J’aime mon Eglise conciliaire, parce que c’est l’Eglise de la miséricorde.
Pendant que les médias se font les gorges chaudes sur les crimes pédophiles qui nous rappellent ô combien notre Eglise sera toujours un ramassis de pécheurs aimés, pour qui le Christ a livré sa vie, ce qui bien évidemment ne crédite en rien les criminels… Une famille airoise vit un drame : la maman de 80 ans vient en pleine nuit de se jeter dans la lys. Pendant deux jours des moyens importants, plongeurs, hélicoptère ont recherché la mamy, le corps était retrouvé hier en milieu de journée.
Voilà une famille attachée plus que tout à la Tradition, aux rites antéconciliaires que j’accompagne pour célébrer les funérailles, faute d’un ministre qui célébrerait le rite extraordinaire, on se contentera de mes services. Ils exigent bien entendu une Eucharistie et la prière eucharistique N° 1 et sans-doute encore d’autres petites obligations liturgiques incontournables que je découvrirai d’ici samedi… peu importe, j’essaie de me faire proche comme je le fais de toute famille qui porte, son histoire, ses souffrances, ses incohérences et ses richesses. Heureuse Eglise de la miséricorde.
Comment ne pas penser que si cet événement était arrivé avant le concile, les funérailles de la maman, après suicide, n’auraient pu avoir lieu dans l’église.
Cette femme pieuse plus que tout qui autrefois était sans cesse à l’affût de mes « incapacités liturgiques », sous le coup d’une dépression, d’un surplus d’angoisse a quitté le lit conjugal en pleine nuit, pour se donner la mort, est-elle victime ? Responsable ? Autrefois l’Eglise condamnait cela.
Oui, en rien nous n’avons envie de revenir à ce temps où par ailleurs les horaires et les fastes des offices comme ceux des mariages et des enterrements s’alignaient sur le niveau social et la contribution financière des familles.
Tout cela contribuait sans-doute, du moins c’est ce qu’ils disent, au sens du sacré mais cherchez l’Evangile. Aujourd’hui le sacré n’est peut-être plus au même endroit mais l’Evangile se vit, et Dieu n’en est pas moins grand, il se fait proche en Jésus-Christ.
Il ne semble pas que cette femme aurait été privée de la sépulture ecclésiastique si elle ne s'était donné la mort que sous le coup d'une "dépression". Il fallait en effet que la personne se soit donné la mort "délibérément". Un certificat médical aurait permis à la famille d'avoir les cérémonies officielles de l'Eglise. La personne était très âgée et ne jouissait probablement plus de toutes ses facultés.
Mais surtout pourquoi toujours opposer, le bien est toujours le même, mais les modalités de son expression changent.
Au premier temps de l'Eglise les pénitences obligatoires dans certains cas pouvaient durer des années avec privation de la communion durant des années selon les cas. Cela à titre de seul exemple.
Pour les suicides, le législateur de 1917 avait décidé de priver les suicidés de la sépulture ecclésiastique afin de diminuer, autant que faire se pouvait, le nombre de suicides.
On m'avait appris que ce n'était pas contre la personne du suicidé, mais dans un but social, pour ceux qui restaient. C'est pourquoi un certificat médical permettait la sépulture du suicidé.
La discipline de l'Eglise change, mais l'Eglise est restée, reste et restera la même, hier aujourd'hui et demain, avant et après Vatican II.
Rédigé par : Denis Merlin | 27 mars 2010 à 15:58