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Sur la proposition de Germain, je suis allé faire la découverte de « prêtres-academy ». Je vous rassure tout de suite, ami lecteur, je ne suis pas prêt à rejoindre cette équipe de jeunes prêtres de Besançon. D’abord parce que mon âge me met tout de suite hors course et ensuite parce que je n’ai pas envie de m’asseoir dans le fauteuil des confessions cybernétiques.
Certes, il y a dans mon blog comme un parfum de confidences qui rejoindrait assez bien celles de nos académiciens mais je crois que l’écrit met une distance pudique alors que la caméra fait violence. Ai-je envie de me montrer entrain de prier dans le secret de ma chambre ? Non. Il en est de même de ma manière d’accueillir, d’animer, d’encourager… laissons la caméra aux interrogatoires policiers puisque maintenant elles y sont obligatoires.
Néanmoins, l’idée est intéressante, et puis il s’agit de donner envie, de proclamer par-dessus les toits que la vie des prêtres est exaltante, pour le coup j’espère que mon blog le démontre. Je préfère une Eglise du parvis que celle confinée dans les sacristies, une Eglise qui dialogue, moins parfois pour parler d’elle-même que, pour s’intéresser à la vie du monde, mais est-ce très porteur aujourd’hui en terme de vocations ? Je n’en suis pas sûr, quoique l’ordination de 7 hommes dimanche dernier à Lille, 7 hommes bien ancrés dans la vie des hommes, donne un peu de souffle et d’espérance ! Alors ami lecteur, si tu es libre (maritalement parlant), et si tu es de sexe masculin, cela s’entend (hélas) n’hésite pas à rejoindre le séminaire, tu risques, comme moi, de trouver le bonheur. Mais, qu’on se le dise, ce n’est pas la seule voie épanouissante, heureusement !
http://www.pretres-academy.com
Voici trois ans que nous accompagnons Korosh dans sa quête d’un statut de réfugié politique, ici en France. Une grande amitié s’est nouée avec Korosh puis avec Golestane, son épouse arrivée il y a un an avec son fils. Le long chemin de croix ou parcours du combattant s’est conclu hier. Korosh vient d’obtenir son statut de la commission recours. Il va enfin pouvoir travailler (demain matin un job s’offre à lui), assumer sa vie d’homme, d’époux et de père de famille. Depuis trois ans, il s’insère, il a appris notre langue, il connait mieux que moi la littérature française, il partage ma foi chrétienne et connaît la bible, mieux que beaucoup de chrétiens. C’est un ami, un frère…
Nous avons partagé son angoisse, le toit et le couvert, maintenant nous sommes fiers de la joie de son épouse et d’Aria son fils. Bonne route parmi nous à tous les trois. La France s’enrichit, d’une famille courageuse, travailleuse, ingénieuse… merci à tous les amis qui nous ont soutenus dans cet accompagnement.
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 10, 26-33)
Jésus disait aux douze Apôtres : « Ne craignez pas les hommes ; tout ce qui est voilé sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu.
Ce que je vous dis dans l'ombre, dites-le au grand jour ; ce que vous entendez dans le creux de l'oreille, proclamez-le sur les toits.
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l'âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l'âme aussi bien que le corps.
Est-ce qu'on ne vend pas deux moineaux pour un sou ? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
Quant à vous, même vos cheveux sont tous comptés.
Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus que tous les moineaux du monde.
Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.
« Ne craignez pas »,nous pourrions traduire ! « Ayez de l’audace », « proclamez-le sur les toits », faites au grand jour, allez sur les places publiques…
Il est important d’être soi-même avec ses convictions, en tout lieu, de respecter autrui mais aussi de se faire respecter. De prendre Tout l’homme, trop souvent nous sommes découpés en morceau, tu dois laisser une partie de toi même sur le paillasson ou dans la sacristie. Quand tu vas à l’hôpital ou chez ton médecin, tu n’es pas qu’un corps à remettre en état, quand tu vas au supermarché, tu n’es pas qu’un consommateur, quand tu vas au boulot tu n’es pas qu’une force de travail, il n’y a pas des lieux pour la tête, d’autres pour les jambes, d’autres pour le corps et enfin certains pour l’âme. Je ne suis pas décomposable, tronçonnable. Je dois être moi-même en tout lieu ! N’ayons pas peur ! Il y a du bonheur à être soi, il y a du bonheur à être croyant en Christ !
« Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde », l’abbé Joseph Cardjin, fondateur de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne disait dans le même sens : « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde ». Tu as du prix à mes yeux, dit Dieu. Tu es unique, personne n’a et ne portera le même code génétique. Tu es un maillon indispensable dans mon projet d’amour pour le monde. Alors, faisons Alliance, tu seras mon peuple, je serai ton Dieu, « Prononce toi pour moi devant les hommes, et moi je me prononcerai pour toi ».
Oui Jésus, j’accepte volontiers cette alliance. « A qui irions-nous tu as les paroles de la vie éternelle »
un petit Léopold est arrivé le 17 juin 2008 (jour d'anniversaire de son papa Anthony ) à 17 h 32 . Il pèse 4 kgs090.
La maman Hélène se porte bien. Que du bonheur !
Ci joint la bouille de ce beau petit père.
Derrière le mail envoyé par Line et Philippe, mais aussi le message de Thérèse sur le répondeur (les grands-parents), c’est la joie d’une famille que l’on ressent.
Joie de la naissance, joie d’une promesse, la vie qui se transmet… Complicité d’une grand-mère avec sa fille qui enfante, d’un grand-père fier de la venue d’un petit-fils qui sera sans aucun doute footballeur comme son grand-père et son père, et pourquoi pas instit de surcroît !
Le premier petit-fils !
Comment ne pas vibrer à cette joie !
Toute naissance est une bénédiction, tu nous confies Seigneur cette vie, Léopold est dans de bonnes mains. Pour tant d’amour, Merci !
Retour à la maison pour les bleus. Rien de dramatique, ce n’est quand même pas le foot qui va nous pourrir la vie !
A Gravelines, dans l’année : 7 incidents de niveau 1, « Un manque de rigueur d’exploitation et des progrès à réaliser dans la gestion de la formation, l’accompagnement des personnels nouvellement formés, la préparation des interventions et la maintenance ». Je trouve cette note plutôt inquiétante, vous ne trouvez pas ? Les agents regardent peut-être le foot pendant leur poste. Les petites doses de radioactivité lâchées de-ci de-là sont peut-être à l’origine des cancers que nous, gens du Nord, contractons plus qu’ailleurs. S’il te plaît Sarko mets le ailleurs ton prochain EPR !
Au gallodrome de Fléchin, prochain combats ce jeudi 19. Je remplacerai bien les coqs par certains chrétiens de paroisses voisines qui se crêpent le chignon.
Bon, allez, au boulot Bruno, la journée ne fait que commencer
Coupe sombre dans le budget de l’armée, faut-il s’en plaindre ? Je ne sais quoi répondre à cette question, je ne suis ni un fin stratège, ni un éminent géopoliticien… Ceci dit, quand il faut faire des économies dans son porte-monnaie, vaut mieux toucher aux vacances, à la voiture qu’à l’alimentation ou aux soins médicaux. J’imagine à l’heure où l’on fait des coupes sombres dans l’éducation nationale, qu’il vaut mieux un sous-marin en moins, qu’une université… Evidemment le renom et l’influence de la France risquent d’en être affectés mais le patrimoine touristique, les produits locaux, le passé, la recherche et les innovations technologiques, à mon avis, font plus pour la renommée que quelques bataillons. En tout cas le pacifiste que je suis, le chercheur de paix et de justice ne va pas déplorer ce choix. Je le trouve même assez courageux par les temps qui courent.
Quel est celui d'entre vous qui veut bâtir une tour, et qui ne commence pas par s'asseoir pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi aller jusqu'au bout ?
