Je viens de vivre une expérience forte en accompagnant la famille de Bernard qui vient de nous quitter accidentellement dans sa 73° année. Je connaissais la famille pour avoir accompagné des camps de jeunes avec François, le fils, et catéchisé Valentin et sa sœur, les petits-enfants que Bernard ou Ginette, son épouse, venait conduire et rechercher.
Décédé en chutant de son toit, devant son beau-fils et son petit-fils, toute la famille était choquée et chacun se réfugiait dans son silence pour porter une souffrance trop lourde à partager.
C’est là, que l’accompagnement de l’Eglise intervient, permettre patiemment à chacun d’exprimer les sentiments qui l’habitent, partager les souvenirs que l’on gardera précieusement, parler de papy de ses talents, de sa personnalité… mais surtout, pas à pas, associer les petits enfants,« que l’on a mis à l’écart pour les préserver », à la démarche…
Affronter la mort ensemble, petits et grands, au coude à coude partageant les larmes mais aussi les sourires d’une anecdote, prier ensemble, écrire son petit poème, faire un dessin, déposer un objet prés de papy, pour qu’il les emporte avec lui. Raconter l’histoire de la chenille et du papillon pour comprendre qu’un même être peut avoir plusieurs vies bien différentes avec des corps différents, se redire les paroles de Jésus, si nombreuses pour parler de la Résurrection et de la vie éternelle…
S’éveiller à l’espérance des retrouvailles….
Long itinéraire, d’écoute, d’accueil qui permet au chemin de deuil de commencer…
A l’heure où les dépouilles sont déposées au salon funéraire, où la crémation efface toute trace et ne permet plus , bien souvent, de se recueillir sur la tombe, écarter les enfants de ce parcours, c’est les laisser seuls dans une quête perpétuelle de ceux qui sont partis sans tambours ni trompettes, ne permettant ni A-Dieu, ni merci… c’est les abandonner, sans esquisses de réponse avec la question de la mort qui risque de les hanter tout au long de leur vie…
Oui, quel bonheur d’accompagner ensemble ceux qu’on aime, pour les remettre dans les mains de Dieu avec l’espoir quelque peu taraudé par le doute de nous retrouver tous ensemble.
Et maintenant, au boulot, il faut continuer la tâche inachevée par celui qui nous quitte toujours trop tôt….
La photo de la tombe de Frère Roger qui illustre l'article, résume bien le mystère du passage et je vous conseille de visualiser le petit film à l'adresse suivante
http://www.jds.tv/html/main.php?page=visualiser&directtodocument=3&id_video=222
Rédigé par : Lumbrois | 18 mai 2008 à 20:14
tu abordes ici le sujet,ô combien sensible, de la mort.Mon point de vue sur la question, c'est de respecter la sensibilité de chacun,jeune ou plus âgé.Ne pas cacher la mort,certes,ne pas la surexposer non plus avec des rites d'un autre âge,qui,à mon avis peuvent être plus destructeurs qu'autre chose,je pense à la veillée mortuaire ou au fait de "devoir" embrasser le défunt.
Face à nos jeunes,leur laisser la liberté,ils réagissent comme ils le sentent et non comme il faut que cela soit fait.
Rédigé par : Anne-Marie | 16 mai 2008 à 14:31