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Evangile du dimanche 6 avril.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc (Lc 24, 13-35)

Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas.
Jésus leur dit : « De quoi causiez-vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple.
Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé.
A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure,
et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
Ne fallait-il pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.
Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.
Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
Alors ils se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
« C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. »
A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.

« Et nous qui espérions qu’Il serait le libérateur d’Israël », leurs yeux étaient comme aveuglés lorsqu’ils pensaient cela. Nous aussi nous projetons sur Jésus, sur Dieu, nos attentes, nos besoins : qu’Il nous tire de tout tracas, qu’il soit pour nous une assurance de prévoyance, un abri, un bouclier contre tout adversaire…

Et les événements de la vie viennent mettre à mal ces dieux que nous nous fabriquons pour répondre à nos attentes immédiates. Il nous faut à tout moment purifier le religieux pour accueillir un Dieu inattendu qui nous invite à aller au bout de nos chemins d’humanité.

Nous sommes lents à croire, nos yeux sont comme aveuglés, nous avons peine à être bouleversés par les paroles de celles et ceux qui disent l’avoir rencontré….

Et Ils le reconnurent à la fraction du pain. Un pain rompu pour le partage, un pain reçu gratuitement, avec largesse comme seul Dieu sait le faire. Le pain de la manne qu’Il dispense à son peuple dans le désert, signe qu’Il ne l’abandonnera jamais, le pain eucharistique signe d’une présence indéfectible à nos côtés…

A leur tour ils racontaient. A notre tour de devenir apôtres. Que d’Hommes et de femmes aujourd’hui ont faim de le rencontrer ! Qui seront ceux qui accompagnent, transmettent, partagent l’Ecriture, rompent le pain, œuvrent au partage ?

(dessin de Jean Capelain)

A tous les mufles du monde !

Je vous souhaite quelques temps de Purgatoire. (Auquel, pourtant, je ne crois pas).

A vous Messieurs qui pour beaucoup d’entre vous ont choisi, que dis-je se sont réservés,  il y a de cela 15, 20, 30 ans l’une des plus belles filles de la bande, faisant ainsi la nique aux copains.

A vous messieurs, qui avaient en ces temps bénis de la rencontre et des fiançailles, promis la lune enjôleuse à celle que Dieu vous confiait.

A vous qui devant Dieu avait scellé un pacte, une Alliance, signe de son amour librement donné, éternel et fidèle.

A vous qui, quelques années plus tard, avaient pris vos distances, restant sous le même toit, par habitude peut-être. Devenant comme étranger à celle qui essaie par tous les stratagèmes possibles et imaginables de vous retenir, de vous reconquérir, de vous crier leur amour fidèle et inaltérable…

A vous qui allez jusqu’à déserter le lit conjugal, allant parfois gouter les fruits du jardin d’à côté…

A vous qui trouvez plus de joie et de bonheur, dans le boulot, la recherche d’une promotion, les copains, le jeu, le sport, l’ordinateur, que sais-je ?

Alors que votre épouse, reste là au gouvernail de la barque, tout au moins pour préserver les enfants jusqu’à ce qu’ils soient vraiment grands…

A vous tous, heureusement minoritaires chez la gente masculine… Je souhaite que le diable vienne vous chatouiller les pieds, vous gratter les puces et piquer votre orgueil… Vous étiez responsables du bonheur des autres et vous l’avez gâché par mépris… Oui, puissiez vous ressentir la peine que vous avez semé jusqu’au jour où le Christ viendra vous tirer par les pieds pour les retrouvailles dans l’Amour et la vie éternelle…

Allez, il est toujours temps de reconstruire ! On ne te demande pas, petit macho, de baisser pavillon, simplement de trouver un peu de joie à recevoir le bonheur et l’amour offert….

En Tout cas sache, que le célibataire que je suis par amour, ne cesse de confier dans la prière, celle que tu ignores et ceux qui attendent de toi, le témoignage d’un amour qui prend sa source en Lui.

