patati-patata

Nostalgie, quand tu nous tiens !

Ce matin France Inter relate avec une certaine délectation qu’hier le pape Benoît XVI (que l’on présentera sans-doute bientôt avec le beau titre de « souverain pontife » pour que cela fasse encore plus rétro) a célébré la messe dos au peuple…

Point de détail me direz-vous ?

Certes, l’essentiel n’est pas dans la forme. L’Eucharistie : que le célébrant soit jeune ou vieux, en pleine forme ou souffrant, à droite ou à gauche, en étole ou en chasuble, de face ou de dos… c’est le sacrement de l’amour, la source et le sommet de la vie chrétienne, le sacrement du Christ qui se rend présent à son peuple pour le conduire dans les bras de son Père, c’est ….

Ah Oui, il est bon aussi de « ressortir » ce concept qui avait été plus ou moins remisé jusqu’à ces derniers temps, l’Eucharistie c’est le saint sacrifice…. Ce sont les saints Mystères…

C’est un peu comme chez le médecin, plus les termes employés sont compliqués, inintelligibles pour le commun des mortels, meilleur c’est. Au moins chacun est remis à sa place, il y a ceux qui savent et ceux qui n’ont qu’à suivre….

Le pire dans tout çà c’est que c’est comme un tsunami, un séisme tellurique il y a l’épicentre et l’onde de choc si elle s’atténue, finit bien un jour par vous atteindre…

Quand je pense à cette rencontre de samedi ou une quinzaine de personnes non catéchisées ou non baptisées qui se marient prochainement à l’église étaient invitées à venir découvrir la foi chrétienne. Qu’attendent-elles de l’Eglise. Une Eglise qui soit proche, authentique, qui révèle avec des mots simples la Bonne Nouvelle de l’Evangile, une Eglise accueillante… et pour cela un prêtre, des chrétiens qui leur soient semblables qui ne mettent pas des barrières pour éloigner le sacré de leur vie mais qui au contraire leur révèlent que leur vie est habitée, que le divin est chez eux…

« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance puissions-nous être unis à la divinité de celui qui est venu partager notre humanité ». Tout est dit…

Dieu se fait proche de nous en Christ, pourquoi remettre de la distance, du sacré, des barrières… au fait où sont les bancs de communion ? Il va vite falloir trifouiller dans les greniers des églises…

Remarquez, il en est de même dans la société, ce matin on nous reparle du rétablissement de la police de proximité, décriée hier…

Un coup de balancier à droite, un coup à gauche, c’est comme cela qu’avance l’humanité…

Au fait, je vous partage, le bonheur que j’ai eu de célébrer hier, avec une communauté, proche, fraternelle, jeune, une assemblée qui a chanté le Gloire à Dieu en balançant les bras… peu importe, mais si vous saviez le nombre de personnes qui viennent vous dire, à la sortie, leur bonheur d’être là. L’Eucharistie ne serait-ce pas avant tout une communauté heureuse de célébrer son Seigneur ressuscité ! « Le corps du Christ », c’est ce qui nous est dit avant de recevoir l’hostie. Le corps du Christ, ce pain est le Christ qui se donne à toi, mais c’est aussi toi qui le reçois qui est corps du Christ. Assemblée, Eglise corps du Christ, et non juxtaposition d’individus priant comme dans un autobus les uns derrière les autres avec l’espoir que personne ne vienne s’asseoir à côté… nous allons bientôt revoir des personnes qui récitent leur chapelet pendant que le prêtre à voix basse dit SA messe….

Qu’elles étaient belles et douces, les années de notre enfance !

Pas d'exclus à la table du partage ?

Alors que nous avons peine à répondre favorablement aux demandes pour la célébration de mariage, d’autres couples viennent nous solliciter  pour un temps de prière à l’occasion de leur mariage civil faisant suite à un divorce. Les uns comme les autres choisissant un beau samedi au cœur de l’été.

