Il y a quelques jours, Jean me pose la question, comme pour être rassuré : « mais dis-moi, Bruno, tu pries ? Le bréviaire cela existe encore ? ».
Oui Jean, je comprends que tu me poses la question avec une certaine inquiétude, pour toi il y va sans-doute de l’authenticité de notre vie de prêtre, de la fidélité vécue dans le ministère, de la condition sine qua non de tenir bon dans la durée…
Que serait notre vie donnée si elle n’était habitée de la prière ? C’est une chance d’habiter à plusieurs, d’accueillir des séminaristes, heureux de chanter les psaumes…
Certains jours, parce que seul, le bréviaire comme tu dis, le livre de la liturgie des heures est quelque peu déserté, mais cela devient très vite un manque, il y a l’eucharistie du jour, le temps de méditation de l’Evangile et surtout la vie qui nous pousse à la prière : Le mari de Bernadette qui vient de faire une tentative de suicide, le manque de catéchistes, Benoit qui cherche sa voix, la maman souffrante, Didier et Béatrice qui viennent d’accueillir un petit bout de chou… Comment ne pas remettre tout cela dans la main de Dieu ? Lui seul peut nous donner confiance.
Il y a aussi une fois par mois les 24 heures passées au monastère avec mon équipe du Prado, une bonne manière de faire le point, de remettre les pendules à zéro… Oui finalement, tu vois Jean, c’est toute la vie qui devient prière, avec parfois des hauts, des petites envolées mystiques et d’autres fois des bas, des jours de désert asséchés… Ce doit être pareil dans ta vie de couple avec Mimi, car finalement la prière c’est le bon thermomètre de notre vie aimante. Merci de t’en être inquiété.
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