’intériorité et de l’être spirituel que nous devons faire grandir en chacun de nous.

Ce temps, est pour eux : fondateur d’une vie spirituelle. De là à accrocher leur vie à la personne du Christ mort et ressuscité, il y a sans doute un grand pas à faire. Nous découvrons ensemble que ces temps de partage, de relecture, d’approfondissement sont de purs moments de bonheur.

« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité que Celui qui est venu prendre notre humanité ».

Simplement, Merci.

La foi à l’épreuve du temps.

Nous sommes les dingues du chronomètre, notre temps est compté comme jamais il ne l’a  été : Le travail souvent éloigné du domicile avec  ses déplacements, une vie sédentaire qui implique quelques heures de sports hebdomadaires, une famille de plus en plus éclatée, l’amitié qu’il faut entretenir, les enfants que l’on bichonne et qu’il faut accompagner dans une inflation d’activités, et par-dessus tout cela la communication qui est de moins en moins celle du palier mais virtuelle sur la toile d’Internet, ce blog en est l’illustration. Oui, on n’a pas le temps, on n’a plus le temps.

Où trouver le temps de la gratuité, de la générosité, du silence, de la relecture qu’exige la rencontre avec  Dieu ? Dieu n’est pas speed, il prend son temps, Dieu est un Dieu patient, le connaître exige que l’on s’assoit, que l’on ouvre l’Ecriture, que l’on rencontre des frères… Où trouver le temps pour la catéchèse, où trouver le temps pour la prière et la célébration, où trouver le temps pour entrer dans l’intelligence des Ecritures ?

Des jeunes entrent en 6° dans le collège catholique voisin, ils demandent à entrer  en catéchèse, à recevoir le baptême et l’Eucharistie, tout cela demande du temps, que plusieurs d’entre-deux de classes différentes se retrouvent dans le même créneau horaire : Mission impossible, l’emploi du temps est tellement pressuré qu’il ne peut le permettre, il faut donc se retrouver le soir après le départ des bus, cela devient tellement exigeant que les combattants déposent très vite leurs armes…

Oui vraiment je crois que le pire ennemi de la transmission de la foi est le chronomètre. Est-ce irrémédiable ?

Quel que soit ton âge :

Garde ton cœur d’enfant,

Emerveillé de tout, posant sans cesse, la question :

« Pourquoi ceci, pourquoi  cela ? »

Intrépide, impatient du genre :

« C’est quand qu’on arrive ?»,

« Pourquoi lui, pourquoi pas moi ? »

Sensible à toute inégalité : « ce n’est pas juste !».

Oui, garde ton cœur d’enfant,

Enthousiaste, confiant, toujours prêt à répondre,

Alors que la question n’est pas encore posée.

Garde ton cœur d’enfant,

Prêt à croire toute parole du maître.

Toujours prêt à participer, à condition que les copains soient aussi présents.

Garde ton cœur d’enfant,

Qui voit en toute personne de plus de 20 ans d’âge, un vieux,

À qui tu ressembleras dans de nombreuses années, qui te paraissent une éternité.

Garde ton cœur d’enfant,

Malléable, sensible, curieux de tout, joueur, avide d’apprendre,

Râleur parfois, mais toujours prêt au pardon.

Oui, garde ton cœur d’enfant,

Il te fait goûter au bonheur de l’éternité.

Pour un morceau de pain.

Un, deux, trois, soleil.

Pas à pas, tout sautillant

J’avance, une case à la fois

Vers toi qui m’émerveille,

Soleil levant

En qui je mets toute ma foi.

Enfer ou paradis,

Ce sera le paradis, je le crois.

En enfer, tu y es descendu,

Du moins c’est ce que l’on dit.

Pour y retirer l’homme de peu de foi,

Qui trouve en toi le salut.

Le paradis c’est aujourd’hui,

J’y découvre ton visage,

Chaque fois, qu’au-delà de moi,

Je trouve en ton Evangile un appui,

Et qu’au cœur du message,

Le frère qui a faim de moi, reçoit :

Le pain qui rassasie.

la famille, un trésor.

J’ai reçu cette lettre, il a peu. Je la trouve absolument formidable parce qu’elle nous fait toucher du doigt, la grandeur et la beauté de la vie familiale avec ses doutes et ses difficultés aussi :          

(J’ai changé les prénoms)                                 

  Les rois-mages ont apporté, ce jour, l’or, la myrrhe et l’encens, et la famille vous envoie une lettre remplie de petits bonheurs et surtout leurs vœux les plus sincères pour 2008.

Excusez tout d’abord notre silence  au nouvel an 2007 : la fin d’année 2006 fût plus que difficile, le cher Papa d’Antoine nous a quitté à presque 95 ans, après une vie bien dense et surtout, entouré de ses proches.

Heureusement, l’année 2007 a très bien démarré, trois arrière-petits fils coté Durand sont nés : Hélène, Arthur et Léo, ils ont fait le bonheur de chacun et leurs sourires ont aidé Mamie Anette à faire face au grand vide après plus de 71 ans  de vie commune.

