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Sœur Lucie !

Hier, Germain et Marion, Thibault et Florence m’ont fait rencontrer sœur Lucie. Nous sommes à l’abbaye de Wisques, des étudiants viennent y séjourner plusieurs semaines en période de révision, sœur Lucie, hôtelière, les chouchoute pendant ce temps, des liens forts se créent.  Sr Lucie organise une petite journée de récollection au cœur de l’année sur un thème théologique ou spirituelle, les étudiants ou jeunes professionnels viennent régulièrement se confier, demander des conseils à Sr Lucie. Thibault et Florence me parlent de sœur Lucie avec une telle chaleur, que j’émets le vœu qu’ils me la présentent, c’est chose faite depuis hier.

Ce qui m’a frappé c’est la disponibilité, la jeunesse d’esprit, l’attention, la connaissance des uns et des autres dont fait preuve cette religieuse, visiblement heureuse d’être celle qui tisse un réseau de relation, une Eglise en marche avec ces jeunes qui assument ou assumeront des responsabilités dans notre société. Elle les ouvre à la liberté de leur vocation : « tu es jeune, tu peux changer de voie, laisse dire ton entourage… », elle accompagne leur éveil à la relation amoureuse, elle dénonce celles et ceux imbus d’eux-mêmes, une complicité intense s’instaure, les éclats de rire éclatent sans-cesse, il fait bon vivre auprès de sœur Lucie. Peu importe que la finance mondiale s’écroule, le capital de joie, de bonheur et de confiance ne sera jamais en décroissance auprès de Sr Lucie.

Qui osera dire qu’elle est inutile la vie de celles et ceux qui se retirent, pour être mieux en phase avec le Seigneur, avec le monde ?

Fidélité

Hier nous avons célébré les soixante ans de mariage d’Agnès et de Louis ainsi que les 70 ans de vie religieuse de Sr Jeanne-Françoise (bon pied bon œil, une artiste peintre hors-pair), les 50 ans de Sr Marie-Christophe et les 25 ans de Sr Florine. Merveilleuse fête,  à la fois de la Vocation vécue dans le mariage ou la vie religieuse et celle de la fidélité à l’engagement pris. Pour chacun il s’agit de vivre un amour épanouissant,  donné, Reçu…

Il n’y a jamais tant eu de jubilés, de noces d’or, d’argent ou de platine. Certes, ces décennies sans conflits majeurs dans notre pays, l’allongement de notre durée moyenne de vie y sont pour beaucoup, mais les générations futures secouées par le traumatisme du divorce ne connaîtront sans-doute pas la même vague de jubilaires.

Qu’il est réconfortant de connaître des couples complices, heureux, amoureux après 60 ans de vie commune ! Et zut à tous ceux et toutes celles qui doutent toujours de la sincérité des autres pour mieux justifier leurs propres infidélités.

9 baptêmes venaient clore une matinée bien remplie, Une bonne manière de transmettre le relais aux générations futures. Comment ne pas espérer !

Ce feu qui détruit tout.

Hier Joël, posait la friteuse sur le gaz, un moment d’inattention, le rappel qu’il devait aller chercher son enfant à l’école, et c’est le drame : la maison en feu, le chien carbonisé, il ne reste que cendres. Quelle désolation de retrouver Joël, son épouse Catherine et leur fille en tee-shirt sur le trottoir. Tous leurs souvenirs se sont évanouis dans la fumée, plus de photos, de films, plus de meubles, plus de vêtements, plus de papiers, les feuilles de paye de leur carrière professionnelle, rien de rien, il ne reste rien…

Une formidable solidarité, familiale, de voisinage, associative, municipale… s’est mise en place, Les assurances vont se mettre en route (lentement…), personne ne s’est retrouvé à l’hôpital…

Mais, vous imaginez pareil drame survenant chez vous. Nous avons besoin d’un environnement qui nous est personnel, chaque objet possède une histoire, c’est notre histoire : la soupière de tante Jeanne, la médaille de mon premier 100m, la photo de mes parents ou de ma profession de foi, ma première guitare, le salon acheté à nos dix ans de mariage….

