Le lundi de Pentecôte est pour moi l’anniversaire de mon ordination. Il ya 28 ans par un beau lundi ensoleillé à l’église St Sépulcre de St Omer. Je mesure les changements intervenus depuis dans notre église diocésaine. Nos ordinations se vivaient au plus prés de nos lieux d’insertion, ce fut avant tout la fête d’une Eglise locale, des panneaux multiples et colorés représentaient la variété et la richesse de cette Eglise rurale de St Omer Nord. Une église bondée, sans encens dans une liturgie, simple, vivante et festive, de nombreux jeunes et enfants, des jeunes couples… de la spontanéité, bigre qu’elle était belle cette Eglise !
Aujourd’hui cela se vivrait à la cathédrale d’Arras, au lieu de trois ordinations dans trois lieux différents, une seule, les sensibilités différentes de Philippe, Jean-Paul et Bruno seraient gommées et nous aurions une liturgie respectant, sans-doute les codes romains, sans âme, sans personnalité, bien encensée, le peuple bien séparé du clergé, les équipes d’accompagnement restant bien à l’écart… D’un seul peuple célébrant le don que Dieu fait à son Eglise, nous mettrions chacun à sa place, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, que dis-je les pasteurs et les brebis…
Dis-moi comment tu célèbres, je te dirais qu’elle est ton ecclésiologie, c'est-à-dire ce qu’est l’Eglise pour toi et le rôle qu’elle doit assumer dans ce monde.
Que souffle l’Esprit de Pentecôte ! Nous étions dans une Eglise de grand vent, nous risquons de devenir un club d’initiés !
Ce n'est pas souvent, mais cette fois, je ne suis qu'à moitié d'accord avec toi ami Bruno !
D'accord que nous avons encore parfois de ces célébrations froides et impersonnelles...J'avoue aussi être de ceux qui se sentent parfois "écrasés" par le défilé, un peu auto satisfait à travers sa manière de saluer...presque "papale", de notre "petit reste" de prêtres dans certaines cérémonies où nous, laïcs sommes un peu ostensiblement relégués à ces fameuses places de l'autobus où l'on ne peut que s'assoir, se taire et suivre !... Mais bon !
Je ne sais pas comment les choses se vivent dans le diocèse d'Arras depuis quelques temps que je n'y suis plus, mais dans l'Aube, je n'ai pas trop ce sentiment de liturgies diocésaines si peu vivantes...Cela arrive un peu sans doute, car je ne suis pas non plus présente à toutes, mais pour des ordinations de jeunes prêtres par exemple,les jeunes ont toute leur place dans les chorales, musiciens ou autres animations...Ou encore, la dernière messe christmale, préparée par un secteur avec beaucoup de simplicité et d"humanité" a dit aussi beaucoup d'un Dieu proche et attentifs à tous ses enfants...
Je pense que c'est aussi fonction de l'équipe qui prépare: Si elle ne comporte que ce que j'appellerai des "techniciens liturgiques", on sait le résultat... Si elle est composée de personnes diverses qui entrent en dialogue avec de "véritables liturges", il y a de l'espoir !
Par ailleurs, j'avais été marquée dans la formation en Ecclésiologie au CIPAC de cette définition qui dit que la plus petite unité d'Eglise est le diocèse.Je crois me rappeler que c'est une définition canonique (il me semble !?) mais personnellement, cela m'a beaucoup parlé et me parle encore... Cela permet de se rappeler et de vivre une Eglise toujours plus grande qu'elle même et d'éviter de constituer, à la longue, une sorte de "sphère privée" de la foi où chacun se ressemble et s'assemble plus en fonction des sensibilités ecclésiales qu'au nom d'un Dieu qui aime la diversité...
Bon, ceci dit: j'aime ta manière de célébrer qui dit bien ton écclésiologie...Et pas de doute: je suis bien de cette écclésiologie là !
Rédigé par : Hélène | 13 mai 2008 à 13:03
A Bruno et Sébastien et tous ceux que navrent les liturgies formalistes et glacées qui semblent ne "signifier" qu'un Dieu inaccessible et rigide... RESISTEZ les gars! Soyez "ministres" d'une liturgie chaleureuse manifestant que c'est TOUTE l'assemblée qui célèbre et non seulement le clerc qui préside!
Rédigé par : Jean-Luc | 13 mai 2008 à 10:55
Que dire de plus Bruno ? Je partage ta nostalgie quand nous voyons aujourd'hui des choses si cadrées et froides ... Mais je ne vuex pas me résigner ... Des apôtres comme toi, comme moi et bien d'autres encore peuvent "résister" et montrer qu'il est possible de célébrer autrement ... tout en respectant la liturgie.
Rédigé par : Sébastien | 13 mai 2008 à 09:54