Une déferlante s’abat sur un bon copain de séminaire : Jean-Luc Brunin, évêque d’Ajaccio. Chacun sait que la Corse est un territoire, extraterritorial, où les lois de la république ont bien du mal à être appliquées, pourquoi cela serait-il différent pour l'institution Eglise. Jean-Luc dés son arrivée a porté plainte contre son économe diocésain pour détournement de fonds, en Corse est-ce possible ? Aujourd’hui, il demande à un prêtre de prendre du recul pour mieux accepter de vivre en communion avec le presbyterium et son évêque, (lequel ne peut expliciter publiquement les raisons qui sous-tendent cette décision) cela est lu comme un acte d’autoritarisme inconcevable.
Et d’aucuns de réclamer le départ de leur évêque. Ce qui est extraordinaire c’est de voir que la presse continentale s’engouffre dans ce lynchage : de Golias à l’autre extrémité réactionnaire. Certes les différents conseils du diocèse apportent leur soutien à leur évêque, mais Jean-Luc doit être un homme bien seul aujourd’hui. Apprécié par ses frères prêtres du Nord le voici dans la fournaise alors qu’il s’est donné corps et âme pour « épouser » la Corse et son peuple. Comme chacun d’entre nous il porte son poids d’erreur, d’imperfection et de péché, mais l’Eglise, à la différence d’un peuple comme celui de Corse peut-être trop imbu de sa fierté, restera un peuple de pécheurs animé par des pécheurs. St Paul dans sa première lettre aux Corinthiens chapitre 1, nous écrit à ce sujet des lignes merveilleuses :
« Frères, vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu. »
Comme beaucoup de cipaciens, j'ai juste croisé Jean-Luc Brunin lors de ma formation,en l'une ou l'autre occasion lorsqu'il était supérieur du séminaire de Lille...Je pense que nous sommes bon nombre d'anonymes qui, à ce titre le portons dans notre prière car il semblait très juste et était ouvert et accueillant envers tous. Jésus dit aujourd'hui à Jérusalem:" Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix!"
Rédigé par : Hélène | 20 novembre 2009 à 00:02