Nous ne sommes pas au Kenya, mais c’est la jungle quand même, nous sommes chez nous à Calais. Il s’agit, pour une part, d’un safari photo : tous les médias du monde entier sont là, télévision japonaise en tête, i l s’agit d’un grand spectacle en mondiovision, on ne sait si des dividendes seront reversés comme cela se fait pour les grands événements sportifs de la planète.
Il s’agit aussi d’un safari avec armes ultramodernes de tous calibres, on ne sait jamais le gibier peut se rebiffer, devenir méchant.
Pour être sûrs que le combat soit loyal, on a effarouché la faune plus d’une semaine à l’avance, ils seront donc trois chasseurs pour une victime. Les autres sont partis on ne sait où l’important c’est qu’ils ne montrent pas leur faciès aux caméras.
Le maître de la chasse est annoncé, « Ne Besson pas les bras », sans doute repartira t-il avec quelques trophées pour les salons du ministère, vous pourrez les admirer dans un an à la journée nationale du patrimoine.
S’agit-il de lions, de tigres ou de gazelles ? Nenni, simplement de pachtounes, certains mineurs d’autres déjà à maturité, la logique voudrait qu’on les remette dans les mains des talibans, ceux que l’on chasse sur d’autres terres, ils pourraient peut-être servir d’appât à moins qu’ils ne changent de camp et ne deviennent eux-mêmes des semeurs de terreur à travers le monde.
Et tout cela pour qu’en France et en Navarre le français moyen soit convaincu qu’il n’y a plus de réfugié à Calais puisque la jungle est rayée de la carte comme il croyait il y a encore quelques mois que la suppression de Sangatte avait réglé le problème. Il faut dire que dans quelques mois ce sera les régionales et que l’ombre de Le Pen flotte sur ces élections qui le réjouissent particulièrement.
Est-ce vraiment avec des coups médiatiques que se règlent les questions les plus complexes ?
Commentaires