La semaine dernière Notre évêque, réunissait tous les prêtres diocésains de moins de 65 ans.
Nous étions 42 sur 47.
Notre diocèse : environ 1 million cinq cent mille habitants, très étendu, sans métropole, très varié avec l’ancien bassin minier, les collines de l’Artois, et sa côte touristique mais aussi l’activité de la pêche et des établissements hospitaliers nombreux….
Cette session qui nous réunissait pendant 48 heures fut intéressante. Elle a permis des échanges fraternels. Nous avons pu appréhender les différentes sensibilités qui composent notre presbytérium…Quand je fus ordonné en 1980, le diocèse d’Arras comptait plus de 900 prêtres…
- Ceux qui sont attentifs à « la beauté » de la liturgie, (nous n’avons pas tous les mêmes critères pour apprécier la beauté)…
- Ceux qui désirent que l’évêque rappelle des règles communes et nous aide à « aller à l’essentiel » par le sacrement de réconciliation donné individuellement…
- Ceux qui piétinent devant l’inertie de cette Eglise, incapable de répondre aux attentes d’un peuple affamé…
Notre évêque nous a écouté, il a promis de nous envoyer une petite lettre dans 6 mois…
C’est sympa, n’est-ce pas ?
Qu’en pensez-vous ?
Bruno, en rentrant hier soir bien tard de ma réunion MCC, j'ai été très heureux de lire ta réponse à mon commentaire.
J'ai beaucoup apprécié.
Merci.
Il faut que ton blog devienne un véritable forum de défense et de promotion des valeurs de l'évangélisation aujourd'hui et demain. Car nous n'avons pas le droit de négliger ce moyen d'expression mais aussi de partage, non seulement d'opinions mais de témoignages de l'Evangile tel qu'il est vécu. D'où l'importance que tu y publies tes homélies des dimanches et ce que tu fais avec joie avec de nombreux laÏcs.
Dans nos églises-bâtiments il n'est guère facile de débattre, mais le débat est très important, et ton blog en est un lieu du présent et de l'avenir. En effet, il ne suffit pas d'y proposer des informations, il faut surtout y donner la parole pour qu'y transite "la Parole".
Alors que des centaines de milliers de jeunes à travers le monde débattent quotidiennement sur toutes sortes de sujets dans des forums internet, cessons d'être de timides communicateurs et entrons vraiment comme chrétiens dans le 21ème siècle. Peut-être pourrais-tu t'associer un jeune ou deux qui pourraient y animer discussions et débats entre jeunes ? Je ne sais, je pense tout haut...
Bonne journée.
LH.
Rédigé par : Léon | 12 octobre 2007 à 10:51
Bien cher Léon, par ta participation tu donnes sens à ce blog qui se veut être un espace de dialogue sur le parvis de ma collégiale.
Avec toi, je souffre de cet abîme qui sépare ma formation post-conciliaire de ce courant pré-conciliaire qui resurgit .
Des hommes, des pasteurs authentiques comme Jean-Pierre Leclercq, Maurice Lallet, Bernard Quinot, Michel Delval, mes maîtres théologiens, pour qui je garde une estime sans-borne, construisaient toute l’ecclésiologie à partir du peuple que Dieu aime.
Ce peuple dont nous sommes tous membres de part notre baptême, un peuple au sein duquel certains sont appelés, pour des fonctions et des ministères variés, pour que tous remplissent leur mission.
Un souffle nouveau venu des années soixante qui détruisait les barrières et banc de communion ou vestimentaires construits au cours de l’histoire, pour séparer les clercs (isolés dans l’espace sacré du chœur) du peuple convié à une prière dévote et individuelle, dont la langue et le rite mettaient à l’écart pour mieux donner force au Mystère, jusqu’à exclure, comme tu le dis si bien, de la sainte communion que le jeûne eucharistique rendait héroïque.