Ce soir, à 93 ans et demi, elle est bien là chez elle au coté de son Loulou, 71 ans et demi, aidée de sa fille Marie, c’est tout un navire qui prend beaucoup d’âge et chacun des enfants fait le maximum pour traverser au mieux l’étape de la grande vieillesse, tout en savourant cette chance de vivre régulièrement des moments heureux avec leur Maman.

Coté Dupond, fin 2006 le 24iéme petit enfant, Benjamin est né chez Bertrand et Claire; pour la suite, nous attendons la nouvelle génération  …  Pour le moment, le plus gros changement étant l’entrée dans la vie professionnelle chez les aînés : déjà 3 sur 24 !

La santé de Mamie Isabelle peut se résumer ainsi : « attention très fragile », elle « se casse » trop facilement : des cotes fêlées, et dernièrement un poignet…

Les 80 ans serons pour cet été, bref nous commençons à décortiquer le mot dépendance …

Heureusement, Papa Maurice est toujours en activité sur son exploitation agricole, à 78 ans et demi: il se transforme au mieux en « coiffeur », aide cuisinier, etc., et, pas de chance, leurs 6 enfants sont tous plus ou moins éloignés !  … … … faisons confiance !

Et chez nous ?

§ Jacques presque 21 ans a intégré en septembre l’école nationale supérieure de chimie à Paris : ouf, fini le rythme prépa, il découvre la vraie vie étudiante, et nous, la séparation rallongée …

§ Thomas, 19 ans et demi, en deuxième année de prépa, planifie les concours et s’oriente plus vers un domaine technique, le violon est au repos, il a hâte de retrouver du temps pour reprendre son instrument mais n’a pas abandonné la lecture !

§ Antoine, 15 ans et demi, en 1^ère S, vif ou rêveur, il touche à tout … se concentrer très très longtemps c’est un peu dur pour notre asperge!!! ses compagnes les plus fidèles sont ses guitares, classique et électrique.

§ Charlotte, 13 ans et demi, en 4^ième, découvre l’allemand, les journées scolaires un peu plus longues et, la clarinette ! Le sourire devient plus présent, le carré petite fille s’est transformé en coupe longue dégradée, bref, le temps à la salle de bains se rallonge ! et oui, c’est une fille !

§ Christine, 13 ans et demi, en 3^ième, cherche son orientation, en plus du piano, découvre aussi la clarinette et, si à la douche c’est la plus rapide, devant la penderie « que vais-je mettre ? » c’est la cata !

§ Denise, 11 ans et demi, est enfin arrivée au collège en 6^ième, vous avez deviné, nos trois Miss partent ensemble chaque matin vers le même collège et le soir que d’anecdotes à raconter : très bon sujet de conversation les « profs » ! Cette année, Isabelle fait du cheval et pourtant en 2006 le podium en GRS gymnastique rythmique et sportive fût assez génial : 5^ième au championnat de France, mais le verbe choisir est un peu difficile pour notre dernière : tout faire serait mieux !

Et nous ?

En 2006, pour nos 20 ans de mariage, et pour la première fois depuis le voyage de noces, nous avons quittés la niche, direction le Mont Sainte Odile, avec la décision de renouveler ;

pour tenir, en 2007 ce furent trente six heures de liberté direction le parc du Marquenterre dans la Somme.

Et fin 2007, pour les fêtes de Noël Nouvel An, double cadeau, quitter le froid du nord, et TOUS ENSEMBLE, direction la Côte Basque !!! vacances magiques, cela faisait presque trois ans que nous n’étions plus partis à huit.

…. si en 1968      « il est interdit d’interdire », 40 ans plus loin, le vrai slogan est « il est interdit de désespérer », pourquoi ??? Mais parce que tout est encore là pour rendre l’homme heureux tel qu’il l’était à ses débuts sur la terre ! Comment ? par la simplicité entrons dans la simplicité de cœur : « soyez prudents comme des serpents, simples comme des colombes » la simplicité s’incarne encore joliment dans le visage des petits enfants, alors, sans niaiserie aucune, soyons comme eux et nous verrons peut-être que le vrai visage de ce vieux « sage » plein de barbe blanche que Léonard, dans sa toile, voulut appeler Dieu, est en fait celui d’un enfant merveilleux : franchement, à qui préférez-vous ressembler ? à un vieillard ou à un enfant ?

Alors encore Bonne Année dans l’Espérance, pleine d’enfants et de cœurs d’enfants.

                                                De tout cœur, avec nos enfants,

                                                 Clotilde et Antoine .

               

Vive la nouveauté !

J’ai toujours un peu de mal à comprendre que la foi chrétienne ne soit pas portée et reçue comme la foi de l’enthousiasme.

Regardez l’évangile proposé à la liturgie d’aujourd’hui : (Marc 2, 18- 22)

"Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l'Époux est avec eux ? …  Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d'étoffe neuve ; autrement la pièce neuve tire sur le vieux tissu et le déchire davantage.
… personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement la fermentation fait éclater les outres, et l'on perd à la fois le vin et les outres. A vin nouveau, outres neuves. »

L’Evangile est une invitation à accueillir la nouveauté, à ne jamais être arc-bouté sur le passé, à accueillir la vie comme la fiancée enthousiaste auprès de son bien-aimé.

