Notre président vient de déclencher un petit cataclysme (comme à son habitude) en décidant que chaque enfant de CM² aurait à la rentrée à parrainer un enfant français mort dans la shoah. Une initiative, vite rectifiée par la proposition que ce soit toute la classe de CM² qui fasse mémoire de l’un de ces 11 000 enfants ignoblement exterminés au cours de la 2° guerre mondiale.
De fait, les chrétiens ont une expérience du « faire mémoire », puisque depuis 2000 ans la célébration de l’Eucharistie n’est rien d’autre qu’un « faire mémoire » de la mort et de la résurrection du Christ. Ils le vivent dans une action, une célébration collective, où l’assemblée se plonge dans les paroles et les gestes que le Christ lui a laissée en héritage. La messe ne sera jamais un acte de piété individuel, c’est collectivement que nous nous reconnaissons héritiers et frères de ce Fils bien-aimé qui a donné sa vie par amour, victime innocente du péché de l’homme.
C’est pourquoi quand la chef de cabinet du président nous dit que, finalement, la proposition sera que toute la classe, et non un élève, fasse mémoire d’un enfant : passer de l’individuel au collectif, cela change tout, bien heureusement !
Mais la contrainte, l’obligation, les chrétiens connaissent aussi, tout le monde se souvient des cartes de présence à la messe, qu’il fallait pointer. Dieu sait que cela est passé de mode depuis fort longtemps, et pour cause ! Même si, de-ci de-là quelques nostalgiques rêvent encore d’un passé révolu.
Chez le Christ, l’Appel se fait toujours en terme de proposition : «si tu le veux ! », « Viens, suis-moi ». Il serait heureux qu’au sommet de l’Etat, nous passions de décisions trop vite prises à des propositions qui sollicitent des débats sereins et contradictoires, ne croyez-vous pas ?
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