patati-patata

Homme de prière.

Il y a quelques jours, Jean me pose la question, comme pour être rassuré : « mais dis-moi, Bruno, tu pries ? Le bréviaire cela existe encore ? ».

Oui Jean, je comprends que tu me poses la question avec une certaine inquiétude, pour toi il y va sans-doute de l’authenticité de notre vie de prêtre, de la fidélité vécue dans le ministère, de la condition sine qua non de tenir bon dans la durée…

Que serait notre vie donnée si elle n’était habitée de la prière ? C’est une chance d’habiter à plusieurs, d’accueillir des séminaristes, heureux de chanter les psaumes…

Certains jours, parce que seul, le bréviaire comme tu dis, le livre de la liturgie des heures est quelque peu déserté, mais cela devient très vite un manque, il y a l’eucharistie du jour, le temps de méditation de l’Evangile et surtout la vie qui nous pousse à la prière : Le mari de Bernadette qui vient de faire une tentative de suicide, le manque de catéchistes, Benoit qui cherche sa voix, la maman souffrante, Didier et Béatrice qui viennent d’accueillir un petit bout de chou… Comment ne pas remettre tout cela dans la main de Dieu ? Lui seul peut nous donner confiance.

Il y a aussi une fois par mois les 24 heures passées au monastère avec mon équipe du Prado, une bonne manière de faire le point, de remettre les pendules à zéro… Oui finalement, tu vois Jean, c’est toute la vie qui devient prière, avec parfois des hauts, des petites envolées mystiques et d’autres fois des bas, des jours de désert asséchés… Ce doit être pareil dans ta vie de couple avec Mimi, car finalement la prière c’est le bon thermomètre de notre vie aimante. Merci de t’en être inquiété.

Logorrhée

Eh oui, heureux l’homme qui chaque jour enrichit ses connaissances. Ce matin l’inculte que je suis vient d’apprendre ce nouveau mot, à la suite d’un ami qui me parlait d’un autre ami, commun, atteint de « diarrhée verbale ».

As-tu, cher lecteur, autour de toi des personnes atteintes de logorrhée, dont la faconde est sans mesure. De ces personnes que tu essayes d’éviter et qui lorsqu’elles te tombent dessus au coin de la rue te font louper ton rendez-vous chez le dentiste, sans que tu aies pu en placer une. De ces personnes qui ont un bagout volubile, qui pourraient vendre n’importe quoi sauf que, à un client par demi-jour, elles ne sont pas là de boucler les fins de mois, faute de la boucler de temps en temps tout simplement…

Boniment pour certains, pour d’autres verbiage ou prolixité bref, vivre avec elles te donnent l’impression d’être sans-cesse à la messe ou que la vie n’est qu’un sermon en attente d’Amen.

Heureux sommes-nous si nous ne possédons point trop de personnes atteintes de logorrhée dans notre carnet d’adresse. Mais, me diras-tu, point trop non plus de « constipation verbale » qui ferait de la vie une muflerie ambulante…

Ah Mon Dieu qu’il est bien difficile d’utiliser le Verbe à bon propos !

Mgr Laurent Ulrich avance suivant la devise "la joie de croire" .

L’Eglise de Lille était hier en fête ! C’était l’ordination épiscopale de Gérard Coliche, prêtre du diocèse qui devenait évêque auxiliaire de Mgr Laurent Ullrich.

L’Eglise de Lille se donne de l’espérance, elle mobilise le presbytérat, elle donne de la joie à ses fidèles laïcs. En appelant Gérard Coliche, qui était délégué diocésain à l’apostolat des laïcs, Mgr Ullrich oriente l’Eglise de Lille dans une mission bien ancrée dans le monde, qui se fait proche de tous les acteurs de la vie économique, associative, professionnelle, syndicale…  Un Eglise active, solidaire, priante…

En appelant un frère dans l’épiscopat, Mr Ullrich met en avant l’esprit d’équipe, une Eglise qui dialogue…

Tout le monde sait qu’une même équipe de foot peut gagner ou perdre, tout est question de coaching…

Eglise de Lille, certains jours tu me fais envie…

Evangile du dimanche 27 septembre.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 9, 38-43.45.47-48)