Regarde devant toi, ne sois pas nostalgique du passé, riche de tes racines, regarde demain avec espérance !

Des chemins nouveaux s’ouvrent devant toi. Bien sûr des défis, des combats t’attendent, la vie est parfois rude, mais tu n’es jamais seul !

Le bonheur d’être prêtre – 1

Je suis un prêtre heureux, et j’ai envie de vous partager ce bonheur qui m’habite. Evidemment il me faudra plus d’une note pour vous expliquer pourquoi je suis comblé.

Je suis heureux parce que j’ai choisi de donner, d’accrocher ma vie au Christ et qu’il ne m’a jamais déçu jusqu’alors. Les ministères qui m’ont été confié furent variés, aumônier de jeunes avec le MRJC (Mouvement Rural de jeunesse Chrétienne), L’aumônerie de l’enseignement public, l’Action Catholique des Enfants, à la fois localement mais aussi avec des responsabilités départementales ou régionales puis responsable de l’appel et de l’accompagnement des futurs diacres, avec à chaque fois une implantation paroissiale qui me lie avec un peuple attachant. C’est génial !

Je suis heureux parce que j’aime les gens et qu’ils me le rendent au centuple. Mon boulot si je peux parler comme cela, parce que ça n’a rien à voir avec un travail tel qu’on peut le concevoir, mon job me plonge dans la proximité et la vie concrète des gens. Passé le temps de l’accueil et de la salutation, me voici l’ami à qui l’on partage ce que l’on n’a encore jamais dit à personne d’autre. Parfois, le conjoint découvre en même temps que moi une confidence insoupçonnée. C’est la vie, avec son poids d’amour, de fidélités et de trahisons, la vie avec ses faiblesses, ses échecs et ses réussites qui se dévoile et quiconque devient attachant, aimable parce qu’authentique. Et voici qu’au cœur de ces rencontres, Celui qui guide ma vie se dévoile : miséricordieux, libérateur, appelant chacun et chacune à se dépasser.

Je suis heureux, parce que prenant un peu d’âge, j’ai le sentiment de mûrir, d’être de plus en plus ajusté au projet de Dieu pour moi, et surtout de mieux le connaître, d’entrer de plus en plus dans son Mystère : un amour à la fois très proche et transcendant. Heureux de grandir, de devenir plus homme.

Je suis heureux…

Quel formidable échange !

Et Jésus s’est fait homme. Jésus qui, de par nature était Dieu a appris jour après jour, minute après minute à devenir homme. Cela ne lui était pas donné, En Jésus, Dieu a appris au cœur même de notre humanité ce qu’était être homme.

C’est hier, que j’ai été touché par cela et je vous en fais part :

-          Lorsque nous voyons Jésus pris aux entrailles, saisi de pitié devant la foule qui est comme un troupeau sans berger.

-          lorsque Jésus s’étonne devant la peur, la crainte des disciples alors que la tempête souffle sur le lac.

-          lorsque Jésus s’étonne de voir ses parents le chercher.

-          lorsque Jésus s’émerveille devant la connaissance des petits et l’aveuglement des sages….

Et, nous pouvons ainsi parcourir tout l’Evangile.

Finalement, c’est l’ensemble de l’Evangile qui nous parle de cette initiation de Jésus.

En Jésus, Dieu se fait comme apprenti en humanité.

Maintenant qu’il est venu du dedans partager notre humanité, Dieu peut parler, sa Parole est crédible, il sait, il connaît, ce n’est pas du bluff, il sait de quoi il parle, il peut nous comprendre…

Et Puisqu’il s’est fait homme pour que nous partagions sa divinité, à nous d’entrer en apprentissage, et il y a de quoi faire… ne trouvez-vous pas ?

L’Eternité ne saurait suffire pour que Par Lui, Avec Lui, En Lui nous soyons pleinement homme, c'est-à-dire image habitée de son amour divinisant.

Célébrer la vie.

Ce matin je m’en vais célébrer la messe avec la communauté d’Aire sur la Lys. J’y vais avec Jean-Charles qui a pété les plombs la veille du Nouvel an au point que Sergine est repartie chez ses parents avec leurs deux enfants. Je m’en vais célébrer avec la petite carte de vœux de Lucette qui, 18 mois après, ne se remet pas de la mort de Régis son Fils, ingénieur brillant et jeune papa mort d’une rupture d’anévrisme un dimanche matin faisant son jogging. Je vais célébrer ayant au cœur Cyndi et Olivier rencontrés vendredi soir pour leur préparation au mariage, ils ont l’amour plein le cœur et la foi à peine grosse comme une demi graine de moutarde, et pourtant ils appréciaient ce temps de reprise, de relecture qui fait jaillir le sens, qui élève le cœur et l’âme. Oui ce matin je m’en vais remettre avec le pain et le vin, la densité de toutes ces rencontres, les peines et les joies, les projets et les ruptures… C’est cette vie que tu es venu épouser il y a deux mille ans Seigneur, elle devient le lieu de ta présence. Loué sois-tu !

