Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 23, 35-43)
On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! »
Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée,
ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! »
Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! »
Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi !
Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. »
Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. »
Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
« Et le peuple restait là à regarder ! »
Il est arrivé à Kourosh, un ami d’origine iranienne, de me donner à voir sur internet les exécutions publiques, hebdomadaires, sur la place publique et retransmises sur le web. (c’est le dégoût, et je fuis ce genre de spectacle !).
Le peuple au pied de la croix, serait-il ce peuple vengeur, avide de souffrance et de sang ? Serait-ce un peuple, en attente, déçu, révolté parce que son rêve est brisé, le rêve d’un Israël réunifié, indépendant ?
Cette foule est sans-doute bigarrée, les attentes sont diverses, chacun cherche son salut, dans la foule on cache ses différences, on applaudit avec la majorité. De quel côté sommes-nous ? Souvent je me dis en pensant à la deuxième guerre mondiale, de quel côté aurais-tu été Bruno ? Aurais-tu caché des familles juives comme ton pépé ? Aurais-tu été pétainiste comme beaucoup, jusqu’au jour du débarquement ? Mieux vaut avoir des convictions et les défendre même sous les huées, il faut se méfier des effets de foule,.
« Et les soldats se moquaient ! »
Ils vénèrent la force et la puissance, ils écrasent le faible et l’affligé. ils tirent sur l’ambulance, ils croient se grandir en écrasant ce qui est vulnérable…
On est républicain et nostalgique de la royauté, on recherche sans cesse le haut du podium : le champion sportif, la miss France, le vainqueur de la star AC, on rêve par procuration à travers tous les journaux people….
Et Dieu se fait fragile, le Très-Bas, Dieu se met aux pieds de l’homme, son amour est amour de bas en haut. Dieu ne nous domine pas, il est l’humilié, le torturé, le bafoué. Il s’est fait l’esclave, le paria, l’outragé et c’est ce mouvement d’amour qui nous apporte le salut et la vie.
On m’a éduqué avec l’image d’un Dieu tout-puissant, qui me surveillait, me jugeait, me condamnait et voilà qu’il se fait don.
« avec moi, tu seras dans le Paradis. » : aucune condamnation, pas de chantage. C’est pour maintenant : aujourd’hui. La vie est cadeau…
Comment ne pas faire de chaque jour, un chant de Merci.
Nous sommes invités à quitter la foule pour devenir ce compagnon de supplice et surtout ce compagnon de vie éternelle.
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