Les prêtres se faisant rares et âgés, nos évêques n’ayant pas encore mis en œuvre des solutions innovantes quand aux ministères, nous sommes dans une impasse…

La question des divorcés remariés, de leur place dans l’Eglise et de leur approche des sacrements est une question cruciale aujourd’hui. Comme toujours notre belle institution regarde passer les trains… et les pasteurs que nous sommes se réfugient dans la douce situation du légalisme ou sont comme des gardes-chasse goûtant avec culpabilité à la joie des braconniers…

divorcés-remariés: quelle communion? Le mot du vendredi Vendredi 11 janvier

Bonjour, Que de débats autour du statut des divorcés remariés ! La question de l'Eucharistie vous taraude. Une bonne occasion pour la plupart d'entre vous de s'interroger sur la place de ce sacrement dans la vie chrétienne.  L'Eucharistie, nourriture indispensable pour une vie intime et personnelle avec le Christ ? Pour certains, c'est résolument oui, pour d'autres, il existe des chemins différents  ! Lisez et pensez-y ! Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de croire.com

En France profonde, à Aire Sur la lys dans l’état civil de la ville le nombre de divorces talonne celui des mariages. Le nombre des mariages étant la somme des premières noces  et de celles multiples.

Ce nombre important de personnes ainsi que leurs descendants se sentent exclus, mis au banc de notre Eglise. Oui Bien sûr, on ne peut tout absoudre, sommes nous aussi strictes avec celles et ceux qui exploitent, dérobent, profitent, gaspillent … ?

Les responsabilités d’animateurs pastoraux, de catéchistes…  et la participation à l’Eucharistie… Non

Il y aurait donc, d’après cette relance de croire.com, des chemins différents pour entrer dans la vie intime et personnelle avec le Christ ! Assister au repas oui, y participer non…

Excusez, mais je ne peux me rassasier devant un frère qui a faim.

Comment le Seigneur pourrait-il être complice de cela ?

Mon évêque m'écrit.

Mon évêque vient de répondre à la lettre ouverte.

Je lui adresse tout d’abord un grand merci. Prendre en considération mon courrier et libérer le temps nécessaire pour y répondre, longuement, au milieu d’un emploi du temps chargé, j’y suis très sensible. Encore Merci du fond du cœur.

Et bien sûr ami lecteur, j’attends de toi quelques commentaires, le débat et ouvert. Tu trouveras et la lettre ouverte à mon évêque et sa réponse dans la rubrique page de la marge de gauche….

Bonne lecture.

suite à ma lettre ouverte à mon évêque;

Antoine m'écrit cette belle lettre dont vous trouverez la totalité dans la rubrique page

Cher Bruno,

Comme promis, je reviens vers toi après ton appel pour que ton blog devienne aussi une boite à idée. Je souhaite tout d’abord te faire partager ma joie d’avoir lu « ta lettre ouverte à ton évêque » (pour la consulter aller dans la marge de gauche, rubrique page). J’y ai vu une espérance. Une porte qui s’ouvrait vers une renaissance. Un réveil possible de notre Eglise.

Tu sais, cher Bruno, comment l’amour de Dieu est quelque chose d’important pour moi. J’ai vécu des moments intenses d’amour, de partage lors de l’ordination de papa, lors de pèlerinages à Lourdes, lors des journées mondiales de la jeunesse ou encore lors de notre préparation au mariage. Je remercie notre Eglise de m’avoir permis de vivre ces expériences. De temps en temps, je témoigne de cette expérience. Souvent, je défends notre Eglise lorsqu’elle est attaquée.

Mais, je t’avoue que ces derniers temps, je suis déçu par l’immobilisme de notre Eglise, par le statut quo qu’elle semble adopter face à un monde en mouvement perpétuel.  Nous vivons une période extraordinaire. Les décisions et les actes que les hommes prendront dans les années qui viennent vont dessiner le futur de l’humanité. Et pendant ce temps là, notre Eglise semble attendre, patienter. Si je voulais être sarcastique, je dirais : « Elle attend un miracle »......

