Le fils d’agriculteur a découvert pour la première fois, mais on me dit que cela se pratique depuis quelques années, des « montagnes de blé moissonné à ciel ouvert ». A Aire sur la Lys, l’enclos dans lequel il y a peu, des tonnes de charbon étaient stockées à quelques pas du canal sont remplacées pour le moment par des tonnes et des tonnes de blé. En quelques jours, courant août, un défilé d’immenses remorques et de camions sont venus déverser là, le blé qui dégorgé quelques minutes plus tôt des moissonneuses batteuses en action.
Ma première réaction fut : « mais sont-ils surs qu’un orage ne va pas survenir ? ». « Rassure-toi, m’a-t-on dit, s’il pleut une croûte se forme qui protège l’ensemble du tas ». Ce sont les petits et les gros oiseaux dont les pigeons qui souillent la collégiale, les rats et les souriceaux qui doivent s’en donner à cœur joie !
« Regardez disait Jésus, ils ne sèment ni ne moissonnent et notre Père du ciel les nourrit ». Dorénavant ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui y pourvoient…
Agriculteurs qui consultent jour après jour le cours du blé, chaque midi sur internet au moment du café, comme d’autres boursicotent pour miser sur le bon moment où vendre la marchandise. Certains auraient encore en stock la récolte de 2007 et 2008, espérant toujours vendre demain à meilleur prix alors que les cours s’effondrent sans-cesse…
C’est le monde de la spéculation qui s’est installé partout. Certains ont la chance de miser au bon moment d’autres laissent filer le train qui ne passe qu’une fois…
Dans ce monde si surprenant, si insécurisant, pour ma part, je préfère miser sur le bon Dieu à la manière de Pascal, et j’ai l’impression que je gagne dés avant la fin de la partie. Je suis surpris, pourquoi tant de mes contemporains, qui par ailleurs prennent de grands risques sur des matières aussi nobles que le blé, ne font pas le pari de Pascal ?
En tout cas, que le blé soit traité à la manière du charbon, cela me choque quelque part, le tout c’est qu’il ne soit pas gaspillé et que celles et ceux qui attendent un peu de pain en soient pourvus. Mais là j’en doute !
J’avais juste envie de réagir pour le blé :
C’est un fait, il y a les problèmes d’excédance de production…C’est un problème bien réel…
Mais le stockage à ciel ouvert se pratique depuis bien longtemps : Mon papa travaillait dans une coopérative agricole et réceptionnait donc le blé l’été. Lorsque les silos de réception étaient trop pleins, les agriculteurs le déposait ainsi et des camions de la coopérative venaient peu à peu le charger et l’emmener ailleurs.
Le problème aujourd’hui est sans doute « Y a-t-il un ailleurs où emmener la surproduction ? »… Serait-ce inimaginable d’avoir des sorte de cotas ? Je sais bien, on voit ce que cela donne avec le lait, mais…
Et puis, pendant ce temps des famines continuent de ravager certains pays…On marche sur la tête !...
Seigneur inspire ceux qui en veulent trop, ceux qui gèrent sans réflexion préalable et nous même pauvres naïfs qui nous sentons si impuissants face à tout cela !
Rédigé par : hélène | 16 septembre 2009 à 07:03