Car, s'il pose les fondations et ne peut pas achever, tous ceux qui le verront se moqueront de lui : 'Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever !' Et quel est le roi qui part en guerre contre un autre roi, et qui ne commence pas par s'asseoir pour voir s'il peut, avec dix mille hommes, affronter l'autre qui vient l'attaquer avec vingt mille ? S'il ne le peut pas, il envoie, pendant que l'autre est encore loin, une délégation pour demander la paix. (Lc 14, 28-32)
Hier, dans mes homélies de mariage, je me suis inventé la petite parabole du soufflé au fromage. Pour le réaliser il nous faut quelques ingrédients : du beurre, du lait, des œufs, de la farine, du fromage, du sel et du poivre. Il nous faut, en tenant compte des proportions, mélanger l’ensemble et jusque là rien ne se passe, il suffit ensuite de déposer le plat à la chaleur du four pour que miracle se réalise.
Les ingrédients de la vie de couple : beaucoup de dialogue, quelques concessions, des projets commun, de l’inattendu, de la tendresse à-foison … mélangeons l’ensemble s’il n’y a pas la chaleur de l’amour rien ne se passe. Evidemment évitons les pannes de courant sinon, le soufflé retombe vite… L’amour transcende, l’amour donne confiance en soi, il donne une force insoupçonnable…
Je vous souhaite à tous et toutes non seulement de posséder ces ingrédients mais aussi de rencontrer la chaleur de ce four….
Dites-moi à quel heure venir gouter ce bon plat avec les amis, je vous assure que je serai ponctuel ce jour là !
Voilà la première question que je vais poser à quatre couples aujourd’hui, 14 juin 2008 : « est-ce librement et sans contrainte ? ». Ami lecteur, tu me diras mais tout de même nous sommes en 2008, et puis nous ne sommes pas en terre islamique et puis et puis…
Ok, néanmoins, lorsque deux petits jeunots de 16 et 17 ans sont accueillis rapidement par les parents des uns et des autres, qu’ils deviennent très vite le copain et la copine choyés par les beaux parents potentiels et que l’on se retrouve 6, 7 ans plus tard à la cérémonie du mariage parce que tout va de soi pour tout le monde et cela dés le départ. Comment l’un ou l’autre pourrait-il remettre en cause ce qui va de soi pour tous ?
Quand un futur marié à trois semaines de la date de l’engagement vient annuler son mariage : « j’aurai dit « oui » avec un nœud dans le ventre l’abbé », combien lorsque les faireparts son parti, les frigos pleins à quelques mètres du point de départ n’ont pas eu le courage de rebrousser chemin ?
Et ce « divorcé » à qui j’ai proposé la démarche d’annulation de son mariage, qui se séparant de sa femme 6 mois après son mariage, me dit : « je l’ai épousée parce qu’elle correspondait à la belle-fille idéale pour mes parents ».
Je dois remercier à tout jamais mes parents qui 8 jours avant mon ordination me disaient : « Tu sais Bruno, tu peux encore nous dire qu’il n’y a rien dans 8 jours ». Merci papa, maman de me remettre devant ma liberté au seuil d’un engagement capital !
C’est librement que tu t’engages, et le mariage comme l’ordination doivent être une école de la liberté parce que toi Seigneur, tu nous as donné à jamais comme premier cadeau la Liberté. Merci !
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 36-38; 10, 1-8)
Jésus, voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger.
Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, et les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité.
Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, appelé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ;
Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.
Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « N'allez pas chez les païens et n'entrez dans aucune ville des Samaritains.
Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël.
Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.
Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.
Voyant les foules, Jésus appelle. Cette logique notre Eglise catholique romaine ferait bien de s’en inspirer de nouveau, comme ce fut le cas en Actes 6, lorsque l’on fit appel à 7 hommes de bonne réputation pour servir les veuves des juifs d’origine grecque qui étaient négligées.
Comment ne pas trouver les moyens de donner à manger et de secourir ce peuple de France et d’Europe occidentale qui voit petit à petit son clergé disparaître, sans que la hiérarchie ne bronche d’un poil. Quel évêque entrera dans la logique d’évaluer les besoins et de trouver les moyens d’y répondre ? Serait-ce que l’on mette l’Esprit-Saint sous un éteignoir ?