(suite dans la colonne de gauche, rubrique page)

L'aventure commence à l'aurore de chaque matin

Avent comme aventure, aujourd’hui, commence pour nous une nouvelle année liturgique. Nous entrons dans le temps qui prépare à la fête de Noël.

Nous nous mettons en attente, un peu comme le skipper du bateau qui durant de longs mois, de longs jours se prépare pour la transat, vérifiant cm par cm, l’état de l’embarcation, du mât, de la voilure, de l’électronique …. Remplissant les soutes de victuailles, les cuves de l’eau douce nécessaire…

Et le jour du départ, sur le pont tout le monde est confiant, quoiqu’il arrive nous sommes prêts à barrer…

Il nous reste 4 semaines pour accueillir à bord le plus formidable des capitaines. Avec lui rien à craindre, oh bien-sûr, nous n’éviterons pas les tempêtes et les jours de gros temps mais il a toujours le mot, le geste et la parole qui donne confiance, qui pousse à aller de l’avant…

Il y aura aussi les bons moments qui donnent le goût de l’éternité…

C’est un peu comme ce blog, nul ne sait de quoi demain sera fait.

Nous sommes en attente, ce n’est pas le moment de se dorer au soleil, il faut agir pour que le jour J, tout soit prêt. Allons-y !

Pour que le blé soit semé.

Aujourd’hui, les agriculteurs fêtent la St Eloi. Lundi matin, ce seront les artisans au  sein d’une confrérie, sans-doute la plus vieille d’Aire sur la Lys….

Avec Jean-Pierre, l’un d’entre-eux, diacre, époux de Bénédicte, à 19h 30, dans l’église de Lambres les Aire, nous allons sans aucun doute vivre un beau moment de convivialité et de célébration avec tous ceux et toutes celles, en activité ou retraités, qui travaillent la terre. Une profession qui se retrouve autour de ses valeurs comme l’arbre plonge dans ses racines.

Depuis 50 ans, le monde agricole vient de vivre une révolution, un séisme extraordinaire à la manière de l’Eglise catholique romaine dans nos pays occidentaux. La courbe démographique des actifs et des retraités en agriculture est comparable à celle des prêtres chez nous, elle a la forme d’un champignon nucléaire dont le chapeau représente les 70 ans et plus, le tronc étant de plus en plus effilé. Moins de 5% de la population contribue à nourrir l’ensemble, du jamais vu. Au début du siècle dernier, je crois que le monde agricole représentait plus de 60% de la population.

D’où la mise en place de fermes pédagogiques afin que les enfants découvrent que le lait est extrait du pis de la vache,  que l’œuf est produit par la poule, que le poulet n’a pas que des cuisses, que les frites proviennent de la pomme de terre, que la vache met au monde son petit veau, lequel est sur ses quatre pattes quelques minutes plus tard ….

Il serait temps de mettre en place des églises pédagogiques, pour découvrir que le jeune prêtre a bien souvent grandi au sein d’une famille où l’on partageait la foi et la prière sans tabou, dans un grand climat de liberté, pour se redire que la vie est belle lorsqu’elle s’élève, qu’elle prend son sens dans l’Evangile et que Jésus ressuscité nous donne une espérance qui transcende cette vie. Il serait temps de s’y mettre pour que l’Eglise de demain ne ressemble pas à cette armée chinoise enfuie dans la terre et mise au jour depuis peu, que le président Sarkozy vient de visiter à la suite de nombreux touristes…

Vive la St Eloi, vive l’Eglise que nous construisons tous ensemble !