N'oublions jamais de nous dire que l'on s'aime.

Je viens de vivre les funérailles de Jean-Claude, un époux, un papa, un papy génial, comme beaucoup de nos papas…

Un bricoleur hors-pair qui a transmis son savoir à ses enfants, un protecteur pour sa famille, un homme droit et juste, respecté par ses collègues de travail… un croyant…

Un seul regret, son fils disait : «on n’a pas dit assez que l’on s’aimait, que l’on était fier de lui ».

La semaine dernière Arnaud m’a dit, j’ai fait pleurer mon père à Noël et j’en suis heureux. Passionné de cyclisme j’ai offert à mon père un beau livre sur le vélo et je lui ai écrit une lettre pour lui dire : «  P’Pa, je n’attend pas que tu ne sois plus là pour te dire que je t’aime ».

Çà me fait penser à la chanson de Michèle Senlis & Daniel Guichard. Musique: Jean Ferrat   1974 , Mon vieux…

Mais ne croyez vous pas qu’avec le Bon Dieu c’est pareil, peut-être par excès de pudeur on ne lui dit pas assez : « je t’aime,  à qui irions-nous Seigneur, tu as les paroles de la vie éternelle »

Dans son vieux pardessus râpé
Il s'en allait l'hiver, l'été
Dans le petit matin frileux
Mon vieux.

Y avait qu'un dimanche par semaine
Les autres jours, c'était la graine
Qu'il allait gagner comme on peut
Mon vieux.

L'été, on allait voir la mer
Tu vois c'était pas la misère
C'était pas non plus l'paradis
Hé oui tant pis.

Dans son vieux pardessus râpé
Il a pris pendant des années
L'même autobus de banlieue
Mon vieux.

L'soir en rentrant du boulot
Il s'asseyait sans dire un mot
Il était du genre silencieux
Mon vieux.

Les dimanches étaient monotones
On n'recevait jamais personne
Ça n'le rendait pas malheureux
Je crois, mon vieux.

Dans son vieux pardessus râpé
Les jours de paye quand il rentrait
On l'entendait gueuler un peu
Mon vieux.

Nous, on connaissait la chanson
Tout y passait, bourgeois, patrons,
La gauche, la droite, même le bon Dieu
Avec mon vieux.

Chez nous y avait pas la télé
C'est dehors que j'allais chercher
Pendant quelques heures l'évasion
Tu sais, c'est con!

Dire que j'ai passé des années
A côté de lui sans le r'garder
On a à peine ouvert les yeux
Nous deux.

J'aurais pu c'était pas malin
Faire avec lui un bout d'chemin
Ça l'aurait p't'-êt' rendu heureux
Mon vieux.

Mais quand on a juste quinze ans
On n'a pas le cœur assez grand
Pour y loger tout's ces chos's-là
Tu vois.

Maintenant qu'il est loin d'ici
En pensant à tout ça, j'me dis
"J'aim'rais bien qu'il soit près de moi"
PAPA...

.

Noël !

Quelle idée tu as Jésus, de venir dans notre monde.

Tu sais que ce n’est pas le moment.

La banquise est entrain de fondre,

Des tempêtes s’abattent de-ci de-là avec de plus en plus de force,

De grands congrès réunissent des sages à Bali, à Kyoto,

Et pendant ce temps, on rase les forêts, on tue les baleines…

Oui, ce n’est pas le moment, la planète est sale,

Nous n’avons pas eu le temps de faire le ménage.

Quelle idée tu as Jésus, de venir dans notre monde.

Il faut gagner un ou deux points de croissance,

La France ne va pas bien, le PIB est au plus bas,

Pour cela nous n’avons pas d’autres moyens

que de relancer la vente des armes,

Quelques rafales par-ci, une petite centrale par-là…

Tout ça n’est pas très en accord avec tes plans, Jésus.

Non vraiment, ce n’est pas le moment,

Tu pourrais attendre que l’on ait remboursé la dette,

Nous n’avons pas eu le temps de régler nos comptes.

Quelle idée tu as Jésus, de venir dans notre monde.

Tu sais bien que je suis croyant, mais pour la pratique… Hum !

Il me faut encore un peu de temps.

J’ai un petit différent avec mes frères et sœurs,

Le dernier petit héritage a laissé quelques dégâts.

Mon ex-chef de service ne s’en est toujours pas remis

De la petite crasse que je lui fais dans son dos,

Promotion oblige.

Pour le partage et la solidarité,

Tu attendras que l’on ait remboursé la maison,

D’autant qu’un petit appartement à Lille

en prévision des années d’études des enfants…

Oui, non décidément, ce n’est pas le moment.

Nous n’avons pas eu le temps d’ajuster nos normes avec les tiennes.

« Je viens pour annoncer la Bonne-Nouvelle aux pauvres

Pour proclamer aux captifs la libération,

Aux aveugles le retour à la vue

Renvoyer les opprimés en liberté,

Proclamer une année d’accueil par le Seigneur. » Lc 4, 18ss

Et tu serais riche ?