Certes, nous n’emporterons rien de tout cela au paradis, mais le temps que nous sommes dans le « Chronos », dans le temps des hommes, nos objets quotidiens égrainent notre chronologie et nous remémorent les personnes qui ont compté, qui nous aidé à devenir ce que nous sommes…

Il n’est pas bon de faire table rase du passé… Seigneur nous te confions la famille de Joël et Catherine, merci pour la solidarité en marche ! Merci pour tous ces objets façonnés par les hommes qui habitent notre histoire, ils rendent présents ceux que nous aimons, à la manière de ton Eucharistie, sacrement, présence, qui dévoile ton amour infini à notre égard

Rassure-toi, Tout va bien !

Le discours de Nicolas à Toulouse m’a fait penser à ces « conversations bateaux » que nous pouvons entretenir autour d’un lit d’hôpital : « Tu as bonne mine », «  c’est une question de mois, il te faut être patient », « d’autres avant toi, se sont tirés d’affaire »…

On joue à cache-cache avec le patient. Celui-ci n’est pas dupe, lui-même désire ne pas faire de la peine à celui qui lui adresse des encouragements, lequel n’ose affronter le malade dans sa globalité et préfère jouer à l’autruche sous prétexte de ne pas lui faire de peine…

Mr le président nous assure que l’Etat ne nous laissera pas tomber. Nos économies s’effondrent un peu plus chaque jour, l’inflation est de retour, le prix de l’énergie augmente… Tout va bien, je suis à tes côtés, Carla et moi nous te tenons la main, et puis tu sais de nos jours avec la pompe à morphine, tu ne devrais pas souffrir. Au fait serais-tu toi aussi pour l’euthanasie ?

L’écoute.

Hier, en allant prier avec la famille de Léa au salon funéraire, je demande si la préparation de la cérémonie, qui aura lieu le lendemain, s’est bien passée avec , Anne-Marie, Marie-Jo et Jean.

« Oui, me répond la fille de Léa, mais nous avons été étonnés d’être si peu impliqués. Pour les funérailles de ma sœur, il ya deux ans, nous avions pu intervenir bien davantage. Nous avons l’habitude, car sur ma paroisse nous animons des ADAP »

Loin de moi ici de porter une critique sur tous ces bénévoles qui consacrent de leur temps pour l’accompagnement des familles en deuil et la célébration des funérailles, qui se fait en général en absence de prêtre, comme chacun d’entre-nous ils resteront des apprentis de l’animation et de l’accompagnement. Nous ne sommes pas des pros.

Simplement la réaction de la fille de Léa, met en lumière, notre manque d’écoute, trop souvent nous arrivons avec nos idées préconçues :  que la famille est éloignée de la foi, qu’elle a trop peu de compétence pour… et puis nous arrivons avec nos schémas prêts en main, il n’y a plus qu’à exécuter…

O Mon Dieu, qu’il est difficile, pour moi comme pour d’autres, d’aller à la rencontre sans préjugé, avec la simple attitude de se mettre à la disposition de, au service, A l’écoute !

Nos amis, le CAC, leDow jones, le Nasdaq et leurs petits copains…

Ainsi donc la planète vient de trembler d’un indice 9 sur l’échelle de Richter, l’épicentre étant situé à Wall-Street. Les banques se mettent à faire faillite, on ne peut plus faire confiance à personne. Eh oui ! Voilà bien le drame, à qui peut-on encore faire confiance ?

Voilà au moins une décennie que nous assistons impuissants au fait que la finance joue pour elle-même. L’argent court d’une bourse à une autre, un simple petit clic sur l’ordinateur et voilà des sommes gigantesques qui circulent d’un continent à l’autre. L’argent est virtuel, il ne correspond à aucune fonction productive, ce n’est plus le travail qui produit la richesse. Un jour le ballon de baudruche se dégonfle et la misère est à la porte de beaucoup d’innocents qui voient le fruit de leur labeur s’évanouir en un éclair. Qui est responsable ? Personne : le système.

Tel est le capitalisme sans régulation, le libéralisme. Demain le dollar va s’effondrer un peu plus et ce sont les européens à l’Euro fort qui vont payer l’addition…

                    

 Je ne suis pas économiste, mais j’avoue que comme beaucoup d’entre-vous je suis inquiet, non pour ma petite personne qui s’en sortira toujours, mais pour les plus pauvres et notamment les pays du tiers-monde qui vont souffrir encore plus.