Alors que le tout nouveau cardinal André Vingt-trois reçoit sa barrette à Rome. Je tiens à lui envoyer un coup d’encensoir pour ses propos recueillis dans le journal la Croix d’hier :

« Ma question n’est pas de faire entrer des jeunes dans les églises, mais de leur partager ce que nous avons reçu comme une richesse et un motif d’espérance. Nous avons assez de métier pour monter des spectacles attractifs mais sommes-nous capables de proposer aux jeunes quelque chose qui soit utile pour leur vie ! être un chrétien est un bonheur. Cela devrait être envié ! si nous avons une capacité de bonheur, nous devons apprendre à mieux l’exprimer, car c’est ce que nous avons de meilleur. S’il y a une valeur ajoutée pour nos contemporains, c’est bien la joie de la foi. »

Lettre ouverte à mon évêque.

Aujourd’hui, je prends ma plus belle plume pour écrire à mon évêque une lettre quelconque qu’il recevra parmi celles provenant de paroissiens excédés par leur curé, de celui qui proteste parce que le samedi 6 juillet à 15h30 il n’a pas réussi à trouver un prêtre pour célébrer son mariage, de ce veuf dont l’épouse fut enterrée par des laïcs faute de prêtre, de donateurs du denier de l’Eglise qui réagissent à tel ou tel propos épiscopal, du nonce apostolique lui annonçant le nom du prochain évêque de Lille, d’une association locale lui proposant de venir inaugurer leurs nouveaux locaux….

Aujourd’hui, je prends mon courage à deux mains, j’écris une lettre ouverte dont je vous confie, amis lecteurs, la primeur et l’exclusivité. Une bouteille à la mer, qui s’enrichira, certainement, de toutes vos réactions et propositions…

Aujourd’hui je prends la plume pour que vous preniez aussi la vôtre. Alors elle deviendra belle notre Eglise, parce qu’elle sera elle-même : une Eglise en dialogue, une Eglise en débat, l’Eglise comme je l’aime.

(pour lire ma lettre, il faut cliquer dans la marge, dans la rubrique page…. Bonne lecture !)

Ecclésia 2007 : L’enthousiasme de transmettre la foi !

Si vous lisez les commentaires de ce blog, passionnants, vous avez sans-doute remarqué qu’Hélène et Patricia ont fait référence à Ecclesia 2007. J’ai demandé à Henri, mon voisin et collègue bien-aimé de nous en dire plus.

Ecclésia tel était le nom du congrès qui vient de se tenir à Lourdes les 26, 27 et 28 octobre derniers.

7000 personnes venues de toute la France en sont rentrées enthousiastes.

Ce congrès portait sur la responsabilité catéchétique. Des mots barbares pour dire que nous sommes tous responsables de la transmission de la foi, à des degrés divers…

Ainsi, nous avons eu la chance de rencontrer de nombreuses personnes, groupes divers qui inventent, créent, innovent pour annoncer l’Evangile en ce 21° siècle :

Véronique, catéchiste dans l’Aisne, s’est acheté une caravane pour aller faire le caté dans des villages isolés. Ainsi, elle suscite le désir du caté et des groupes renaissent…

Chantal, catéchiste à Digne, réalise des « rando- caté »… Les familles marchent et découvrent des épisodes de la Bible par sketches, jeux….

L’équipe caté-cado présentait  son théâtre de rue  évangélique…

Etienne, prêtre,  exposait le parcours proposé pour la préparation en mariage…

250  projets très différents étaient ainsi dévoilés aux participants…

l’Eglise de France ne manque pas d’inventivité pour annoncer l’Evangile aux jeunes et aux familles d’aujourd’hui.

Des théologiens et chercheurs ont donné leur point de vue  ainsi que des points de repères pour que nous soyons toujours plus enracinés dans la Parole de Dieu (Enzo Bianchi, Christoph Théobald, François Moog…)

A Lourdes, un nouvel élan a été donné,  un parti pris d’espérance et de foi réchauffait notre Eglise de France, Un vent d’enthousiasme et de bienveillance soufflait.

Ami, qu’elle est belle, et dynamique notre Eglise quand elle se préoccupe de la transmission  de son trésor : l’Evangile du Christ !