Jean, l'un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom ; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent. »
Jésus répondit : « Ne l'empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
celui qui n'est pas contre nous est pour nous.
Et celui qui vous donnera un verre d'eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Celui qui entraînera la chute d'un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu'on le jette à la mer.
Et si ta main t'entraîne au péché, coupe-la. Il vaut mieux entrer manchot dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux mains dans la géhenne, là où le feu ne s'éteint pas.
Si ton pied t'entraîne au péché, coupe-le. Il vaut mieux entrer estropié dans la vie éternelle que d'être jeté avec tes deux pieds dans la géhenne.
Si ton œil t'entraîne au péché, arrache-le. Il vaut mieux entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne,
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas

  

Avec Jésus pas de délit de copiage, de plagia, de contrefaçon pas besoin d’appeler en urgence les douanes ou de convoquer l’Organisation Mondiale du Commerce… Il n’y a pas le label d’authenticité, nul ne sera propriétaire des droits de succession. Jésus appartient à tous ceux qui désirent répondre à son message d’amour et de libération, aucun dicastère, aucune congrégation pour la doctrine de la foi  ne pourra empêcher quiconque d’agir au nom du Christ… il nous est par contre demandé d’avoir du jugement et du discernement, de juger l’arbre à ses fruits, d’attendre la moisson pour séparer le bon grain de l’ivraie… il nous est demandé à chacun d’être en accord avec le message évangélique, d’être ajusté à la mission du Christ. Pour cela il peut être bon d’être éclairé, encouragé…  C’est le rôle de l’Eglise et pourquoi pas de la congrégation pour la doctrine de la foi…

Chacun est renvoyé à lui-même, il nous faut faire des choix, parfois douloureux dans le but d’encourager, d’aider, d’aimer, tous ces frères et ces petits qui mettent leur confiance et leur espérance en Christ.

Tout n’est pas bon en nous, mieux vaut en être lucides et agir en conséquence.  Le baptisé est celui qui s’est engagé à refuser le péché et à choisir le Christ….

Sans ton pardon et ta miséricorde Seigneur, je serai un grand estropié à mon entrée dans le royaume, donne-moi d’être tolérant avec mes frères, ne dis-tu pas que c’est avec la mesure dont nous  les jugeons que nous serons nous-mêmes jugés ?

Où es-tu ?

Hérode cherche à te voir Seigneur, c’est ce que nous apprenons dans l’évangile de ce jour tiré de celui de Luc.

Il n’y a pas que lui Seigneur, nombreux sont-ils à te chercher, comme autrefois ce fameux Zachée, niché sur son sycomore.

Pourquoi te fais-tu si discret ? Pourquoi faut-il te chercher au-delà de la foule, dans la brise du vent, dans le silence, à l’aurore du jour alors que nous avons peiné toute la nuit, dans ce petit qui est ton frère lorsque le pain se rompt, que la cruche désaltère, que le manteau se partage, que la porte s’ouvre à l’étranger ? Oui pourquoi ?

Didier et Corinne grands-parents depuis quelques années, s’étonnent que leur fille et que leur beau-fils ne posent aucune contrainte dans l’éducation de leur enfant. « Il les mène par le bout du nez », « nous ne pouvons rien dire, ils n’accepteraient pas, cela casserait les bonnes relations, pourtant nous ne l’avons pas appris comme cela ». Le silence des grands-parents, leur présence discrète mais indéfectible, n’est-ce pas à ton image Seigneur ?

Nous cherchons à te voir avec finalement l’intime désir que tu sois comme nous t’imaginons, que tu nous confortes dans nos manières d’agir, et tu préfères te taire plutôt que de contrarier cela. D’ailleurs serions-nous vraiment prêts à t’écouter et à te suivre ?

Apprends-nous ta patience, apprends-nous à amender la terre du figuier stérile, on ne sait jamais, l’an prochain il produira peut-être le bon fruit.

Cercle du silence…

Hier en fin d’après-midi nous nous sommes retrouvés prés de 150 personnes au cercle du silence de Calais pour manifester notre désaccord avec la destruction de la jungle…

J’aime ce titre de cercle du silence qui depuis des mois réunit partout en France celles et ceux qui demandent des conditions humaines vis-à-vis des migrants qui cherchent une terre d’accueil.