Ils n'ont d'yeux (dieu) que pour leur appétit de consommer.

Hier soir, je regardais l’émission Capital sur M6, que ne fus-je pas atterré de voir que l’Occident vient se nourrir sur les terres chinoises ainsi que dans les eaux poissonneuses du Mékong vietnamien. En effet sur des centaines d’hectares de serres, poussent sur la terre chinoise les légumes qui viendront confectionner les poêlées surgelées dont les occidentaux et les français raffolent. Elles ne demandent que quelques minutes de cuisson avant de rejoindre notre assiette.

Le prix du poisson flambe, nous épuisons par une pêche industrialisée nos eaux autrefois luxuriantes, un nouveau poisson envahit nos étals : le panga dont le filet est trois fois moins cher.

Nous marchons sur la tête, ces produits sont retirés de la bouche d’une partie du monde qui a peine à nourrir sa propre population. Ces produits sont congelés, transportés au même moment où des spécialistes, des savants sont réunis par l’ONU pour envisager la suite du protocole de Kioto, sur le devenir climatique de la planète…

Croissance, jeux olympiques, mondialisation, indépendance du Tibet, surpopulation… j’ai du mal à voir le bout qui va devant, et Vous ?

Tout est cadeau !

Cet Après-midi, je serai le témoin privilégié, au nom de l’Eglise, de l’engagement dans le sacrement de mariage d’Emilie et de Jean-Philippe. La célébration commencera, comme de coutume, par la procession d’entrée, au cours de laquelle Jean-Philippe recevra de Patrick, sa fille : Emilie.

« Je te la confie, prends en bien soin, protège-là, tu sais que c’est ma fille chérie, mon aînée, ma petite perle adorée… »

« Suis-je, digne de cette confiance qui m’est faite ? »

Par le : « oui » que vous allez vous offrir l’un à l’autre Emilie et Jean-Philippe, vous devenez l’un pour l’autre le cadeau dont Dieu vous fait grâce. Se recevoir comme un présent qui fait de chaque instant le présent de Dieu.

Vous devenez l’un pour l’autre, l’Icône, le tabernacle du Christ à vos côtés.

Je dois dire qu’à chaque fois, cela me bouleverse, je ne sais pas entrer dans la routine qui ferait de moi un fonctionnaire du culte, lequel enfilerait les mariages les uns après les autres.

Oui, notre vocation est d’être un présent, un cadeau, une bénédiction de Dieu les uns pour les autres. Comment pouvons-nous détériorer cette mission qui nous est confiée ?

Evangile du dimanche 30 mars.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 19-31)

C’était après la mort de Jésus, le soir du premier jour de la semaine. Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

On aurait pu imaginer que Jésus Ressuscité, glorifié par le Père, rencontre les hommes sur le parvis du temple de Jérusalem ou dans un endroit public digne de son statut divin. Or Jésus ressuscité comme le galiléen rencontre les personnes dans un cœur à cœur et ce sont elles qui sont ensuite envoyées sur les places publiques.

« La résurrection est finalement une rencontre avec Jésus ressuscité. La résurrection est quelque chose de très pauvre. Il rencontre une femme, Marie de Magdala, quelques hommes : la transmission de la foi se fait à travers des rencontres personnelles. Parce que je peux dire : « J’ai rencontré Jésus et il m’a changé. J’avais un cœur de pierre, j’avais peur de la relation et il m’a ouvert le cœur. » la transmission de la foi, c’est de moi à toi, de toi à un autre…. Une transmission à travers l’amitié et la communion, parce que Dieu est le Dieu de la communion » Jean Vanier.

Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et il leur dit : « Recevez l'Esprit Saint.
Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau) n'était pas avec eux quand Jésus était venu.
Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »
Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »

Thomas, Jésus le rejoint jusque dans ses doutes. Il en est de même de chacune et de chacun d’entre nous. Dieu peut comprendre nos doutes, son attente à notre égard est tellement énorme, irraisonnable : Dieu nous dit : « j’ai besoin de toi, m’aimes-tu ? », c’est fou, comme si Dieu a besoin de toi, de moi, pour être Lui.

