Il y a quelques semaines je visitais une communauté religieuse dans le diocèse d’à côté. Une vingtaine de sœurs y coulent des jours de retraite bien mérités, dans la prière, le service et la vie fraternelle.
A peine arrivé, je remarque que sœur Danièle, la plus âgée de la communauté n’est pas en forme, du tout. Elle, toujours si alerte, pétillante, en phase avec le monde, s’intéressant à tout, la voilà vacillante, éteinte…
Je la prends par le bras, nous nous isolons quelques temps. Elle me fait part de ses angoisses, de son combat qui se termine, de la grande Rencontre qui approche. Au cœur de cela, sœur Danièle souffre d’une solitude effrayante : peu d’attention et de compassion de la part de ses sœurs, chacune vaque à ses occupations… la chambre est un ermitage… Et même à l’approche du dernier soupir la présence fraternelle se fait absence. La supérieure me dit : « les angoisses de sœur Danièle sont de l’ordre spirituel, seule une grâce divine peut guérir cela ! ». Cette réponse me glace…
Timothy Radcliff a écrit de merveilleuses pages pour que la tendresse soit au cœur de la vie fraternelle, mais les noviciats d’autrefois étaient à l’opposé de cela !
Souvent dans ma prière je demande au Bon Dieu, qu’il y ait une main fraternelle auprès de moi au jour de ma Pâque, que ce soit aujourd’hui, demain ou après demain, peu importe mais que je ne sois pas seul à ce moment ultime de la vie. Seigneur donne la même joie à sœur Danièle, donne lui la grâce de mourir en paix !
Merci Bruno de nous partager cela. La prochaine fois que tu vois Soeur Danièle, dis lui que tu as mis des ami( e)s dans la confidence et que dans la communion de notre prière fraternelle pour elle, je pense que nous serons plusieurs à lui "envoyer" de la tendresse... On peut mourir de vieillesse, de maladie ou d'accident, mais beaucoup meurent à petit feu trop souvent de ce manque de main tendue...
Rédigé par : Hélène | 29 novembre 2009 à 22:24
"Je vous tiens la main jusqu'à ce qu'un Autre, de l'autre côté vous prenne à son tour par la main. Ainsi vous ne serez jamais seul."
C'est que je dis intérieurement lorsque je tiens la main de vos confrères que j'ai la grâce d'accompagner jusqu' à "la porte d'embarquement", comme le disait l'un deux !
Bien amicalement
Rédigé par : Laurence | 28 novembre 2009 à 13:48