Notre Eglise se renferme sur elle-même, il n’y a pas d’espérance, il n’ y a pas de souffle et nous allons dans le mur si notre ecclésiologie redevient pyramidale, or c’est le cas Et, nous attendons que salut nous arrive de Rome ou de notre évêque, et…
… rien ne vient…
Plus nous réorganisons nos structures territoriales, pour faire croire que la « maison Eglise » est bien tenue, dans les bonnes mains cléricales, et plus nous appauvrissons nos communautés, plus nous éloignons l’Evangile de celles et ceux qui l’attendent.
C’est le drame que beaucoup de baptisés portent depuis le dernier tiers du siècle dernier et cette décennie ne nous apporte aucun signe, pas un bourgeon qui annoncerait le printemps à venir.
Que les historiens de demain nous soient grés de ne pas avoir courbé l’échine…
Ceci dit, ce sont les baptisés avec qui j’agis jour après jour qui me font croire en demain. Je ne regrette rien, il fait bon cultiver son jardin, et celui d’Aire sur la lys me fait déjà goûter aux joies du Royaume. C’est comme dirait Michel Delval : « le pas encore et le déjà là ».
Comme tu vois ton commentaire, bien cher Léon a mis le feu au passionné du Christ et de l’Eglise que je suis avec toi.
Rédigé par : de Bruno à Léon | 11 octobre 2007 à 19:57
Merci cher Bruno d'avoir ouvert ce blog. J'espère que beaucoup liront ce digne successeur de "patati patata".
Merci de ton article "il court il court le furet"...Pourquoi ne nous-est-il pas dit où il va ? Pourquoi nos évêques qui ont le mérite d'être gentils se mouillent-ils si peu face à un Pape qui devient de plus en plus gardien de musée des antiquités, qui pense plus à transformer l'Eglise en fonction de ses goûts (il a le droit d'avoir ses goûts mais n'a pas été élu pour nous les imposer)qu'à lui permettre de faire face en vérité aux questions que pose le monde à l'Evangélisation aujourd'hui ? On nous dit que des évêques italiens regimbent, je lis que des évêques australiens ne parlent pas la langue de bois, que le Président de la Conférence Episcopale Allemande dit publiquement ce qu'il pense sur le dernier document de la congrégation de la doctrine de la foi, etc... Tant que nos responsables ne prendront pas la parole en public ou dans les medias, rien ne bougera pas.
Jésus n'a pas demandé à ses apôtres d'être de pieusards "bénis oui oui"... mais d'évangéliser le monde... Tu me fais rire avec avec tes 42 prêtres qui s'interrogent sur la soi-disante beauté de la liturgie... ou autres sujets d'un Moyen-Âge décadent... Certes, l'odeur de l'encens et les frous-frous de pourpre çà a de la gueule pour les amateurs d'une église de cocktails...
Jésus n'a pas inventé de liturgie du Temple, mais nous a laissé des gestes forts pour entrer dans son projet et dans sa relation au Père. sa mission à tous les hommes et son salut.Il a fait du partage du pain et de la coupe les gestes où il nous communique le plus intensément son "oui" au Père vécu jusqu'en sa mort sur la croix, "oui" qui sauve le monde et qui peut ainsi devenir le nôtre dans la force de l'Esprit Saint qu'il nous donne en sa résurrection... Nous sommes bien loin des célébrations "dos à un peuple" qui avait cessé de communier pendant des siècles et auquel on refuse toujours de fait la communion au calice. Jésus nous a dit "prenez et mangez, ... et buvez", et non pas "mettez moi en conserve dans un tabernacle ou balladez moi en procession"... Que l'on garde la part des absents et des malades et qu'on la révère et l'adore , très bien, mais ce n'est là qu'un aspect limité et à bien situer de ce mystère. La présence réelle du Christ se livrant pour nous est absolument nécessaire pour l'Eucharistie, mais elle n'en est que la condition nécessaire et non pas suffisante. Le Christ se "ballade" suffisamment au coeur de la vie des hommes dans le témoignage de la foi des chrétiens qui agit dans l'amour des frères et soeurs qu'il met debout... et n'a pas besoin,pour se promener au coeur du monde, de monstrances en or plus ou moins massif et portées par des hommes habillés en mages de l'antiquité et coiffés de beaux bonnets d'ânes, comme disent des jeunes que j'ai rencontrés.
