Un jeune de 26 ans vient de trouver la mort dans l’incendie de son immeuble. Jeudi nous célébrerons ses funérailles. Hier, je suis allé rencontrer son papa et sa maman, abattus. Une maman qui pleure et exprime l’amour qui l’habite envers son fils, un papa, comme beaucoup de papa qui se mure dans le silence, incapable d’exprimer les sentiments qu’il éprouve.
Et je suis là penaud, silencieux. Je suis là, avec. Et cela, rien que cela, apaise, apporte un peu de douceur…
Je pense aux parents de Julien parti d’un cancer, en août dernier, au même âge. Je pense à Pierre et Jacqueline, Renée-Marie et Michel et tant d’autres qui ont perdu un fils à la fleur de l’âge …
Je pense aussi au Christ, 33 ans, sur une croix…
Oui décidément, le Dieu de l’Evangile ne sera jamais ces dieux grecs, les dieux des mythologies qui nous écrasent, nous punissent, de qui nous devrions obtenir à force de sacrifices et d’holocaustes de bonnes grâces… Il est celui qui souffre avec nous, il est celui qui est pris aux entrailles, comme tant de fois Jésus l’est dans l’Evangile…
Votre souffrance de papa et maman, je peux l’accompagner, je peux la faire mienne dans la prière, avec vous j’ai pleuré, avec vous j’ai vibré lorsque vous me parliez de son enthousiasme, de ses projets, de ses « potes », de sa joie de vivre… mais j’ai aussi tellement conscience que votre souffrance sera toujours unique, la vôtre : la souffrance d’un papa, la souffrance d’une maman qui auront sans-doute du mal à se la partager tant elle est unique, alors tenez vous par la main, tenez-vous bien serrés l’un contre l’autre, pour que Johann se tienne bien au chaud entre vous jusqu’en l’éternité.
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