Qu’elle est grande et vivante, notre Eglise quand elle ose inventer de nouveaux chemins pour l’annonce de l’Evangile. !

Henri.

Pour une Eglise audacieuse ! Mais, ce sera quand ?

Je viens de recevoir ce commentaire d’Hélène et j’en fais de suite une note à mon blog, tant je partage son point de vue, merci d’ajouter votre contribution.

Cher Bruno, je picore dans les articles de ton blog, selon le temps dont je dispose et les articles qui raisonnent avec ce que je vis, et vos échanges me plaisent bien !...Bouffée d'oxygène!... Quelle espérance pour nous, pauvres petits laïcs, dans certains cas si utilisés, si peu associés aux grandes réflexions et prises de décisions, si peu reconnus dans leur spécificité sinon que pour nous faire comprendre, de la part de certains encore, que nous restons, comme avant Vatican II, des "sous produits" des prêtres...Mon prof de sociologie de l'ISPC appellerait peut-être cela un "habitus". Je dirai que cet état d'esprit est enraciné dans une sorte de mémoire collective chez certains...Pourtant, à vous lire, raisonne en moi cette expérience fabuleuse que le diocèse d'Arras m'a donné à vivre avant de devoir venir à Troyes. Celle ou le Père évêque nous avait confié, avec l'accompagnement d'un prêtre ainé, un ami laïc célibataire, un prêtre modérateur et moi même, femme, laïque, mariée et mère de 4 enfants, la charge d'une paroisse. Canon 517.2, charge curiale...Quelque soit le nom donné, je sais ceci: L'appel nous a tous fait grandir: en fraternité, en se découvrant divers dans ce que nous étions humainement et ecclésialement. Pour ma part, je sais que lors de la célébration d'envoi en mission, lorsque le Père évêque a dit "je vous confie un peuple", et que nous étions physiquement face à ce peuple, je me suis sentie comme appelée à en être le pasteur attentif et prévenant. Quelque chose de très fort s'est produit en moi. J'ai la certitude que c'est l'appel qui nous révèle ce pour quoi nous sommes faits. Par la suite, j'ai eu souvent cette phrase qui me revenait "Deviens ce que tu es" Tant cette mission me semblait s'ajuster en moi même comme une consécration à vivre en plénitude la triple fonction de mon baptême. Lorsque notre évêque nous a présentés tous trois en disant aussi "vous avez votre pasteur en trois personnes". Il ne pouvait en être autrement que nous vivions, pour donner à voir, le "voyez comme ils s'aiment" car quelle crédibilité évangélique aurions nous eu si nous ne vivions pas d'abord entre nous ce que nous souhaitions donner à vivre à ceux qui nous étaient confiés? je ne peux pas tout raconter, mais sans doute t'en souviens-tu Bruno, nous avons ensuite relu régulièrement cette expérience comme de "nouveaux ministères" et cela semblait bien être une voie possible et heureuse par les fruits qu'elle portait. J'ai aussi eu l'occasion à maintes reprises de vivre des formations avec des séminaristes. Il m'est souvent arrivé de me poser la question de leur réelle maturité et aspiration profonde face à l'engagement pour lequel ils cheminaient, même pour certains en fin de cycle de formation... Je pense vraiment que ce n'est pas le fait d'être homme ou femme qui fait de nous de bons ministres potentiels...Si notre Eglise osait sortir de ses rails moyenâgeux en terme d'appel de ces ministres, avec discernement, un certains nombres de soucis disparaîtraient et un souffle nouveau l'animerait. Il est heureux que des personnes osent une parole, il est heureux que des lieux permettent que des chemins soient explorés. Je pense aux lieux de formation comme le CIPAC ou j'ai appris énormément. Je pense aussi à l'ISPC dans un autre genre, que je découvre cette année. Osez dire mes frères, osez dire à temps et à contre temps. Nous, laïcs, si nous avons en certains lieux l'audace de nous situer même juste fraternellement et d'avancer quelques idées, on a tôt fait d'être relégué, raillé, sinon cassé... Que la volonté de Dieu soit faite et que son Esprit anime (et bouscule parfois un peu...ou beaucoup !) nos responsables pastoraux !