Montre-moi tes richesses.

Et tu serais libre de tout esclavage ?

Montre-moi ton carnet de chèque et ton agenda.

Et tu serais Clairvoyant ?

Dis-moi ce que tu feras quand tu ne seras plus jeune,

Et que la santé ne sera plus au rendez-vous ?

Es-tu te sens libre ?

Alors pourquoi es-tu sans cesse insatisfait ?

Il est temps que tu quittes l’heure d’Hiver, Ne crois-tu pas ?

un astre est venu nous visiter ;
il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres
et dans l'ombre de la mort,
pour guider nos pas
sur le chemin de la paix. » Luc 1,79

Espérer contre toute espérance.

passage de la dernière encyclique de Benoît XVI, la rencontre ultime avec le Christ, rencontre avec l'Amour qui purifie et qui sauve.

47. Certains théologiens récents sont de l’avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec Lui est l’acte décisif du Jugement. Devant son regard s’évanouit toute fausseté. C’est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s’écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l’impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation certainement douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c’est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d’être totalement nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce : notre façon de vivre n’est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l’amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l’amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c’est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ (39). Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu’il est justice que parce qu’il est grâce. S’il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l’histoire et face à Dieu lui-même. S’il était pure justice, il pourrait être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur. L’incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l’une à l’autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté : nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d’espérer et d’aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (‘parakletos’) (cf. 1 Jn 2, 1).

Savoir s'arrêter pour se ressourcer.

Hier, point de note sur mon blog. Une fois par mois, je me retrouve avec mes potes dans notre équipe de base du Prado. Souvent il s’agit d’aller au monastère du dimanche soir au lundi après-midi. Hier, nous nous sommes retrouvés à la maison diocésaine d’Arras.

C’est l’occasion de faire un Break, (une coupure), de poser les valises, de souffler dans la prière, de relire le mois qui vient de s’écouler avec les copains Michel, André, Bernard, Jean, Pierre, Léon… de s’interpeller les uns les autres pour aller plus loin dans notre fidélité au Christ…. C’est un peu comme si l’on faisait la révision des 10 000 km au compteur et cela régulièrement…

Le sujet de ce Week-end était celui de la fraternité, contempler dans l’Evangile : Jésus qui est, de par sa nature, frère en humanité. Un frère accueilli par certains, repoussé par d’autres à commencer par ceux de sa famille, de son village, de sa contrée…

Le Prado : c’est une famille spirituelle fondée par le Bienheureux Antoine Chevrier, à Lyon dans la deuxième partie du 19 ° siècle. Mais de cela je vous parlerai une autre fois….

Au fait, prends-tu le temps toi aussi de faire une coupure, un petit Week-end au vert, en couple, avec des amis, ou seul dans un lieu qui porte à la prière à la réflexion….

Dernièrement je recevais ceci de Olivier et Cécile :

« Nous revenons d’un week-end pris à deux à Vézelay, en voici quelques unes de nos impressions.

Nous ressentions en ce début d’année le besoin de faire un petit « break », de prendre un  temps à  deux pour faire le point.

Nous avons choisi Vézelay pour y être passés lors de petites vacances dans la région, il y a 2 ans .

La région est  très belle, propice aux belles promenades, le village est magnifique (comme j’aime en visiter : que de belles pierres !), et surtout la fraternité monastique de Jérusalem nous avait séduit par les offices auxquels nous avions participé ; elle nous paraissait pouvoir répondre, au moins partiellement, à nos interrogations  de par leur principe de base : « au cœur de Dieu, au cœur du monde ».

Nous avons donc logé à la maison St Bernard, hostellerie des moniales, accueillis chaleureusement par Sœur Bénédicte.

Ces deux jours nous ont permis de participer aux magnifiques offices , et surtout les Laudes dans le petit matin encore brumeux , après une traversée du village vide, avec le soleil qui petit à petit fait son apparition au fond du chœur.

Ce fut également la rencontre avec Frère Thomas , prieur de la communauté, qui nous a longuement écouté  samedi matin nous confirmant la joie qu’il y avait à rencontrer des personnes en recherche d’Eglise , de la nécessité de se laisser porter ,de faire confiance , …..

Ce fut l’expérience du mystère de la rencontre notamment  avec Pilar jeune infirmière d’origine espagnole , en poste à Bruxelles, travaillant dans un service de cancérologie , pétrie d’interrogations sur le  rapport à la mort dans un pays où l’euthanasie peut se demander et s’obtenir , mais également sur la déshumanisation de certains membres des services hospitaliers ;(hasard des rencontres, elle connaissait très bien quelqu’un de notre connaissance.)

Egalement avec le père Abraham , prêtre d’origine Congolaise , Jésuite bardé de diplômes , en charge de créer une université catholique au Congo , actuellement aumônier au Kremlin Bicêtre ( entre autre) , nous faisant part  que pour lui le plus important c’est la rencontre avec les autres, l’importance de savoir donner ce que l’on a reçu…….