Seule l’indifférence nous détourne de sa rencontre.

Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
1l y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
Mais ceux-là y ont été mis afin que vous croyiez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.

Ainsi tu me donnes la Vie ! Avec Thomas, je veux Crier : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».

(Illustration Jean Capelain)

Il n’y a pas que le chapeau de la reine Elisabeth qui paraît désuet !

Avez-vous remarqué, nous dit Léon, que la mitre du pape grandit de quelques centimètres à chaque célébration ?

Ne croyez-vous pas que tantôt nous allons voir ressurgir la tiare et la sédia gestatoria ?

Nous assistons impuissants à une Eglise qui cherche à séduire ses membres les plus traditionnels au mépris de celles et ceux qui fidèles à l’esprit de Vatican II se sont ouverts avec bonheur au monde, découvrant que l’essentiel n’était pas l’entre-soi mais la rencontre « aux carrefours de la Galilée ».

J’avais 10 ans quand à ma demande mes parents me conduisent au petit séminaire, eh oui il y a des vocations qui naissent dés l’enfance !

J’ai eu la chance de voir débarquer au cœur de la pension : la télévision, afin que l’on puisse assister à la cérémonie d’ouverture du concile Vatican II, puis ce fut les funérailles de Jean XXIII, l’élection de Paul VI avec toutes les classes du petit séminaire qui se réunissent à la chapelle pour chanter l’Alléluia de Haendel, Inoubliable ! La mort de Kennedy…. Que d’événements qui touchèrent le jeune adolescent que j’étais ! Et, en huit jours de temps tous les profs qui abandonnent la soutane pour le costume, le clergyman… la liturgie qui devient compréhensible, à laquelle nous participons vraiment… d’un coup, les portes et les fenêtres furent ouvertes, inoubliable !…

Oui, je suis un fils de Vatican II !

Heureux de m’être engagé comme prêtre dans cet Esprit d’ouverture au monde. Vous comprenez, amis lecteurs, qu’aujourd’hui, je suis comme éberlué de voir que des plus jeunes, qui n’ont pas connu l’avant  Concile, puissent être nostalgiques d’un passé révolu. Comment ne pas souffrir d’une Eglise, incapable aujourd’hui d’innover pour envoyer de nouveaux apôtres à la rencontre des générations nouvelles souvent ignorantes, mais affamées de spirituel !

Heureusement, que l’Eglise est avant tout ce peuple généreux qui sur le terrain, les mains dans le cambouis, annonce contre vents et marées un Evangile d’une fraîcheur et d’un modernisme inégalable. Quoiqu’on en dise la vivacité de l’Eglise ne se mesure pas à hauteur de la mitre du pape !

Un monde qui nous fragilise.

Ce matin, une succession de coups de fil des pompes funèbres vient abattre le pauvre abbé dés le réveil. Pensez, quatre funérailles annoncées, dont l’horreur : un enfant de 13 ans qui s’est pendu hier, dans sa chambre.

Comment est-ce possible ? Pauvres parents !

L’enthousiasme né des fêtes de pâques est vite abattu. Qu’est-ce qui peut se passer dans la tête d’un gamin de cet âge ? A-t-il conscience de ce qu’il fait ? J’imagine les questions qui hantent désormais la pensée de ses parents : Pourquoi ? Et si nous avions….

On ne choisit pas les événements du jour, heureusement !

Il faut assumer, y aller, comment soulager ?  Seigneur donne-moi les mots, accompagne mes gestes…

Une chose est sûre, accompagner de tels événements vous permet de relativiser bien d’autres faits et confidences de la vie courante, ce que beaucoup de personnes peinent à faire. C’est un peu comme le journal télévisé du dimanche soir où le résultat du tiercé accompagne gaillardement les trois cent morts survenus au cours d’un tremblement de terre en Asie.