Marie-Jeanne.

Marie-Jeanne (69 ans) épouse de Raymond, mère de 6 enfants, vient de nous quitter suite à une maladie neurologique, évolutive…

Mère de famille, enseignante, catéchiste, attentive à chacun dans son hameau, engagée dans le secours catholique, les équipes du rosaire…, Marie-Jeanne a vécu d’une manière exceptionnelle la mission que le Christ confie à tout baptisé.

Si la sainteté n’est pas la perfection, mais l’ajustement de nos vies sur celle de Dieu, je reconnais en Marie-Jeanne, cette sainteté promise à tous…

« Saints et saintes de Dieu dont la vie et la mort ont crié Jésus-Christ sur les routes des hommes saints et saintes de Dieu, priez pour nous ! »

Depuis plus de 18 mois Marie-Jeanne ne pouvait plus parler. Elle utilisait l’écrit pour communiquer. Au mois d’août dernier, ses enfants ont remplacé l’ardoise par le bloc-notes afin que ses écrits restent…. Merveille…

Aux derniers jours de sa vie parmi nous, Marie Jeanne a donné ses derniers messages, ses recommandations à chacun de ses enfants, à Raymond son époux :

« J’ai la grâce du sacrement des malades. Il faut revenir à la prière et donner un sens à sa vie… Ouvre toi aux autres. Merci pour tout vous êtes des enfants formidables, vos conjoints sont très gentils. Garder l’unité, qu’il n’y ait pas d’histoires entre vous, tachez de vous entendre, Vous ferez comme nous…

Faites confiance à vos enfants. Il faut être fort…

Il y a des quiches dans le frigo, tu n’oublieras pas d’ouvrir le chauffage au premier… »

Nous venons de vivre une célébration exceptionnelle, où les textes choisis prenaient une couleur toute particulière éclairés par la vie de Marie-Jeanne :

« Mes amis, que sont ces gouttes d'huile dans nos lampes ?

Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours :

La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, l'humilité et la patience, simplement aussi une pensée pour les autres, notre manière de faire silence, d'écouter, de regarder, de pardonner, de parler et d'agir.

Voilà les véritables gouttes d'Amour qui font brûler toute une vie d'une Vive Flamme. » Mère Térésa

« Agissez comme le Seigneur…Par-dessus tout cela qu’il y ait l’amour, c’est lui qui fait l’unité dans la perfection… » Col 3, 12-15

« A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples… si vous avez de l’amour les uns pour les autres » Jn 13, 31-35

Quel bonheur de croiser sur sa route des sœurs dans la foi telle que Marie-Jeanne. Que des plus jeunes maintenant se lèvent pour être des disciples et des apôtres à la manière de Marie-Jeanne !

Aujourd’hui, c’est dimanche !

Un beau jour pour le prêtre que je suis, car c’est Le jour par excellence où je retrouve la communauté qui m’est confiée.

Bien sûr il y aura les chaises vides :

- de celles et ceux qui sont malades, chez eux, à l’hôpital, dans les maisons de retraites ou au « long séjour ». En ces heures, je pense tout particulièrement à Marie-Jeanne qui vit ses derniers moments prés de nous…

- De tous ceux qui profitent du pont de la Toussaint pour se retrouver en famille,

- De toutes celles et de tous ceux qui profitent de ce dimanche pour décompresser, faire du sport…

Il y a aussi tous les autres et notamment les plus jeunes générations qui, sans-doute, sont indifférents à ce rassemblement…

Mais quel bonheur, de se retrouver, de se saluer à l’entrée ou à la sortie, de recevoir des nouvelles des uns et des autres. De se dire tout simplement que l’on est bien ensemble. Christ est ressuscité, nous venons célébrer cette Bonne Nouvelle et en vivre tous ensemble.