Et, par ce détour, je reviens à ta réunion des "42" reliquats. Les images de Jésus que sont les chrétiens croyants au coeur du monde ont besoin de son engagement à lui, Jésus, qu'il nous offre dans le partage eucharistique de son corps livré et de sa vie donnée, de la force de son "oui" et de son intériorité pour le rendre visible aujourd'hui au coeur de notre monde sécularisé où ils vont participer au combat d'autres hommes pour la justice, la liberté et le respect de tous, à commencer pour les plus pauvres... Tes quelque 40 prêtres déjà sérieusement viellissant ne pourront plus d'ici très peu permettre à ces laïcs de participer à ce partage eucharistique essentiel pour vivifier leur mission, ni les aider dans une relecture de leur existence à partir de la Parole de Dieu...
Alors qu'on cesse de fabriquer des rustines, et qu'on impose les mains à des ministres de l'Eucharistie, hommes mariés d'abord, femmes dès que possible et pourquoi pas maintenant, ainsi qu'à des ministres de la Parole, pour que les chrétiens puissent se réunir, débattre de leurs engagements divers au coeur du monde, se remettre en question face à la Bible et avoir part dans la joie à une rencontre de frères et de soeurs. Ils n'attendent que cela. Nos évêques ont le pouvoir, de par ce qu'ils sont en vertu du sacrement de l'ordre, de prendre de telles initiatives. Au nom de la discipline et du pouvoir absolu, à ce point non écclésial, du Pontife Romain, ils se feront reprendre et condamner, mais si on a dégommé un Jacques Gaillot, on ne dégommera pas 15 à 20 Evêques qui se risquent à perdre leur siège,pensant d'abord au bien de l'Eglise avant leur dignité épiscopale que, de toutes façons, on ne leur enlèvera pas... et qui grandira de ce fait.
Inventer, c'est ce que tu essayes de faire dans ta collégiale de pierre et dans toutes les mini-collégiales des groupes que tu animes avec des laïcs...
Il est normal que l'Eglise diocésaine fasse tous ses efforts de formation en vue de permettre aux laïcs de prendre de plus en plus de responsabilités, mais on n'a pas besoin d'attendre que quelques très rares séminaristes "classiques"achèvent leur longue formation pour assurer les rencontres communautaires plénières et authentiques de chrétiens.
Quant à ces séminaristes classiques, ils seront de plus en plus rares, car depuis 50 ans, crois-moi, les spécialistes nous disent qu'on ne trouvera plus guère qu'un très petit nombre de ce genre de "séminaristes", donc de ces quelques jeunes et moins jeunes célibataires, sinon veufs, pour passer six années dans un séminaire où la formation n'a guère sérieusement évolué depuis des décennies...
Sinon que vont devenir nos 1042 clochers ? des musées à visiter en versant une larme en regardant les belles expositions de chasubles cramoisies d'autrefois et d'ostensoirs récurés que les municipalités organiseront, et pour lesquellss il faudra payer un prix d'entrée... Or, actuellement chacun de ces clochers, qui représente une communauté humaine forte, a le droit d'être pleinement animé comme lieu de rencontre et d'avancée des chrétiens militants et des autres qui se réclament à leur façon de Jésus Christ...
Oui, "il court il court ton furet"... en tournant en rond tant qu'on ne lui indique pas un but clair à atteindre ensemble, et en décidant ce but ensemble, avec le concours de tous, laïcs et reste de prêtres... Mais peut-on courir en oubliant que "rien ne sert de courir, il faut partir à point"... sinon, pitié mon Dieu, où allons-nous ?
Avec ton blog, cher Bruno tu me redonnes des ailes et je vais remettre cela sur mon propre blog peu connu, en souhaitant que le tien devienne un authentique forum au service de l'évangélisation et de la mission...
Grand merci, vieux frère...
LH
Rédigé par : Léon | 11 octobre 2007 à 18:45