La petite déprime passagère, le disfonctionnement de la thyroïde, l’accrochage de l’aile droite de la voiture, le changement de municipalité, l’hiver faisant la nique au printemps, l’arthrose du genou droit prennent en un instant une insignifiance, une banalité incontestable…

Ma conviction : dans un monde qui déglingue, Il est urgent d’aimer, de mettre en valeur le beau, notre monde a besoin de saints.

SVP, un grain de sable pour le Tibet.

Boycott ou pas boycott, « money is money”, le commerce c’est le commerce”, tu me laisses tranquille en Irak et en Afghanistan, je te laisse tranquille au Tibet…

De là où nous sommes, petit grain de poussière, nous imaginons l’hypocrisie des relations internationales et le doigté des diplomates pour interférer dans la géopolitique. Que d’intérêts en jeu ! Devant cela, la vie d’un tibétain n’a pas grand poids. La sagesse et la stratégie pacifique du Dalaï Lama semble de la naïveté face aux grands de ce monde.

Et pourtant les « Goliath » ont toujours fini par trébucher devant les petits « David » ? Mais au prix de combien de vies humaines ? Il est parfois désespérant de constater que l’histoire est un éternel recommencement et que la vie des hommes est sans cesse, troublée, blessée, meurtrie par la haine, la défense des intérêts particuliers, que des victimes innocentes font chaque jour les frais de l’appétit de pouvoir des grands de ce monde ou des petits chefs de tribu avides de sang.

Comment ne pas croire que le mal ronge notre humanité ?

Et alors comment ne pas espérer qu’un jour l’Amour triomphera ? Mais, Mon Dieu qu’il est long le temps de l’attente !

Hier soir, je suis allé voir  au cinéma : les femmes de l’ombre. Là encore, ce sont quelques David qui ont fait vaciller le Goliath nazie, sans le sacrifice de ces hommes et ces femmes, nous ne coulerions sans-doute pas quelques jours paisibles sur notre douce terre de France. Merci pour votre courage. Finalement les petits grains de poussière que nous sommes peuvent devenir parfois de bons grains de sable qui bloquent les pires machines aux mains des barbares. Vous nous donnez l’espoir en demain !

Sa résurrection est la nôtre.

  Et alors vers Lui se tourneront les sages et se tourneront les intelligents et ils s’écriront : « Seigneur ! Pourquoi reçois-tu ceux-là ? » et Lui dira : « Je les reçois, ô sages, je les reçois, ô vous intelligents, parce qu'aucun d’eux ne s’est jamais cru digne de cette faveur. » Et Il nous tendra Ses bras divins et nous nous y précipiterons… et nous fondrons en larmes... et nous comprendrons tout… alors nous comprendrons tout... et tous comprendront…
                 Fedor DOSTOÏEVSKI, Crime et châtiment, Bible de la Pléiade, p. 61.

Résurrection.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 20, 1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. »
Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place.
C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.

Merci Marie-Madeleine, merci à toi femme parmi les femmes. Parole qui à l’époque n’avait aucun poids juridique. Aujourd’hui, c’est sur ta parole, Marie-Madeleine, que je crois à l’inimaginable. Est-ce raisonnable ? Certainement pas !

Ils ont raison tous ces Philosophes, toutes ces « Lumières », ils nous ont aidé à débarrasser notre foi du piétisme qui l’encombrait, des paroles toutes faites que les puissants utilisaient pour mieux asservir le peuple, du genre : « Si tu souffres ici-bas, tu trouveras ta récompense là-haut dans le ciel »…

Mais la raison ne m’empêchera pas de tomber passionnément amoureux.

« Marie » à cette interpellation du jardinier, tu as reconnu ton Seigneur :

« Rabbouni ».

Moi aussi, je l’ai entendu m’appeler par mon prénom : « Bruno ».

Alléluia, Il est vivant !

« Nous irons tous au paradis », si tu le veux !