Evidemment cela n’a pas le même impact médiatique que le ministre qui depuis une semaine prévient les médias du monde qu’il sera à Calais mardi matin.

Pour la France entière, il n’y a plus de réfugiés à Calais ! Les caméras ne sont plus là pour constater la supercherie.

Evidemment la vérité éclatera très vite au grand jour, mais elle ne sera pas répercutée, c’est ce que cherche le pouvoir. En attendant heureusement que les bénévoles sont toujours là pour apporter un peu d’humanité.

J’aime relire dans des jours funestes comme ceux-ci, toutes les malédictions que le Christ adresse dans l’Evangile : Lc 6, 24-26, Mt 23,1-36, Mc 12, 38-40, Lc 11, 39-54, Mt 18,6-7, Mc 9,42, Lc 17, 1-2…

Seigneur regarde ce monde, il ne resterait que 10 justes à faire un cercle de silence que tu ne détruirais pas Calais, n’est-ce pas ?

Le 16 Nissan, Dieu décida de détruire la ville à cause des graves péchés de ses habitants. Abraham tenta alors d’intervenir auprès de Dieu pour sauver Sodome s’il y trouvait au moins un juste. Mais Dieu ne trouva pas un seul juste et son jugement fut exécuté. La ville fut détruite après le départ de Loth et de sa famille.

Gn 18, 16 – 19, 29

Safari :

Nous ne sommes pas au Kenya, mais c’est la jungle quand même, nous sommes chez nous à Calais. Il s’agit, pour une part, d’un safari photo : tous les médias du monde entier sont là, télévision japonaise en tête, i l s’agit d’un grand spectacle en mondiovision, on ne sait si des dividendes seront reversés comme cela se fait pour les grands événements sportifs de la planète.

Il s’agit aussi d’un safari avec armes ultramodernes de tous calibres, on ne sait jamais le gibier peut se rebiffer, devenir méchant.

Pour être sûrs que le combat soit loyal, on a effarouché la faune plus d’une semaine à l’avance, ils seront donc trois chasseurs pour une victime. Les autres sont partis on ne sait où l’important c’est qu’ils ne montrent pas leur faciès aux caméras.

Le maître de la chasse est annoncé,  « Ne Besson pas les bras », sans doute repartira t-il avec quelques trophées pour les salons du ministère, vous pourrez les admirer dans un an à la journée nationale du patrimoine.

S’agit-il de lions, de tigres ou de gazelles ? Nenni, simplement de pachtounes, certains mineurs d’autres déjà à maturité, la logique voudrait qu’on les remette dans les mains des talibans, ceux que l’on chasse sur d’autres terres, ils pourraient peut-être servir d’appât à moins qu’ils ne changent de camp et ne deviennent eux-mêmes des semeurs de terreur à travers le monde.

Et tout cela pour qu’en France et en Navarre le français moyen soit convaincu qu’il n’y a plus de réfugié à Calais puisque la jungle est rayée de la carte comme il croyait il y a encore quelques mois que la suppression de Sangatte avait réglé le problème. Il faut dire que dans quelques mois ce sera les régionales et que l’ombre de Le Pen flotte sur ces élections qui le réjouissent particulièrement.

Est-ce vraiment avec des coups médiatiques que se règlent les questions les plus complexes ?

Philosophie.

"La seule chose dont l'homme puisse avoir à se sentir coupable, c'est d'avoir cédé sur son désir" (Lacan)

 

Je partage cette pensée de Lacan, le hic c'est qu'il nous arrive de céder et donc de se sentir coupable.

Le Dieu de l'Evangile nous en libère, lui seul pardonne et comble nos désirs.(là dessus, je ne crois pas que lacan soit Ok, mais bon !)

Evangile du dimanche 20 septembre

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 9, 30-37)

Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache.
Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l'interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
S'étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d'eux, l'embrassa, et leur dit :
« Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m'accueille ne m'accueille pas moi, mais Celui qui m'a envoyé. »

 

Crucifié, Jésus se fait le dernier de tous, il prend la condition d’esclave, il s’abaisse, se dépouille, par amour, pour le service de l’humanité.

