Hier matin, un titre énigmatique en première page de La Voix du Nord attire mon attention : « Arc International lâche du lest pour se recentrer sur le verre », suite à la page 7.
Evidemment, je me précipite en page 7 pour connaître de quel lest il s’agit.
« Dans l’objectif de recentrage sur le cœur de métier, il n’y aura plus d’agents d’entretien salariés par Arc International. Les 61000 m² de bureaux, couloirs, sanitaires… seront nettoyés par une société externe. Les 122 personnes pourront être reprises ou aiguillées vers d’autres postes. »
Ainsi donc le lest, ce sont ces 122 personnes techniciennes de surface. Quel poids ! Avec cela la montgolfière Arc International va s’élever de quelques mètres pour dominer un peu plus la situation. Il en va de même d’autres corps de métier au sein du groupe, l’essentiel est le recentrage…
C’est avec la même logique de recentrage et de sous-traitance que l’on délocalise depuis des décennies, c’est dit-on la mondialisation…
Les 61000m² de surface au sol en sortiront-ils plus propres ?
Ce que je sais, c’est qu’il y a peu, le patron de cette entreprise connaissait tous les employés, que s’il arrivait un décès, lui-même ou son épouse faisait une visite à la famille. Et que cette ambiance marquait énormément le personnel. Ce matin, je célèbre les funérailles de René, retraité d’Arc, qui parlait de ses anciens patrons avec une vénération respectueuse.
Changement de siècle, demain la technicienne de surface, mais aussi bien d’autres corps de métiers seront anonymes au sein de l’entreprise, c’est ce que l’on appelle le progrès et l’humanisation, profit oblige….
Beurk !
Cela me fait penser au changement intervenu il y a quelques dizaines d'années. Des gens, sans qualification ou avec une déficience intellectuelle, étaient employés dans des entreprises, des commerces, des fermes. Ils n'avaient pas de responsabilités mais ils étaient là pour faire de petits travaux. Ces personnes avaient un petit revenu, et même ils étaient logées et nourries. La société a changé, ces personnes ne sont plus acceptées dans le monde économique car peu rentable. Nous avons fait un très mauvais calcul, cela coûte encore plus cher à la société. Ils sont devenus RMistes, clochards, sans-abris... Nous les traitons de profiteurs des allocations. Avec les 7 000 000 000 euro perdus par la Société Générale, et comme dit le dirigeant que cela ne gêne pas son entreprise. Que aurons nous pu faire avec cette somme abyssale (car pour nous, 7 000 000 000 euro ou 45 000 000 000 francs c'est inimaginable)?
Employer plus de 500 000 personnes au SMIC pendant 1 an.
Soigner les habitants des pays sous-développés.
Construire des logements sociaux....
Je suis tête en l'air, c'est pour les actionnaires....
Rédigé par : Yves | 24 janvier 2008 à 18:18