"La seule chose dont l'homme puisse avoir à se sentir coupable, c'est d'avoir cédé sur son désir" (Lacan)
Je partage cette pensée de Lacan, le hic c'est qu'il nous arrive de céder et donc de se sentir coupable.
Le Dieu de l'Evangile nous en libère, lui seul pardonne et comble nos désirs.(là dessus, je ne crois pas que lacan soit Ok, mais bon !)
De mon point de vue (au risque de faire un contresens car je ne connais pas
le contexte d'où cette citation est tirée) "ne pas céder sur son désir",
c'est un engagement très fort, une décision radicale magnifique, si l'on
pense - non pas à nos petits désirs sensuels ou narcissiques quotidiens
(j'aime/j'aime pas - je veux / je veux pas - je préfère ceci / je déteste
cela, etc) , mais à ce désir essentiel, ultime, celui qui nous taraude tous
peu ou prou depuis que nous avons l'âge de raison jusqu'à notre lit de mort,
pour peu que nous ne l'étouffions pas :
"No one can still the tooth //that nibble at the soul" dit le poète (Emily
Dickinson en l'occurrence)
- ou, en traduction libre et fantaisiste car je ne suis pas du tout
traductrice : "rien ne peut calmer la morsure // qui agace l'âme".
Certains diraient qu'il s'agit là de la morsure de 'Dieu' - pour faire court
- (connaissant un peu Emily Dickinson, je pense que c'était bien là sa
pensée) Dieu, donc, qui ne cesse de se rappeler à nous qui croyons trop
souvent avoir mieux ou trop à faire ailleurs que de prendre le temps de
l'écouter. Nous sentir coupable, gêné aux entournures, est peut être alors
ce qui peut nous arriver de mieux pour nous obliger à redéfinir notre
chemin, et retrouver la bonne direction à prendre.
Sur la culpabilité, un autre poète encore a dit quelque chose d'avoisinant :
"l'oeil regardait Caïn" (moins heureux, à mon sens, car moins riche de
signification) de notre Victor Hugo national. Bon, mais je suis aussi d'une
génération où l'on racontait aux enfants (avant d'aller dormir !) qu'"une
souris noire, dans une chambre noire, dans la nuit noire, Dieu la voit !"
:-)))
Evidemment, les psy (Lacan ?) peuvent aussi penser à toutes les
manifestations psychosomatiques qui 'cognent' à l'âme pour manifester qu'un
besoin vital (ou un désir profond - y compris éventuellement spirituel)
n'est ni reconnu ni entendu, et qu'il empêche de ce fait la vie de suivre
son cours et de grandir : version psy de l'égarement qu'est le péché : loin
de soi et de la vérité de soi, loin de Dieu ; loin de Dieu, loin de soi ...
Dans tous les cas, on n'est pas tranquille, on n'est pas 'dans son
assiette', voire bien plus grave.
Certes, certes, le Dieu de l'Evangile nous libère, mais ne jamais pour
autant oublier que l'enfer est pavé ... etc ...
La foi ne peut ni ne doit faire l'économie d'un discernement : il nous faut
vraiment être très clair sur notre (nos) désir(s) profond(s) - sinon,
bonjour les dégâts pour nous-même et pour notre entourage !
Bonsoir, et pardon pour la prétention du propos si je me trompe ou si je
choque un lecteur / une lectrice.
mali
Rédigé par : mali | 21 septembre 2009 à 11:53