Pendant ce temps les apôtres cherchent un bon classement, qui va être le premier de la classe, qui est le meilleur, quel est le plus grand.

La juxtaposition de ces deux tableaux est saisissante, elle montre le décalage, l’abîme entre la démarche de Dieu, son projet et les aspirations de l’homme.

Nous sommes dans le même monde 2000 ans plus tard.

Le chemin que Jésus nous propose est celui de l’accueil, accueillir l’enfant, l’humble, le petit, l’embrasser, lui donner confiance, le mettre au centre. Chaque fois que nous mettons au centre de notre vie et non à la marge, de nos rencontres, de nos préoccupations : l’humble, le petit, l’enfant, c’est le Christ, c’est Dieu que nous accueillons.

Qui est au centre, qui est à la marge de la page que je suis entrain d’écrire aujourd’hui ?

Renault a triché, la France est un pays de tricheurs !

C’est une ignominie ! Qui pourrait imaginer qu’une multinationale comme Renault puisse agir de cette manière : provoquer un accident au risque de tuer, de blesser gravement, pour obtenir par la triche ce que nous sommes incapables d’obtenir quand  le génie intellectuel et technique fait défaut.

Evidemment, nous avons tous le souvenir des antisèches de l’école. Ce n’était déjà pas brillant, il aurait mieux fallu passer son temps à apprendre sa leçon plutôt que de bricoler des palliatifs souvent peu efficaces. 

Qu’une firme de la taille de Renault puisse jouer ainsi avec son image internationale, c’est incroyable ! Nous avions déjà connu le Rainbow Warrior, la honte !

Serions-nous un peuple de tricheurs, nous qui faisons si souvent la morale aux autres ? Bravo les dégâts, c’est la France toute entière qui peut rabattre l’impudent caquet de sa vanité.

Parabole en acte qui démontre comment le péché de l’un rejaillit sur les autres… solidaires dans les réussites comme dans le déshonneur. Il y a des jours où l’on préférerait être né sous une autre étoile ! Comment ne pas entrer dans la contemplation du mystère du salut, de la croix, de la Rédemption offerte. Prétentieux celui qui s’absout lui-même !

Réhabiliter …

Martine et Ségolène s’étripent sur fond de magouilles et de tricheries. Le naturel de Brice est mis en lumière par une caméra cachée, certains on la blague paillarde, chez lui elle est raciste… Et les journalistes vendent leur papier avec cette lie en guise d’encre…

Nos villes se façonnent à coup de crèches, de pôles petite enfance, de routes, d’écoles, de centres sociaux, de salles de sport, de béguinages et de maisons de retraite pour les anciens, l’hôpital local se rénove, des lotissements se construisent, des entreprises déclinent et se restructurent, d’autres s’installent, des pôles d’activité se développent, la vie associative est dense…

Les hommes sont à l’œuvre, énormément de bénévoles, des entrepreneurs, un terroir et une population courageuse, des politiques : maires, conseillers généraux, députés…  Tous à la tâche.

Il n’y a pas que les magouilles et les sales querelles, il ya surtout le désir de transformer une terre, de servir une population, c’est cela qui est crédible.

Excédance !

Le fils d’agriculteur a découvert pour la première fois, mais on me dit que cela se pratique depuis quelques années, des « montagnes de blé moissonné à ciel ouvert ». A Aire sur la Lys, l’enclos dans lequel il y a peu, des tonnes de charbon étaient stockées à quelques pas du canal sont remplacées pour le moment par des tonnes et des tonnes de blé. En quelques jours, courant août, un défilé d’immenses remorques et de camions sont venus déverser là,  le blé qui dégorgé quelques minutes plus tôt des moissonneuses batteuses en action.

Ma première réaction fut : « mais sont-ils surs qu’un orage ne va pas survenir ? ». « Rassure-toi, m’a-t-on dit, s’il pleut une croûte se forme qui protège l’ensemble du tas ». Ce sont les petits et les gros oiseaux dont les pigeons qui souillent la collégiale, les rats et les souriceaux qui doivent s’en donner à cœur joie !