Et Voici qu’une fois de plus on connaît les prénoms des douze. Jésus appelle toujours des personnes précises, bien ancrées dans leur humanité, avec mission d’aller à la rencontre de ceux qui sont au loin : « les brebis perdues d’Israël » et de soulager toute souffrance.
Mon Dieu la moisson n’a jamais peut-être était aussi abondante et les ouvriers si peu nombreux, Je ne sais si tu peux, mais tu donnerais un bon coup de pied dans la fourmilière que ce ne serait pas mal. Allez fait vite, Seigneur !
L’Elysée a dépensé plus (8%), et l’on nous dit que c’est parce qu’on y a travaillé plus, trois fois plus…
Nous connaissions : «travailler plus pour gagner plus », nous découvrons le « travailler plus pour dépenser plus ».
A toujours mettre l’importance sur « le plus », nous découvrons toujours plus d’injustice, plus de gabegie pour les uns et plus de restriction pour les autres. Il suffit de lire le gros titre de la première page de la Voix du Nord, d’aujourd’hui : « Chômeurs : l’Etat serre la vis »…. Ô comme J’aimerai un jour lire : « profiteurs, l’Etat serre la vis ».
Dans l’Evangile Jésus ne propose pas le plus mais « le moins « : Luc 10, 3-9
Allez ! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
N'emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route.
Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord : 'Paix à cette maison.'
S'il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l'on vous servira ; car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu'on vous offrira.
Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : 'Le règne de Dieu est tout proche de vous.
Amis engageons-nous pour moins de dépenses, moins de gâchis, moins de déchets dans nos poubelles et dans les fossés de nos campagnes, moins d’inégalités, moins de disputes…. Moins de course au « toujours plus » ! je pense que l’on peut être de gauche, de droite, du centre et de nulle part et désirer cela, il ya des hommes et des femmes de bonne volonté partout, soyons les partisans du moins sans pour cela être ceux du « moindre effort » !
Samedi dernier, j’ai vécu un moment pénible. Je célébrais le deuxième mariage de la journée, à Witternesse. A quelques 50m de la mairie, il fallut attendre avec 10 minutes de retard l’agglomérat des participants qui profitait de saluer mariés et amis pendant que je faisais le pied de grue à quelques pas, sur le seuil de l’église, tant bien que mal nous arrivâmes à mettre le marié aux bras de ses deux cousines qui le conduisaient, et la mariée, tout sourire, imperturbable, aux bras de ses deux cousins qui la conduisaient.
Pour toute animation sonore, un ami sur sa guitare sèche qui émettait un bruit de casserole en qualité de morceau de jazz, aucun chant prévu… Bruno à toi de manager cette assemblée (classe moyenne, bon chic bon genre)bourrée d’enfants de tous âges qui circulaient en tous sens, piaillaient, sautaient, venaient admirer de prés la mariée… une assemblée qui du début à la fin se comportait comme une foule en attente qui piétine depuis des heures, attendant qu’il se passe quelque chose, que la tête d’affiche arrive, que sais-je ?
Et là dedans, il faut s’époumoner pour rendre aux mariés la profondeur du partage que nous avons vécu à trois reprises dans l’intimité de mon bureau (super chouette), la richesse de l’Evangile qu’il ont choisi (Luc 15) et le sens du sacrement de mariage que nous célébrons… la galère !
De l’irrespect envers qui ? Le lieu, le « Bon Dieu », les mariés eux-mêmes, le célébrant ?
Un sans-gène, un manque d’éducation, un j’en ai rien à foutre de cette Eglise ou de l’institution mariage, une méconnaissance de certaines règles du bien vivre ensemble ou de la prière collective…
Bref, heureusement que ce genre de situation est assez rare sinon il y a vraiment de quoi jeter son aube, dans un recoin de sacristie !
Heureusement le sacrement de confirmation qui suivi, du vrai bonheur ! Comme quoi !