Tout cela au cours de nos échanges le soir en présence de sœur Bénédicte

Ce fut une magnifique balade sous le soleil le samedi après midi

Ce fut également les repas du soir pris en silence ( eh oui), la rencontre avec Véronique de Paris , de jeunes professionnels de Paris également… etc…

Mais ce fut surtout le plaisir de nous retrouver, d’échanger ensemble et avec d’autres hors contingences de temps, de participer aux prières de la fraternité, et de se laisser toucher grâce au calme ,au silence ,et au recueillement

On peut résumer ces 3 jours à notre journée de samedi commencée dans le brouillard et qui au fur et à mesure s’est levé pour laisser un soleil magnifique.

Nous y retournerons ! » Olivier et Cécile.

Alors, ça ne vous donne pas envie ?

Bruno, réveille toi, il est l’heure !

Le destin, c’est sans-doute ce rendez-vous unique entre une personne, ses charismes, ses aspirations, ses convictions et un événement, une circonstance, une rencontre…

Il suffit de regarder autour de nous : les personnes qui développent un talent dans le monde politique, culturel, social, professionnel… ont su être là au bon moment. Il y a comme une étoile qui les a guidé, non que nous serions des petites marionnettes dans les mains d’une force occulte. Il s’agit simplement d’être présent au rendez-vous de l’histoire, au rendez-vous de notre histoire.

Si nous ouvrons l’Evangile, nous ne pouvons passer à côté de cette dimension. Jésus parle souvent de son heure (cf, les noces de Cana) « Mon heure n’est pas encore venue ». Cette heure correspond au moment central de la mission du Christ, sa Pâque, sa mort-résurrection. Jésus sans cesse nous invite à être là dans le présent, comme si le présent était un cadeau : « Aujourd’hui, ce passage de l’Ecriture se réalise » Lc 4,20.

Il s’agit donc d’être là, d’être en éveil, lorsque l’ange du Seigneur frappe à la porte…..

Aujourd’hui, 28novembre 2007, seras-tu là à la croisée de ta destinée ? Sauras-tu exercer ton libre choix pour répondre aux appels du monde et du moment, présent ?

Allez, Bruno, réveille toi ! on frappe à la porte !

A mon papa

Douze ans déjà que tu nous quittais, et pourtant c’est comme hier.

Je te vois les bras remplis de ces belles laitues vertes que tu cultivais avec passion durant tes courtes années de retraite…

Je te vois le sourire aux lèvres, prêt à sortir une blague auprès de tes clients à qui tu livrais le beurre chaque samedi…

Je te vois papy super-heureux imaginant un circuit de vélo-cross pour tes petits-enfants, les amenant au Marais pour une partie de pêche.

Je te vois passionné, les cartes à la main, joueur par-dessus tout, reprochant à ton partenaire un moment de distraction.

Je te vois la chemise mouillée par un travail harassant, t’usant jusqu’à la corde pour nous payer des études.

Je te vois au volant de ton tracteur, partant avec la charrue retourner un bout de jardin pour une famille du village.

Je te vois fidèle à la messe du dimanche, heureux d’y retrouver tes copains.

Je te vois le mardi gras ou le premier avril, partant en escapade en bonne compagnie avec plus d’un tour dans le sac, tellement heureux lorsque la prise fut bonne.

Je te vois au premier rang le jour de mon ordination, avec quelques larmes au yeux, disant mieux qu’avec des mots ta joie intérieure...

Je te vois pendant des années cherchant l’oxygène qui se faisait rare dans tes poumons. Je t’entends toussant avec ce son unique ne pouvant dissimuler ta présence.

Je te vois tellement heureux lorsque tu étais avec tes frères et tes sœurs, dépassant les petites entourloupettes d’un moment, toujours là lorsque tu avais besoin d’un coup de main.

Je te vois m’emmenant, à telle ou telle conférence, à Calais alors que j’étais lycéen.

Je te vois au volant de la voiture, à faible allure, sous les râles de maman parce que tu ne regardais pas ta route, admirant la levée dans les champs.

Je te vois la serpillière à la main, nettoyant la maison alors que maman était souffrante ces jours là.

Je te vois nettoyant à fond une caravane pour que son propriétaire soit heureux de la retrouver après un long hivernage…

Amitié, fidèlité, camaraderie, service, foi, travail, taquinerie, fraternité, passion, lutte…

Merci papa, je te verrais toujours…

quelques semaines et c'est Noël !

(la vie est une course, nous sommes début novembre et l’on me demande pour le journal paroissial d’écrire l’édito de Noël. Je vous mets dans la confidence. Après tout, il est peut-être temps de nous y préparer. Comme dit la chanson : « c’est Noël chaque jour », n’est-ce pas ?)

Noël, c’est Dieu qui se met en route.