Y-a-t-il en chacun d’entre-nous un vrai désir de justice ou allons-nous encore longtemps essayer de défendre notre petit patrimoine au risque de le voir s’évanouir en un instant, impuissant ?

Bruno, tu rêves !

Où sont les apôtres d’aujourd’hui et de demain ?

Mon confrère Michel, est parti samedi dernier pour Lyon. Pendant un an il participera à l’année internationale du Prado.

Je suis seul prêtre en semaine avec  Jean  (83 ans) et Claude (86 ans) pour : Lillers (10 000 âmes), Burbure (3000), Ames, Amettes, Auchy au bois, Bourecq, Ecquedecques, Ferfay, Ham en Artois, Lespesses, Lieres, Ligny les aire, Linghem, Mazinghem, Norrent-Fontes, Rely, Rombly, Saint Hilaires Cottes, Westrehem, Lambres, St Quentin, Wittes, Aire sur la Lys (10 000), Mametz, Rebecques, Estrée-Blanche, Liettres, Quernes, Witternesse, Blessy. Auguste qui étudie à Lille, nous rejoint le week-end !

C’est de la folie !

Heureusement, des centaines de fidèles laïcs se démènent qui, pour la célébration des funérailles, qui pour le caté et de multiples tâches et missions Mais que devient la présence sacramentelle que  le Christ préside à son Eglise ?

Vianney, Thomas, Manu ou Guillaume m’ont déjà parlé de leur désir d’être prêtre… Comment entretenir cet appel  au don de soi ?

Sébastien et David, séminaristes vont bientôt arriver en insertion pour quelques jours par semaine au presbytère. Dans ma prière, je souhaite jour après jour qu’ils trouvent chez nous l’environnement nécessaire à la maturation et à la formation de leur projet. Il ya une telle demande exprimée par des personnes de tous âges désirant connaître l’Evangile et le Christ, « Seigneur donne des ouvriers à la moisson », que des cœurs humbles et généreux osent se donner !....

Mais, pauvre Eglise, que ceux qui ont en main les clés de décisions audacieuses puissent sous le souffle de l’Esprit, ouvrir les portes à d’autres types d’appel et d’état de vie…

Moi, qui ne suis pas pour la piété, me voici entrain de formuler des vœux pieux, diable !

Les dieux du stade.

Depuis longtemps nous avons assisté, impuissants, au détournement du vocabulaire religieux pour qualifier les événements sportifs. Chacun sait que, chez-nous, la grand-messe est dite régulièrement au stade Bollaert de Lens.

Certains de nos concitoyens sacrifient beaucoup au dieu football. Ainsi, nous venons d’apprendre qu’en Allemagne, déjà, dans deux villes différentes, un cimetière est couplé au stade afin que feux les supporters puissent du ciel footballistique vibrer aux matches d’Ici bas. Certains envisagent de répandre leurs cendres à l’intérieur même du stade afin d’être au plus prés des événements.

Ainsi le dieu football peut  combler l’espérance eschatologique de ses adeptes. Heureux temps que celui de Baal !

Evangile du dimanche 7 juillet.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 18, 15-20)

Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère.
S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins.
S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église ; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain.
Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
Encore une fois, je vous le dis : si deux d'entre vous sur la terre se mettent d'accord pour demander quelque chose, ils l'obtiendront de mon Père qui est aux cieux.
Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux. »

Nous faisons tous l’expérience que lorsque deux ou trois font équipe pour telle ou telle tâche, très vite peut s’installer des rivalités et des divisions. C’est fou comme les susceptibilités, les croche-pieds, les paroles et les attitudes blessantes peuvent casser et décourager les meilleures bonnes volontés du monde.

Prêtre, je passe mon temps à re-tisser les fils du dialogue, à mettre un peu d’huile dans les rouages.

Et cela est vrai, je crois dans tous les milieux de vie et de travail…

Jésus nous donne une sacrée leçon en humanité, une pédagogie de la non-violence et de la réconciliation, avouons que si nous nous expliquions en tête à tête avant de jeter l’opprobre sur la place publique, notre monde irait beaucoup mieux…

L’Evangile : un chemin d’humanité qui nous fait goûter aux délices de la vie en Dieu qui nous est promise, lorsque le monde sera réconcilié avec lui-même, de par la grâce de Dieu.

