C’est matin, je suis sous une douche bien chaude, dans le luxe… et je pense à ces milliers de sans toits, de sans eau, de sans pain, pleurant des proches, hébétés, ne sachant de quoi demain sera fait, remettant leur devenir dans les mains de l’aide occidentale qui risque comme un tsunami, de se retirer comme elle est arrivée….
C’est toujours les mêmes qui trinquent, pourquoi ? Pourquoi sur cette terre y aurait-il ceux qui sont nés sous une belle étoile et les autres ?
Et Dieu se fait silence !
Et me voilà en pleine mauvaise conscience sous ma douche !
Quelques minutes plus tard, je célèbre l’Eucharistie, nous l’offrons comme une prière avec cette impression que celle-ci ressemble au vol du papillon au dessus de la baleine échouée sur la plage. Impuissance !
Nous célébrons, nous faisons mémoire du don de Jésus pour le salut du monde. Dans le don de sa vie c’est toute cette humanité souffrante qui traverse la croix pour accueillir l'espérance du matin de Pâques...
Le Silence de Dieu devient source inépuisable d’amour…
Révolte, impuissance, souffrance, mort, contemplation, générosité, don, aide humanitaire, prière, cri, compassion, incompréhension, injustice, solidarité… ces mots m’habitent, s’entrechoquent…
Une promesse : lorsque les caméras auront déserté, je continuerai de soutenir un projet en Haïti, Haïti restera présent à ma prière, à mon agir… Est-ce cela le vol du papillon ?
c'est cela le vol du papillon au-dessus de la baleine. Qu'il reste présent et sera le baume au coeur de la baleine. Un peu + un peu +.... ensemble
Rédigé par : marie-odile Allender | 16 janvier 2010 à 18:33