Ainsi donc, notre président se refuse à toute repentance sur le sol algérien. Il ne réitéra pas la repentance de Mr Chirac à propos de la rafle du vel d’hiv en 1995, ni celle de Jean-Paul II le 2 mars 2000 à l’occasion de l’année du Jubilé : « Pardonnons et demandons pardon! Tandis que nous rendons grâces à Dieu qui, dans son amour miséricordieux, a suscité dans l'Eglise une récolte merveilleuse de sainteté, d'ardeur missionnaire, de dévouement total au Christ et au prochain, nous ne pouvons manquer de reconnaître les infidélités à l'Evangile qu'ont commises certains de nos frères, en particulier au cours du second millénaire. Demandons pardon pour les divisions qui sont intervenues parmi les chrétiens, pour la violence à laquelle certains d'entre d'eux ont eu recours dans le service à la vérité, et pour les attitudes de méfiance et d'hostilité adoptées parfois à l'égard des fidèles des autres religions.
Confessons, à plus forte raison, nos responsabilités de chrétiens pour les maux d'aujourd'hui. Face à l'athéisme, à l'indifférence religieuse, au sécularisme, au relativisme éthique, aux violations du droit à la vie, au manque d'intérêt pour la pauvreté de nombreux pays, nous ne pouvons manquer de nous demander quelles sont nos responsabilités. »
Je ne saurai trancher sur l’utilité ou non d’une repentance d’autant qu’en ce qui concerne la France les motivations risqueraient de n’être que mercantile. Et pourtant, je pense que nous avons beaucoup à nous reprocher de la colonisation où les « indigènes » comme nous les appelions ne pouvaient accéder à des postes à responsabilités. Dans le désir de repentance il y a souvent chez celui qui la réclame comme un désir d’humilier l’ancien adversaire.
C’est là que l’on prend conscience de la grandeur du pardon. Le pardon est un don, gratuit, offert une fois pour toutes, il ouvre un avenir, il n’offense pas, il relève…. Jésus nous en a donné un formidable exemple sur la croix… « pardonne-nous Seigneur comme nous pardonnons à celui qui nous a offensés ».
Vous imaginez ces paroles remplacées par celles-ci : « Conduis à mes pieds mon ancien tyran Seigneur pour que celui-ci se confonde en excuses. »
Même s’il faut du temps pour cela, même s’il faut que des cicatrices se referment, merci Seigneur d’avoir ouvert mon cœur à la dimension du pardon.
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