« Ejectable ! | Accueil | C’est Noël chaque jour ! »

13 octobre 2008

Commentaires

annemarie

bernanos mon frere comme tu disais vrai!
Phrase de la semaine


Ce qui m'épouvante - Dieu veuille que je puisse vous faire partager mon épouvante ! -
ce n'est pas que le monde moderne détruise tout, c'est qu'il ne s'enrichisse nullement de ce qu'il détruit. En détruisant, il se consomme.Cette civilisation est une civilisation de consommation, qui durera aussi longtemps qu'il y aura quelque chose à consommer. Oh! je sais qu'il vous en coûte de la tenir pour telle alors que son unique loi paraît être, précisément, la production, et même la production à outrance, la production sans mesure.
Mais cette production monstrueuse, ce gigantisme de la production, est précisément le signe du désordre auquel, tôt ou tard, elle ne peut manquer de succomber.
En détruisant, elle se consomme. En produisant, elle se détruit.
La civilisation mécanique et concentrationnaire produit des marchandises et dévore les hommes. On ne saurait fixer de limites à la production des marchandises.
La civilisation mécanique ne s'arrêtera de produire des marchandises que dans le moment qu'elle aura dévoré les hommes. Elle les aura dévorés dans les guerres, en masses énormes et par monceaux, mais elle les aura aussi dévorés un par un, elle les aura vidés un par un de leur moelle, de leur âme, de la substance spirituelle qui les faisait hommes.
Et ce serait aussi folie, je le vois maintenant, de la croire capable de rendre un jour heureux, dans un monde fait pour eux, ces hommes déshumanisés. Elle les détruira en périssant elle-même, ils périront avec elle, si de tels hommes peuvent encore prétendre au droit et à l'honneur de mourir.

Georges Bernanos -'La liberté pour quoi faire ?'- (écrit en 1946-1947)

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.