« Regardez disait Jésus, ils ne sèment ni ne moissonnent et notre Père du ciel les nourrit ». Dorénavant ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui y pourvoient…

Agriculteurs qui consultent jour après jour le cours du blé, chaque midi sur internet au moment du café, comme d’autres boursicotent pour miser sur le bon moment où vendre la marchandise. Certains auraient encore en stock la récolte de 2007 et 2008, espérant toujours vendre demain à meilleur prix alors que les cours s’effondrent sans-cesse…

C’est le monde de la spéculation qui s’est installé partout. Certains ont la chance de miser au bon moment d’autres laissent filer le train qui ne passe qu’une fois…

Dans ce monde si surprenant, si insécurisant, pour ma part, je préfère miser sur le bon Dieu à la manière de Pascal, et j’ai l’impression que je gagne dés avant la fin de la partie. Je suis surpris, pourquoi tant de mes contemporains, qui par ailleurs prennent de grands risques sur des matières aussi nobles que le blé, ne font pas le pari de Pascal ?

En tout cas, que le blé soit traité à la manière du charbon, cela me choque quelque part, le tout c’est qu’il ne soit pas gaspillé et que celles et ceux qui attendent un peu de pain en soient pourvus. Mais là j’en doute !

Solitude.

 

 

Ordonné en 1980, j’ai eu la chance de vivre en équipe pendant 28 ans. Il y a quelques mois cette situation est devenue caduque. Etre en équipe c’est génial, pouvoir partager les temps-torts d’une journée, les soucis, les joies et les peines, s’encourager, se donner confiance, prier ensemble, prendre des temps de loisirs, le tout dans une grande complicité…

Depuis quelques temps et cela pour la première fois de ma vie, je rencontre des moments de solitude non choisis. Pas évident ! Tiens ce soir, rien de prévu sur l’agenda… je peux aller rendre visite à Sébastien et Odile : « Ah ! non, ils ne sont peut-être pas chez eux, ils reçoivent sans-doute des amis, je vais les déranger, Ah si je leur avais téléphoné, ne serait-ce qu’hier, ils auraient sans-doute été très heureux de me recevoir… ». Alors je consulte le programme des cinémas, de la télé… rien de formidable… la tentation, c’est le repli, pourquoi ne pas aller au lit, là il n’y aura pas de place pour le spleen ! Prier à plusieurs c’est facile ; seul, il faut parfois se prendre à deux mains…

Cette solitude nouvelle, aucun membre de la hiérarchie ne s’en inquiète, ça fait partie du « package »…

 Ces derniers temps je prends conscience aussi de ce que peut être le veuvage : le monde bascule, plus rien n’est comme avant, il y a la peur de déranger les autres, inviter un couple c’est agréable ; une personne seule, ce n’est pas évident, et puis elle risque de parler de ses peines, ça va casser l’ambiance….

Ma solitude non choisie, non désirée, d’autres la vivent aussi, cela donne sens à mon célibat. Seigneur avec le pain et le vin qui deviendront aujourd’hui ton Corps et ton Sang offerts pour la multitude, je remets entre tes mains tous ces moments où l’absence devient blues, habite-les de ta présence !

Evangile du dimanche 13 septembre.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 8, 27-35)

Jésus s'en alla avec ses disciples vers les villages situés dans la région de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? »
Ils répondirent : « Jean Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres, un des prophètes. »
Il les interrogeait de nouveau : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre prend la parole et répond : « Tu es le Messie. »
Il leur défendit alors vivement de parler de lui à personne.
Et, pour la première fois, il leur enseigna qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu'il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cela ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour l'Évangile la sauvera.

Jésus pédagogue initie ses disciples au mystère pascal. C’est la croix et la résurrection qui éclairent l’ensemble de sa mission. Qui serait-il sans cela ? Le « copier-coller » d’un grand prophète précédent, mais en quoi viendrait-il inaugurer des temps nouveaux ? Serait-il le digne représentant d’un dieu condescendant qui viendrait remettre de l’ordre dans sa création, édicter de nouvelles lois ou règles ? Est-il ce dieu qui viendrait répondre à nos attentes les plus mercantiles, nous bichonner et nous cajoler dans de la ouate à coup de miracles plus ou moins sensationnels ? Tout ceci à l’image des dieux et des idoles que l’homme se crée pour exorciser les peurs et les fantasmes qui le hantent.