Marie qui s’empresse de retrouver sa cousine Elisabeth. Joseph et Marie qui partent vers Bethléem, pour subir le recensement. Des bergers enthousiastes qui répondent à l’appel des anges et quittent leur campement pour venir saluer l’enfant. Des mages venus d’ailleurs. Joseph et Marie s’exilant, avec le bébé Jésus en Egypte, pour échapper à la tyrannie du Roi Hérode. Que de déplacements l’évangile de Matthieu et celui de Luc nous relatent à l’occasion de la venue du Christ. Oui, Noël c’est Dieu qui se met en route, c’est Dieu qui nous met en route….

La radio ce matin nous relate que 28% des français vont se serrer la ceinture en cette fête de Noël. A notre porte, chez nous, en plein champ, en plein vent, au cœur de l’hiver, à quelques mètres de l’aire d’autoroute de Rely, 30 à 70 exilés (suivant les jours) attendent le passage vers une terre d’immigration, parmi eux des femmes dont l’une d’entr’elles est enceinte de 7 mois. D’autres vivent un deuil et la souffrance de l’absence se fait encore plus aiguë en ces jours de fête….

Attention, je ne veux pas vous emmener vers la morosité et la désespérance, surtout pas….

Noël sera la fête de l’Espérance, sera une Bonne-Nouvelle aujourd’hui, si nous aussi nous nous mettons en route, si comme Jésus nous nous faisons solidaires en humanité.

Ami lecteur, je te souhaite du fond du cœur un Noël joyeux et chaleureux, une fête qui donne sens à ta vie et te rende plus proche de tes frères et de Dieu, pour cela, levons-nous et allons-y, nous sommes attendus….

quoi de neuf sous l'Illamane ?

je viens de recevoir un message de Claude, notre évêque qui nous a accompagné chez lui, au cours de notre semaine au désert. Merci Claude pour ces paroles si chaleureuses :

Bien chers amis.

    Comme prévu, me voici dans l'hémicycle de Lourdes qui n'a rien à voir avec ce vaste cirque où nous avons campé au bas de l'Illamane. J'en rêve encore! J'imagine que vous aussi ces moments forts vous habitent encore... les paysages, le coucher de soleil auprès du Mont Tahat, la rencontre avec les fraternités de Tamanrasset et de l'Assekrem, nos partages, les ronflements nocturnes, la clarté de la lune, la tagella et le thé d'Ahmed, la cuisine d'Omar, les conversations avec Lahcène, tout cela sur les pas du Frère Universel.

Je voudrais vous remercier encore d'être venus! Vous m'avez beaucoup apporté avec vos questionnements essentiels, votre désir d'avancer plus au large, l'amour de votre engagement malgré des difficultés, obstacles que vous surmontez avec foi.

Oui, j'ai beaucoup reçu de vous, ce n'est pas de la pieuse littérature, c'est vrai. Et j'ai pu faire ce cheminement avec vous! Ce fut riche dans ce dépouillement ce monde de caillasse, de volcans éteins, d'ombres et de lumière où, pourtant, se manifestait à chaque instant... la vie!

J'ai donc beaucoup profité de ce temps pour me remettre devant le Seigneur, dans ce Désert Intérieur que chacun porte en soi. Cette re-visite m'a aidé à me mettre mieux au sein de ce service qui m'est confié. Votre engagement m'a fortifié. Merci!

… Dommage que je ne puisse inviter Ahmed à nous faire le thé le long du gave...

Voilà! Je vous confie à la Bonne Mère, en passant ce soir devant la grotte. Impressionnants ces cierges qui ne cessent de brûler, signe d'une prière qui ne cesse de se murmurer!

Que vous dire d'autre? Sinon que je reste en belle communion avec chacun d'entre vous.

Je repars mercredi matin pour Ghardaia.MERCI!

En fraternelle communion.

+Claude.

Je n’arrive pas à m’y faire !

Samedi matin nous apprenions le décès de Jean-Pierre, jeune papa de Margaux et Gauthier, marié à Delphine.

Delphine et Jean-Pierre sont pédicures à deux pas de la collégiale, tout le quartier est en émoi…

Profitant des vacances de Toussaint, toute la petite famille était partie rejoindre les parents de Jean-Pierre dans le Doubs. Samedi matin, c’est la crise cardiaque, fatale…

Il y a quelques semaines, c’était Julien puis Nicolas 27 ans tous les deux partis à la suite d’un cancer… pendant le mois d’Août ce fut Pascal dont je devais baptiser le garçon le dimanche suivant, et Emilie une jeune maman de 26 ans avec trois enfants…

Heureusement, que je prie chaque jour un jeune homme, mis innocemment sur une  croix à l’âge de 33 ans.

Mais où est-il mon Dieu ? Pourquoi ce silence ?

Evidemment, je crois profondément à l’autonomie du monde, je crois que Dieu nous a faits comme premier cadeau celui de la liberté, je ne peux pas imaginer un Dieu dont nous serions les pantins, qui tirerait les ficelles décidant du sort de chacun. Je crois en un Dieu souffrant, partageant par amour nos souffrances et nos joies, présent… mais….