«Il est descendu aux enfers », cette expression de notre Credo, il m’a fallu beaucoup de temps pour la comprendre, peut-être ?

Temps de silence entre la mort et la résurrection, temps de deuil où chacun est renvoyé à sa propre peine, à sa souffrance toute particulière…

Temps de relecture, de découragement, d’interrogation…

Ainsi , tout serait fini… l’amour n’aurait pas de lendemain, le ciel serait vide ?

Espace laissait à la liberté et au doute…

Mais pourquoi, profiterait-il de ce temps pour aller faire un tour aux enfers ? Diable !

Les patoisants m’ont ouvert une porte à la compréhension. Pour traduire « Seigneur prends pitié », ils nous disent :  « Ar’saque nous d’nos miséres », comme si Jésus à la force de ses poignets venait nous retirer du fond d’un puits. Christ ne serait-il pas allé au fond du fond de l’abîme pour y délivrer, s’il le désire, l’homme le plus déshumanisé qui soit au fond du fond du trou. Oui, Dieu ne m’abandonnera jamais, même au fond de l’enfer !

Quelle espérance à la veille de Pâque !

Dieu, nous déconcertera toujours.

Fine équipe réunie une dernière fois autour du Maître. Il aurait pu se choisir quelques rabbins, un ou deux scribes, que sais-je ? Des gens à la hauteur. Le voilà à la tête d’une bande disparate : quelques pêcheurs plus manuels qu’intellos, un percepteur sans-doute en très bon terme avec le pouvoir romain, un zélote prêt à prendre les armes… Une bande de parpaillots qui, le jour de sabbat, parce que la faim les tenaille, maraudent des épis de blé, des trouillards qui le jour de tempête viennent crier : «au secours » de peur que l’embarcation ne se retourne, des adeptes du chacun pour soi plutôt que du partage, qui un jour que le Maître avait parlé plus que de coutume désiraient renvoyer la foule pour que chacun achète son sandwich dans les villages aux alentours…

Et sans faire de distinction, alors qu’il savait que Simon allait le trahir, que Judas avait déjà réglé son compte, il se met à leurs genoux pour leur laver les pieds, un par un …

Eux, qui quelques heures plus tard seront incapables de prier, ne serait-ce qu’une heure avec lui et s’enfuiront pour ne laisser que Marie et Jean au pied de la croix.

1 Co 1, 25 « regardez qui nous sommes, il n’y a parmi nous, ni gens de bonne famille, ni sages, ni savants, mais ce qui est fou en ce monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ».

Vous ne trouvez pas cela sublime : cette confiance du Maître à notre égard ?

« Si moi, le Maître et Seigneur, je vous ai lavé les pieds, c’est pour que vous le fassiez maintenant les uns aux autres »….

Avec Respect.

Une fois de plus, je peste contre les médias. Elle voulait « mourir dans la dignité » : Chantal Sébire a mis fin à ses jours. La France entière est émue. Il y a de quoi. Devant cette femme défigurée, qui souffre et qui demande instamment qu’on mette fin à sa vie, que répondre ! Vous êtes soit un lâche, soit un assassin, soit un tortionnaire…

Que dire devant ces nombreuses personnes âgées peu ou pas conscientes, allez savoir, qui gémissent à longueur de journées dans les services de longs séjours des hôpitaux… et nous pourrions ainsi décliner de longues listes de situations infrahumaines… ne serait-ce que ces ventres affamés, ces malades agonisant dans les mouroirs du tiers-monde…

A contrario, quel respect devant le personnel soignant, les bénévoles et tous ceux qui œuvrent dans les structures de soins palliatifs, comme le pavillon Amélie Loutre de Bruay. Mais ce type de service manque cruellement …