La vie de Jésus prend tout son sens dans l’acte d’amour du don de sa vie pour le salut des hommes, il nous invite à entrer dans la même logique exigeante : « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix, et qu'il me suive »

Nous pouvons comprendre que beaucoup cherchent d’autres voies. Et toi Bruno, et vous amis lecteurs êtes vous prêts à ce don d’amour ?

 

Elle nous guette… elle arrive… nous n’y échapperons pas…

Nous vivons une époque vraiment formidable. Souvenez-vous de ces temps de notre enfance où l’on se mettait la tête dans le coude, soit pour somnoler, plus souvent pour pleurer, se cacher ou bouder. Dorénavant, il nous faut donc retrouver ce geste ancestral pour éternuer, roter, postillonner, faute de mouchoir jetable, il nous faut éviter la cravate et collectionner ces éructions dans le coude, les virus ainsi collectionnés sont mis au rancart, et faute de cellules accueillantes finissent par s’éteindre…

Nous venons de passer au stade de l’épidémie, 80/1000. De jours en jours, de journaux en journaux nous suivons pas à pas l’évolution de la pandémie.

Au fait si une classe ferme, cause de grippe A, pas de problème les profs font suivre leurs cours par internet. Sommes-nous sûrs que tous les élèves bénéficient d’un ordinateur et d’un raccordement internet ?

Le signe de la paix à la messe, la communion… Quid… aucune consigne. Et si l’abbé lève le coude pendant l’office, ne croyez-vous pas que l’église risque de se vider avant qu’elle n’ait eu le temps de se remplir. Dimanche prochain c’est la procession à Notre Dame du st cordon à Valenciennes, en temps de peste la Vierge Marie a fait dérouler un cordon autour de la ville, rempart de protection. Il serait temps de dérouler d’autres cordons sanitaires en d’autres lieux pour d’autres fléaux. Ste Marie mère de Dieu, voit dans quelle panade nous sommes, soit avec nous dés maintenant et à l’heure de notre mort.

La vie en bleu !

Nos petits sont partis pour la Serbie. Ils vont défendre nos couleurs. L’enjeu est très important : la qualification pour le mondial 2010. Devant eux la Serbie est « gonflée  à bloc », sa victoire l’assurerait d’une qualification directe. Ce qui n’est pas le cas pour nous !

 

Le monde nous envie, nous avons les meilleurs joueurs, un coach hors-pair, à côté de nous le Brésil c’est du pipi de chat. Les jeunes de nos cités s’entrainent sur leurs bouts de pelouse dés la tendre enfance. Regardez Ribéri, un champion, élevé sur « le plateau » de Boulogne, en plein vent, dans l’air iodé, avec la mer pour horizon, à l’abri des blocs HLM, il n’y a pas meilleure école, la plage de Copacabana et les favelas sont dépassées. Certains s’étonnent que Boulogne sur mer ait gravi tous les échelons jusqu’à la ligue 1… L’Arsenal, Manchester et le Réal Madrid n’ont qu’à bien se tenir !

Oui mais voilà, nous avons toujours un peu de mal à concrétiser, il nous manque un je ne sais quoi, la Barraca… l’esprit d’équipe, les démêlées affectives de l’entraineur, des médias qui recherchent toujours la petite bête, l’adversité est toujours là au mauvais moment.

Bref, il nous manque la foi. « La foi, dit Jésus, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous déplaceriez les montagnes ». Raymond, Thierry et toute l’équipe on ne vous demande pas grand-chose, seulement un ptiot peu de foi… allez cessez d’être incrédules, peuchère !

Aïe, Aïe !

L’Allemagne produit les machines outils au monde entier, la France commerce avec les armes. Evidemment il nous faut acheter des machines outils pour fabriquer les armes…

Enfin ! La firme Dassault va vendre son rafale à nos amis brésiliens, ceux-ci achètent à condition d’acquérir la technologie. La chine fabrique déjà des airbus, les brésiliens fabriqueront des rafales. Dans quelques années le monde voyagera  dans des airbus made in china et les militaires feront joujou au-dessus de nos têtes en « rafalos » made in Brasil. Les machines outils qui serviront à leur fabrication seront toujours allemandes, elles…

Autrefois, nous n’avions pas de pétrole mais des idées, à force de puiser le pétrole nous n’aurons plus d’énergie fossile, à force de donner des idées à d’autres, ils deviennent plus intelligents que nous !