Le dimanche rythme la vie de la semaine, on y met son habit de fête, on se retrouve avec des amis, on souffle un bon coup. Personnellement je ne peux  vivre un dimanche sans passer par l’église, c’est un jour pour Dieu. Parce que ma vie est avec lui…

Je comprends qu’aujourd’hui d’autres attentes se font jour, je comprends que le rythme hebdomadaire n’est peut-être plus le bon pour tous. On parle de l’ouverture des magasins le dimanche, beaucoup travaillent déjà, dans les hôpitaux, dans les usines, dans la restauration….

Finalement, c’est tout cela que j’offre avec le pain et le vin, c’est la vie de ce monde qui n’est pas plus mauvais aujourd’hui qu’hier, mais peut-on donner sens à cette vie, sans Dieu ? ….Sans-doute…

En tout cas, il m’est bon de retrouver des frères et des sœurs dans la foi, car sans eux je serai bien miséreux. Pour tous ceux qui aujourd’hui partageront avec moi le pain eucharistique, Merci Seigneur !

Je te confie celles et ceux qui ne seront pas là, ce sont aussi des frères.

Un évêque pauvre et libre !

Claude, depuis trois ans tu es l’évêque du « plus beau diocèse du monde ». (c’est toi qui le dis). Plus de 3 millions d’habitants sur un territoire grand comme 4 fois la France, tous ou presque musulmans avec 11 petites communautés chrétiennes qui témoignent sur ce territoire de leur amour de cette terre et surtout de celles et ceux qui l’habitent, de leur passion pour le dialogue inter-religieux, de l’amour gratuit du Christ pour tout homme.

Des communautés discrètes mais très actives pour accueillir, éduquer, former, soulager… avec elles tu es sensible aux souffrances comme celles des milliers de réfugiés du Sahara occidental qui depuis plus de trente ans sont enfermés dans un camp dans l’oubli général, souffrances comme celles de ces réfugiés venus d’au-delà le Sahara espérant traverser un jour la méditerranée et qui se terrent pour ne pas être arrêtés…

Tu aimes passionnément ce peuple, durant tant d’années tu fus enseignant, éducateur, provincial, travailleur dans un atelier artisanal… l’anneau que tu portes au doigt est signe de cette alliance, de cet attachement…

Et tu parcours tout au long de l’année des milliers de kilomètres pour aller : encourager, soutenir, relier les différentes communautés de ton diocèse, tu connais le prénom de chacun, tu as le souci de l’avenir de ces communautés, tu appelles, des coopérants de la DCC, des prêtres fidei-donum, des communautés religieuses pour venir soutenir, consolider cette présence…

Tu te fais proches du peuple touareg, les algériens sont tes amis… avec tes frères évêques en Algérie tu réagis auprès de Rome lorsque des prises de position marquent la méconnaissance de nos frères musulmans.

En toi, nous avons rencontré un homme simple, un homme de foi et de prière, un homme libre. 

Tu n’ordonneras sans-doute jamais un prêtre, pas de messes « pontificales », la mitre, la crosse et autres oripeaux sont sans-doute bien rangés dans un placard, l’Evangile est vécu dans sa fraîcheur, dans la simplicité et l’authenticité. Nos églises diocésaines ont beaucoup à apprendre à vos côtés…

Sur la terre de Saint Augustin et du Bienheureux Charles de Foucault nous avons rencontré la petite Eglise qui veille, la lampe allumée, jusqu’au jour où le désert refleurira, jusqu’au jour où les armes se transformeront en socs de charrue. Mais il est déjà là, chez vous ce Royaume annoncé, nous l’avons rencontré…

Merci.

Mais où est donc passé Marcel ?

Hier, dans une conversation Elisabeth, veuve depuis onze ans me raconte :

(Feu, son mari Michel était très engagé dans le syndicat. Il  avait créé de nombreuses associations d’aide aux chômeurs et aux précaires.)