Les médias façonnent l’opinion publique à coup de slogans réducteurs. Il y a les pour et les contre, les bons et les mauvais. Faut-il une loi libéralisant l’euthanasie ? N’est-ce pas dans l’intimité familiale, dans la chambre du patient, avec son médecin, que tout cela doit se réfléchir ? Ce qui me gène dans le cas de Vincent Humbert et de Chantal Sébire, c’est que tout se passe sous le regard des caméras, et  l’attroupement des micros. Est-ce au journaliste de me dire ce que je dois penser  afin d’être médiatiquement correct ? Un jour, peut-être demain matin, ce sera à mon tour de vivre le grand passage. Demain nous célébrerons celui du Christ, il y avait la foule jusqu’au dernier gémissement, foule versatile qui criait « à mort » alors que quelques jours plus tôt elle accueillait Jésus comme le roi de Jérusalem. Quelle manipulation, déjà à cette époque! Reste Marie et Jean, seuls, silencieux. Aujourd’hui je pense aux enfants de Chantal qui viennent de perdre leur maman, après le tsunami médiatique, qui les accompagnera sur leur chemin de deuil ?

Barricadez vos portes, l’ennemi est à nos trousses !

Avant-hier, je me trouvais au temple de l’Eglise Evangélique baptiste de Béthune avec le pasteur : Junior. Nous étions invités par un groupe de dames membres du mouvement « Femmes responsables ». Celles-ci voulaient connaître notre pensée sur « la montée de l’Islam ».

Il faut dire qu’à Aire sur la Lys, nous rencontrons peu de familles musulmanes. Et pourtant bon nombre de nos familles sont touchées par la mixité ethnique, culturelle, religieuse. Qui n’a pas un neveu, une nièce, un membre de sa famille dont le conjoint a une origine étrangère ou ne partage pas notre foi chrétienne ?

Ce qui m’a frappé au cours de cette rencontre c’est la peur réelle exprimée par un grand nombre de ces femmes. Nous courrons un grand danger, je me revoyais quelques siècles en arrière à la tête d’une armée prenant la direction des pays de Loire dans le but d’arrêter les arabes à Poitiers.

L’inconnu fait peur, comme si dans chaque musulman se cachait un terroriste, un homme de guerre qui voulait attenter à notre intégrité, nous contraindre à la conversion sous peine de tête tranchée par le sabre.

Evidemment, il ne faut pas être naïf, notre christianisme, tolérant à l’égard des autres, souffre sous d’autre cieux : je pense à de nombreux pays d’Afrique et particulièrement en ce moment à nos frères chaldéens d’Irak… En terre d’Islam, la liberté religieuse est trop souvent une liberté surveillée, cadenassée…

Ici chez nous, de belles relations se vivent entre musulmans et chrétiens, je pense aux funérailles de l’abbé Jean-Marie Hubert et l’hommage adressé par l’Iman de Liévin, je pense à cette journée de rencontre sur Lens où les chrétiens recevaient dans leur église la communauté musulmane, avant que celle-ci n’accueille les chrétiens à la mosquée pour un temps d’échange…

Ce temps de partage au temple de Béthune m’a permis de fraterniser avec Junior le pasteur, il y aurait beaucoup à dire là aussi, où est le temps de la St Barthélémy, heureux les hommes de paix, « le Royaume des cieux est à eux »….

Lendemain d’élection,

J’ai tout d’abord envie de dire merci à toutes celles et tous ceux qui se sont présentés à nos suffrages. Je trouve qu’il faut un certain courage et beaucoup d’abnégation pour se lancer dans le débat démocratique avec l’envie et la passion de servir la cité et ses habitants. Des équipes se sont formées, des projets furent élaborés avec pour tous le désir de servir. Oui, merci à tous, vous avez alimenté le débat public, au poste d’observation où j’étais, j’ai trouvé que les débats étaient sereins sans trop de fleurets mouchetés….

