Depuis septembre, où sous la contrainte, nous avons pris la décision qu’ordinairement les prêtres ne président plus les funérailles, je termine bon nombre de mes journées au salon ou à la maison funéraire. Je fais souvent savoir à quelle heure et quel jour je viendrai, souvent la veille de la célébration pour que celles et ceux qui habitent au loin puissent être présents.
Je suis souvent attendu. Le temps de partage et de prière ainsi vécu est généralement, un beau temps familial et j’oserai dire ecclésial.
L’autre jour j’arrive alors que les pompes funèbres s’apprêtaient à faire la mise en bière. Je rentre dans la salle à manger, un beau partage s’instaure avec les enfants à propos de la maman qui était une ancienne institutrice, j’étais dans un milieu bienveillant mais « laïque ». Chacun avait préparé pour la mise en bière, un objet qui représentait la vie de la défunte : sa craie d’institutrice, des plantes de son jardin, ses chaussons qu’elle aimait tant porter…
Et nous voilà une dernière fois auprès de la maman, j’organise la prière, chacun dépose dans le cercueil le petit souvenir accompagné d’un merci, et je conclue ce temps par un Notre Père et une bénédiction.
L’une des filles à ma grande surprise me demande de réciter un « Je vous salue Marie »…
A mon départ, celle-ci me suit dehors : « vous savez l’abbé, je ne suis pas croyante mais depuis plusieurs mois, je récite chaque jour un « je vous salue Marie » pour ma maman et puis, je veux vous dire : c’est très important ce que vous faites, prenez bien soin de vous ! »
Dimanche dernier, messe des familles préparée avec nos jeunes de caté collège (6ème). 3 familles en deuil sont parmi nous.
Après l'évangile,en accord avec le Père Jean, nous proposons un petit temps de partage à partir de 2 pistes qu'il nous propose à la suite des lectures du jour: "Comment être dans notre aujourd'hui argile dans les mains de Dieu?" et "Comment puis-je veillez dans mon quotidien en attendant Noël?"
Nous proposons aussi que ceux qui le souhaitent notent une intention de prière dont quelques unes seront reprises au temps de la prière universelle.
Des mots de la vie de tous les jours que l'on échange, des prières qui montent en partant des faits tout simples de la vie de chacun...
Une célébration à la fois festive et priante...
En te lisant, Bruno, je pense à toutes ces fois où est rendu vivante la Parole de Dieu parce qu'il lui est permis de raisonner, de prendre corps dans notre pâte humaine.
Peut-on croire que c'est là que Jésus s'incarne aujourd'hui ? La Parole de Dieu peut-elle vivre déconnectée de cette réalité là?
Parfois, j'ai un peu peur en entendant certaines homélies, bien construites, comme un peu on nous apprenait à construire une jolie dissertation, mais tellement aseptiques et cérébrales...
Comment peut-on toucher et se laisser toucher par nos contemporains si l'on n'est pas des petits semeurs, susciteurs de la Parole de Dieu au milieu de leur vie que l'on écoute ?...
Rédigé par : Hélène | 06 décembre 2008 à 22:00
magnifique, je souscris !
Rédigé par : mirabelle | 06 décembre 2008 à 12:22