« La semaine dernière encore, me dit-elle, une personne téléphone à la maison et me demande Michel, car elle avait besoin d’aide suite à un licenciement. Je lui ai répondu que Michel n’était plus de ce monde depuis 11 ans ».

Cela me fait penser aux réactions souvent enflammées de certaines personnes surprises qu’il n’y ait pas un prêtre pour les funérailles d’un proche ou que celui-ci n’est pas libre le jour et à l’heure fixés pour leur mariage (la salle, le traiteur, le coiffeur, le photographe, l’esthéticienne et j’en passe étant déjà réservés ce jour…

C’est un peu comme cet ami qui fait ses courses à l’hyper et qui un soir à 21 h s’aperçoit qu’il n’y a plus d’huile pour la salade. Et de s’étonner que le volet du petit commerce de proximité est fermé. Eh Oui, vlà que Marcel, à du prendre la poudre d’escampette, il y a cinq ans, faute de client. Il était pourtant sympa Marcel.

Eh, mon ami, si tu n’agis pas à mes côtés pour ouvrir la porte de la collégiale et l’animer de tout ton cœur, elle risque bien d’être verrouillée, un jour…

C’est vrai, il nous restera le parvis pour nous rencontrer et échanger.

Ça me fait penser à l’histoire des vierges folles en Mt 25, 1-13.

Bon dimanche quand-même, et n’oublie pas de faire un peu de vélo !

une Eglise pour le monde

Le Concile n'a pas parlé de l'Eglise puis de sa mission dans le monde;

il a situé l'Eglise dans le monde appelé au salut

et pour lequel Dieu a donné son Fils.

L'Eglise ne peut être séparée de sa mission

puisqu'elle n'existe qu'en vertu de la mission

que le Seigneur lui confie:

être dans l'histoire humaine, sacrement du salut universel.

Toutes les activités de l'Eglise,

tout ce qui la constitue comme Eglise,

fait partie de sa mission, qu'il s'agisse de l'annonce de l'Evangile

ou de la célébration des sacrements.

L'Eglise, c'est cette portion du monde

où la Parole de Dieu est déjà reçue comme telle,

et partagée avec d'autres;

L'Eglise, c'est cette portion du monde

où chacun s'efforce de vivre en serviteur de ses frères à cause de Jésus-Christ;

L'Eglise, c'est cette portion du monde

qui déjà rend grâce à Dieu pour son amour

et célèbre dans les sacrements les gestes annonciateurs du Monde Nouveau.

Ceux qui se désintéressent du monde pour ne s'intéresser qu'à Dieu,

suscitent inévitablement un monde sans Dieu.

Père Bernard Quinot, théologien

Il court, il court le furet ...

La semaine dernière Notre évêque, réunissait tous les prêtres diocésains de moins de 65 ans.

Nous étions 42 sur 47.

Notre diocèse : environ 1 million cinq cent mille habitants, très étendu, sans métropole, très varié avec l’ancien bassin minier, les collines de l’Artois, et sa côte touristique mais aussi l’activité de la pêche et des établissements hospitaliers nombreux….

Quand je fus ordonné en 1980, le diocèse d’Arras comptait plus de 900 prêtres…

Cette session qui nous réunissait pendant 48 heures fut intéressante. Elle a permis des échanges fraternels. Nous avons pu appréhender les différentes sensibilités qui composent notre presbytérium…

- Ceux qui sont attentifs à « la beauté » de la liturgie, (nous n’avons pas tous les mêmes critères pour apprécier la beauté)…

- Ceux qui désirent que l’évêque rappelle des règles communes et nous aide à « aller à l’essentiel » par le sacrement de réconciliation donné individuellement…

- Ceux qui piétinent devant l’inertie de cette Eglise, incapable de répondre aux attentes d’un peuple affamé…

Notre évêque nous a écouté, il a promis de nous envoyer une petite lettre dans 6 mois…

C’est sympa, n’est-ce pas ? 

Qu’en pensez-vous ?