Heureusement, nous avons nos monuments, personne ne nous enlèvera Versailles, Notre Dame et la tour Eiffel, quoique un jour quelques rafales pourraient nous larguer quelques bombes…

A force de vendre nos idées, nous finirions bien tous par en avoir…

Oui, mais des idées noires….

Echauffement !

Quotidiennement et inéluctablement on nous dit que la planète est en danger, que la calotte glaciaire fond au-delà de toutes les prévisions…

Aujourd’hui, la goélette le Tara s’embarque pour trois ans pour une expédition scientifique. On étudie, on observe, on alerte…

Les décisions se font attendre…

Comment ne pas mettre chacun devant ses responsabilités en demandant à chaque habitant de la planète de changer quelques unes de ses habitudes…

Comment peut-on au nom de la liberté favoriser  la concentration de la production industrielle qui ne peut être échangée que par des transports coûteux en énergie. Il nous faut sans-aucun doute soutenir avant tout des économies locales, artisanales…

Pendant ce temps Nicolas et François se chamaillent sur le montant de la taxe carbone, ils s’échauffent, se déconsidèrent… les députés en vacances préparent leur tour de chauffe, de droite comme de gauche des algarades se préparent, les verts sont aux aguets… que va-t-il sortir de la mêlée ?

Ne crois-tu pas cher lecteur que le microcosme va produire un surplus de CO2 qui mériterait une taxe à l’émolument de nos élus. La dette de la France a doublé ces derniers temps, le Bonus malus que Nicolas voudrait appliquer aux traders pourrait également s’appliquer à nos chers représentants déjà effarouchés par la perspective du non cumul des mandats. Tout cela n’est pas bon pour la calotte (glaciaire, s’entend !), celle de nos épiscopes n’étant pas touchée par les aléas climatiques. Dieu soit loué !

Evangile du dimanche 6 septembre.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 7, 31-37)

Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui.
Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue.
Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c'est-à-dire : « Ouvre-toi ! »
Ses oreilles s'ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient.
Très vivement frappés, ils disaient : « Tout ce qu'il fait est admirable : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

Nous sommes à l’Est du Jourdain, loin des sentiers battus et des routes de la Galilée et de la Judée, territoire plus indépendant à distance de la Palestine et de la Foi juive…

Ainsi Jésus visite les fossés, les marges… puisque les invités au banquet ne répondent pas à l’appel il va chercher les marginaux et les estropiés…

Nous-mêmes, sommes-nous en relation qu’avec les personnes en phase avec le monde ou l’Eglise ? Risquons-nous l’aventure d’aller de l’autre côté, sur des terres inconnues. Pour le Père Antoine Chevrier, au XIX° siècle à Lyon, il s’agissait de passer le Rhône, d’aller à la rencontre du prolétariat venu du Dauphiné…

Jésus l’emmène à l’écart, comme si l’écoute et la parole étaient tout d’abord au service de la relation personnelle, de l’intimité…

« Effata !», tu es recroquevillé sur toi-même, tu es enfermé, la relation n’est possible que si tu t’ouvres aux autres, à l’altérité, à l’Autre, au Transcendant…

S’ouvrir, c’est naître à la vie…

Quel contraste ! Jésus guérit le mutisme et il demande de n’en parler à personne, et plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient…

Aujourd’hui encore demandez à quelqu’un de ne révéler à personne la bonne nouvelle que vous venez de lui apprendre et vous êtes surs que la nouvelle se répande, tout alentour…

Pour Jésus la Bonne Nouvelle ne peut se répandre, se comprendre et devenir Signe qu’à la suite de la Résurrection, habitée de l’Esprit de Pentecôte… « Effata ! », cette parole est pour nous aujourd’hui, Effata ! Ouvre-toi afin de proclamer et de rendre grâce : « tout ce qu’il fait est admirable ».