Bien-sûr la mort est inscrite dans la loi de la nature, « le petit grain de blé doit mourir pour produire beaucoup de fruits ». Je ne peux supporter cette roue du hasard qui épargne certains et s’acharne sur d’autres…

Oui, je crois en la résurrection, je crois en la belle fête des retrouvailles, oui je crois que la vie a et aura le dernier mot…. Mais je ne supporte pas cette souffrance vécue ici et là-bas, ce jeune papa, cette jeune maman retirés à ceux qui ont tant besoin de leur amour…

Non je ne pourrai jamais m’y faire…

Ce que je sais c’est que la présence de chacun, ma présence auprès de celles et ceux qui souffrent est souvent salvatrice… il n’y aurait rien de pire que de déserter… sans-doute toi aussi tu te fais présent…

Au milieu d’un agenda sur-booké donne-moi Seigneur de donner assez de temps à tous ceux et toutes celles qui te crient leur révolte.

Silencieux souvent, mais là, aux côtés…

Descends de ton Sycomore !

Hier, je recevais Elisabeth, mère de famille, deux jeunes garçons extra, mariée à Philippe, jeune cadre dynamique. « Mon Philippe me dit-elle, jamais je ne l’ai vu pleurer, il semble que jamais rien ne l’atteint. Comme j’aimerai, un jour, le voir craquer ! »

St Paul nous dit : « C’est lorsque je suis faible, que je suis fort ».

« Zachée, descends de ton arbre », oui tu es publicain, tu as des diplômes, un métier très mal perçu mais renommé parce qu’influent. Les gens te redoutent, ils connaissent ton arbitraire, tu es toujours sur ton sycomore, tu as un pouvoir, du fric, des diplômes… tout cela met de la distance…

Lorsque tu descends de ton arbre, Zachée, tu deviens attachant, tu nous ressembles…

Je comprends Elisabeth, elle l’aime son Philippe, mais ce qu’elle désire c’est qu’il quitte son piédestal, la carapace de son costume cravate.

L’amour ne comble que les failles. Tu deviendras attachant Philippe le jour où descendu de « ta superbe » tes mains se tourneront vers celle que tu aimes, lorsqu’elle pourra se réjouir avec toi, s’émerveiller avec toi, se révolter avec toi…

Oui, il temps pour chacun d’entre-nous de descendre de notre sycomore.

Qui s’est abaissé le premier, si ce n’est le Christ ! 

C'est le Retour...

Quelle magnifique semaine passée dans le désert du Hoggar en compagnie de Claude Rault l’évêque du lieu, de Lahcen, Lahmed et Omar nos guides touaregs et de 6 prêtres du Nord-Pas de Calais avec Olivier le laïc de l’équipe !

Je désire dans ce blog, chaque jour vous transmettre les découvertes et les moments intenses vécus au cours de cette semaine exceptionnelle. Je vous demande simplement, amis lecteurs, d’être un peu patients pour me permettre de poser les pieds, en douceur, sur le parvis de la collégiale.

Le désert : un total dépaysement. Apparemment des pierres, des rochers, du sable. C’est austère, inhospitalier, déroutant… et pourtant il y a de la vie partout, pas un mètre carré sans quelques insectes, une touffe d’herbe parfumée, des fleurs… les vallées sont les lieux de passage des oueds où la verdure se fait plus nombreuse, parfois un point d’eau, des palmiers, des arbres variés… et plus haut, dans les failles des rochers, se dressent de beaux oliviers sauvages, inattendus…

le désert : un lieu de vie, lieu de rencontres insolites avec des gens exceptionnels, avec soi, avec Dieu. Le vivant y est présent partout, un peu…

De-ci de-là, un troupeau, un campement, des touaregs, des femmes jeunes et jolies, des hommes âgés et malvoyants (les yeux usés par le soleil), les hommes plus jeunes sont ailleurs au travail. Des chameaux élancés et fiers d’être chez eux, des chèvres et des ânes, parfois un mouflon au détour d’un sommet…

Le désert aux paysages multiples qui prennent des couleurs variées selon le type de roches et le moment de la journée. Le désert, c’est le soleil, qui se lève et se couche, qui réchauffe, éclaire, met en valeur chaque détail… c’est la fraîcheur du soir et de la nuit, c’est un petit vent frais qui dessèche, c’est l’eau qui se fait rare et surprenante, trop froide pour la sortie du maillot de bain, mais tellement belle à l’ombre des lauriers en fleurs… le désert, c’est la lune et le ciel étoilé, magnifiques, où les étoiles sont comme les fils et les filles d’Abraham, que nul ne peut dénombrer. Le désert c’est l’authenticité, sans artifice, c’est la simplicité, c’est la pauvreté en tout, une pauvreté qui rend libre… j’y ai rencontré la fidélité d’une présence, l’amitié entre des peuples, un dialogue exceptionnel entre chrétiens et musulmans, J’ y ai rencontré beaucoup de respect, de chaleur et de tolérance. Dans le désert, on s’écoute, on se révèle, on prie… 

Merci, oui Dieu merci, pour ce temps de retraite, temps de recul, de relecture avec des frères, avec le Christ, un cœur à cœur exceptionnel, un chemin vers l’abandon et la confiance en Celui qui est à l’origine de toute vie et vers qui  et avec qui nous marchons….