Qu'as-tu fait de ton frère ?

Dimanche dernier, lors de la traditionnelle célébration de l'Angélus, le pape Benoît XVI a ouvertement pris position en faveur des immigrés et déploré le nombre croissant des tragédies en mer, et il a lancé un appel aux responsables politiques occidentaux.

Selon Benoît XVI, il est illusoire de combattre l'immigration clandestine sans une volonté réelle d'éradiquer les causes de ces flux migratoires. Il souhaite que les réseaux criminels (les passeurs) qui profitent de la misère humaine soient rigoureusement combattus.

Pour le reste, le pape reste fidèle aux exigences bibliques concernant l'étranger. Le site du Journal Chrétien donne quelques pistes sur la position des chrétiens sur l'immigration:

La migration gérée de façon humaine et généreuse peut être positive pour l'humanité.

Les médias, nous présentent souvent des tragédies vécues par des immigrés ce qui peut faire naître une impression négative du phénomène migratoire. L'Eglise réagit en affirmant, par la voix de ses responsables, que la migration gérée de façon humaine et généreuse peut être positive pour l'humanité. L'Eglise n'est pas naïve et loin de nier les situations de détresse matérielle et morale de beaucoup de migrants, elle veut prendre sa part de responsabilité pour transformer l'épreuve de la migration en chance à saisir pour servir l'unité de l'humanité. Pour l'Eglise, ces rencontres de personnes et de groupes d'origines diverses tissent une histoire promise à un avenir. Cet avenir est garanti par la promesse de Dieu, déjà accomplie en Jésus Christ, du rassemblement de l'humanité entière dans une expérience commune de Salut.

La rentrée.

Qui que nous soyons, nous vivons tous au rythme de la rentrée scolaire. La petite ville d’Aire sur la lys va se transformer aujourd’hui. Sa population va doubler du jour au lendemain, dés ce matin la ronde des bus scolaires va chasser la douce tranquillité estivale de la place des béguines où siège le presbytère. Le stationnement va être un souci pour certains, les commerces sont ouverts, chacun est à son poste.

Rentrée morose !  On nous annonce une décroissance, tous les signaux sont au rouge, même l’été fut modeste, Nicolas est allé au cap Neigre, pas de « Bolloré », pas d’Amérique, les transports aériens coûtent chers, notre président joue le modeste…

Et si le bonheur, lui, n’était pas en décroissance, si nous apprenions à vivre avec un autre mode de vie, que ce ne soit pas le « toujours plus », que même au cœur des difficultés nous découvrions que le bonheur s’associe au mot « Ensemble », ensemble pour agir, ensemble pour partager, ensemble pour lutter, ensemble pour prier, ensemble pour fêter…

Croyez-vous que les vacances de Nicolas étaient moins belles que celles des temps passés, auprès de Carla un petit coin de jardin vaut bien tous les yachts du monde ! Oui où est le bonheur ?

Dans le pré d’à côté, mon ami !

Martine, François, Laurent, Ségolène et tous les autres.

Vendredi, je rentrais par l’autoroute d’une semaine de retraite que j’animais à Lyon pour 38 copains prêtres de notre famille spirituelle du Prado.

Dorloté par France-Infos, que n’ai-je entendu parler de l’université d’été de la Rochelle.

Il est quelque peu surréaliste de mettre en parallèle le contenu de la retraite et la chaleureuse ambiance de La Rochelle.

Devant la division des Corinthiens (Corinthe était une ville cosmopolite, un port, la Marseille de l’époque), Paul écrit le magnifique hymne à la charité du chapitre 13 de sa première lettre. « J’aurais beau avoir toute la science, avoir toute la fortune… s’il me manque la charité, je ne suis rien »

Jésus rencontre ses disciples sur une route de Galilée, « De quoi discutiez-vous en chemin ?  Leur demande t-il », ils étaient très gênés pour répondre, nous dit l’Evangile, car ils étaient entrain de discuter pour savoir qui parmi eux était le plus grand !

Comme quoi, rien ne change sous le beau soleil de la Rochelle, de Béthanie ou d’ailleurs.

Allez, je vous souhaite amis lecteurs, une bonne rentrée, et que ce ne soit pas la zizanie !