Merci aussi à celles et ceux qui après de longues années de service se sont retirés d’eux-mêmes ou ne furent pas réélus. C’est souvent une rude épreuve que celui des urnes, beaucoup s’en vont avec l’amertume d’un lourd travail qui n’aurait pas été reconnu à sa juste valeur. L’Evangile nous invite à n’être que des serviteurs inutiles, puissiez-vous après le temps du ressentiment, retrouver la joie de rencontrer vos concitoyens avec la fierté du travail accompli. Que celui qui est sûr de lui, lance la première pierre.

Et maintenant, vous les amis qui avaient obtenu la majorité des suffrages, au boulot ! Il y a de quoi faire ! Puissiez-vous agir, en équipe, avec le souci de rassembler et d’agir au service de tous et notamment des plus démunis… il faut construire, soulager, réparer, accueillir, gérer, donner confiance, protéger et préparer l’avenir des plus jeunes… Il y a de quoi faire, mais nous sommes là nous aussi, nous essaierons d’être à vos côtés des partenaires loyaux….

Respect.

(Jean-claude nous fait parvenir, cette petite réflexion).

" Lorsque nous nous approchons d'un autre peuple, d'une autre culture, d'une autre religion, notre première tâche est d'enlever nos chaussures car l'endroit vers lequel nous avançons est saint, sinon nous pourrions bien fouler aux pieds le rêve d'autres êtres humains; pire encore, nous pourrions oublier que Dieu était là avant nous, et continuera d'y être lorsque nous l'aurons quitté. "

  ( Revue Spiritus, Mars 2008 p 37 ; signé "anonyme") .

Le choix.

Demain, les électeurs iront aux urnes pour un choix décisif. La vie est ainsi faite, il nous faut jour après jour décider du chemin que nous allons emprunter, faire notre itinéraire.

Demain, c’est le dimanche de la Passion. Jésus : totalement Dieu certes, mais aussi totalement homme n’échappe pas à ces choix intrinsèques de la vie de tout homme. En ouvrant l’Evangile (Mtt 16, 21), Nous pouvons voir qu’il fait à un moment donné le vrai choix d’aller « résolument à Jérusalem » sachant que s’il y allait c’était sans doute pour le sacrifice ultime de sa vie. Il aurait pu choisir une autre route, il a choisi celle du don total.

Sans-cesse nous sommes invités à choisir le partage plutôt que l’égoïsme, la fraternité et non la domination ou l’exploitation du frère. Au fait quels choix as-tu fait depuis ce matin ?

Continuer la chaîne pour transmettre l’Espérance !

Hier, j’intervenais dans une session de directeurs d’établissements scolaires et d’animateurs en pastorale sur le sujet de la transmission de la foi.

Un défi pour aujourd’hui, une aventure sans doute aussi audacieuse aujourd’hui qu’hier, bien que le contexte soit très différent. Curieusement la transmission est en crise alors qu’il n’y a jamais eu autant de moyens pour transmettre. C’est vrai pour le sens civique, le devoir de mémoire… c’est vrai pour la culture religieuse.

Transmettre, c’est proposer, comme la corbeille de fruits que l’on pose sur la table. « Ce n’est pas nous qui donnons, dit une grand-mère à propos de ses petits-enfants, ce sont eux qui prennent ».

Transmettre c’est éveiller le goût, permettre l’expérience personnelle : « Viens et vois ». On ne goûte pas la soupe avec la bouche d’un autre.

Transmettre c’est accompagner, nous ne sommes que des médiateurs, c’est avant tout le travail de l’Esprit. Etre croyant c’est s’être entendu dire : « Tu es mon enfant, tu es tout mon amour, sans toi je ne peux être moi ! »

A suivre…

Courants d'Aire...

La tempête souffle, la dépression chasse l’anticyclone, un temps plus chaud succède à quelques jours  frisquets, la lys gonfle, quelques tuiles s’envolent…

Il en est ainsi de la météo comme des relations humaines parfois…

Après la tempête, il faut reconstruire, réparer, tisser de nouveaux liens…

Et l’on se dit que ma foi, ce n’est pas plus mal, que l’arbre abattu cachait la lumière, que l’horizon ainsi dégagé permet de voir venir et laisse place à de nouveaux projets…

Les feuilles mortes ont disparues, les détritus qui jonchaient le sol aussi… faut-il pour cela croire que désormais s’en est fini ? Qu’il suffit d’attendre, que le soleil sera là pour toujours ?