Aujourd’hui Jean-Cyr a quitté sa maison d’Aire sur la Lys pour la maison de retraite des prêtres à Arras. Jean-Cyr approche sans-doute du jour de la grande Rencontre avec Celui à qui il a consacré toute sa vie. Atteint depuis plusieurs années d’une fibrose pulmonaire, il cherche de plus en plus l’oxygène qui bien que lui arrivant par les narines grâce comme il dit : au « walkman" qu’il porte en permanence, cet oxygène a bien du mal à atteindre les bronchioles pour renouveler le sang…
Jean-Cyr est un père dans le ministère et dans la foi, je le connais depuis que je suis arrivé il y a 30 ans cette année en tant que séminariste sur le secteur Nord de Saint-Omer, jovial, d’humeur toujours égale, aimant raconter, Jean-Cyr est un maître spirituel qui se nourrit constamment de lectures variées qu’il nous retransmet avec bonheur. Jean-Cyr était aumônier de la Mission ouvrière, fidèle dans ses engagements et en amitié, il a parcouru une page formidable de l’Eglise de France depuis le concile Vatican II jusqu’aujourd’hui. Il ne partagera plus notre table pour le déjeuner, c’est un grand vide qui va se vivre dans notre équipe de prêtres.
Dieu qu’il est éprouvant de voir partir des frères aussi attachants alors que nous ne voyons pas venir les apôtres de demain !
Nous te confions Jean-Cyr, Seigneur, préserve le de toute souffrance et de toute angoisse, que nous puissions encore profiter quelque peu de sa foi et de son humour, et que le jour venu, il puisse quitter ce monde dans la douceur et la paix !
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13)
Jésus, sortant de Capharnaüm, vit un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades.
Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. »
« Jésus sortant », cette expression revient à de nombreuses reprises, « Sortant de Jéricho »…
Pour sortir il faut être entré… tout le mystère de l’incarnation est sous-tendu par ce mouvement d’entrer et de sortir, Jésus vient à la rencontre de notre humanité et c’est à la sortie qu’il appelle comme si nous connaissant bien, il fait appel à des collaborateurs pour entrer dans ce même mouvement.
Jésus voit ; « Sous le figuier je t’ai vu Nathanaël », « posant son regard sur lui »… Jésus pose le même regard sur nous…
La question de Jésus est abrupte la réponse de Matthieu est aussi rapide, comme si dans ce regard tout était dit.
Matthieu s’est senti reconnu, aimé, il est entré dans la confiance du disciple qui s’abandonne pour mettre ses pas dans les pas du Maître.
Et voilà qu’à travers Matthieu, ce sont tous les publicains et les pécheurs qui se sentent reconnus et aimés.
Seigneur aide-nous à entrer dans la miséricorde, à nous faire proches de tous les miséreux, de celles et ceux qui se croient abandonnés de tous…
Samedi, nous vivrons un moment exceptionnel avec la célébration du sacrement de la confirmation pour 31 personnes, 10 adultes dont une handicapée et 21 jeunes répartis dans 6 lycées différents. Parmi les adultes : un boulanger pâtissier, un coiffeur, un agriculteur, une horticultrice, un chef d’équipe à la verrerie d’Arques, une infirmière, des mères de famille…
Dimanche dernier nous avons vécu un beau temps de rencontre avec notre évêque, en préparation de cet événement. Tous disent que la démarche vers la confirmation leur a permis d’oser exister en tant que croyant, dans leurs lieux de vie et de travail.
Il est tellement de bon ton de taper sur le dos des croyants, des Eglises… porteuses de tant de tares, responsables de tant de névroses et de crimes, que les chrétiens de tous âges, minoritaires au cœur du monde, font le gros dos et n’osent pas entrer en dialogue. Pas facile de se justifier sans cesse…
Et pourtant, chacun constate avec surprise que dés le moment où l’on a l’audace d’être soi avec ses convictions, ses doutes, ses enthousiasmes, on constate la formidable attente de nos contemporains à entrer en dialogue, chacun portant en lui la question du sens de cette existence.
OSER !
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