Qu’il peut être doux de se bercer d’illusions !

Une seule chose est sure, un nouveau jour commence, il sera beau si tu t’armes de courage, que tu te retrousses les manches et qu’avec d’autres tu t’acharnes à cultiver la terre, à l’ensemencer… alors demain peut-être tu pourras la moissonner.

Evangile du dimanche 16 mars.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 26, 14-75; 27, 1-66)

…
A ce moment-là, Jésus dit aux foules : « Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus m'arrêter avec des épées et des bâtons ? Chaque jour, j'étais assis dans le Temple où j'enseignais, et vous ne m'avez pas arrêté. »
…  Mais Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit : « Je t'adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Messie, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répond : « C'est toi qui l'as dit »…

Arrivés à l'endroit appelé Golgotha, c'est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire,
ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire.
Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ;
et ils restaient là, assis, à le garder.
Au-dessus de sa tête on inscrivit le motif de sa condamnation : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. »
En même temps, on crucifie avec lui deux bandits, l'un à droite et l'autre à gauche.
Les passants l'injuriaient en hochant la tête :
« Toi qui détruis le Temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! »
De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
« Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C'est le roi d'Israël : qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !
…  Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte : « Éli, Éli, lama sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
…  Mais Jésus, poussant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.

Dimanche s’ouvre la grande semaine au cours de laquelle, les chrétiens du monde entier célèbrent le Mystère de la Pâque du Christ, sa mort-Résurrection.

Ce Dimanche est dénommé : Dimanche de la Passion. Par sa condamnation et  le don de sa vie que le Christ nous offre sur la croix, Jésus nous donne le signe intangible de sa Passion pour l’Homme. Le projet d’amour du Père qui depuis toute éternité consiste à nous offrir son Fils pour nous introduire dans sa divinité (lettre de Paul aux éphésiens) se réalise avec éclat.

Mais avant de nous ouvrir à la joie du matin de pâques, accompagnons Jésus dans son chemin de croix, rejoignons-le aujourd’hui dans cette humanité souffrante : Ingrid Betancourt au cœur de la jungle, Serge sur son lit à l’unité de soins palliatifs de Bruay, Madeleine dont le fils est emprisonné depuis plusieurs semaines…

Si Jésus est condamné, c’est dit-on pour cause de blasphème, mais la raison fondamentale insupportable pour les autorités du temps, c’est qu’il s’est fait proche de tous ceux que l’on considérait comme impurs à cause de leur métier, de leur origine, de leur maladie…  Parce que Jésus remettait l’homme au centre de toute action : « Le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat », le Pouvoir, l’ordre établi vacille, où allons-nous ? Voilà qu’il se prend pour le roi ! Piètre roi avec sa couronne d’épines et le bois de la croix en guise de trône, scandale pour les juifs, folie pour les sages de la Grèce antique et les Michel Onfray de ce temps… fierté pour nous qui reconnaissons dans cet abaissement : l’Amour, qui sur l’arbre donne son fruit pour le salut du monde.

Sublime !

Il n’y a pas d’autre terme. Nous avons vécu, hier après-midi, un moment extraordinaire. Ces dix dernières années la collégiale a vécu de très grands moments, mais  le récital-concert donné, hier, avec le texte du chemin de la croix de Paul Claudel, a dépassé en profondeur tout ce que nous avions vécu jusque là. La voix extraordinaire de Wafaa El Khoury Saad, chanteuse libanaise, la musique où se mêlaient les percussions d’Eric Sanarens, La flûte égytienne d’Idward Iskandar et l’orgue d’Aire sur la Lys sous la conduite du Père Vincent-Marie : Fantastique ! Le texte de Paul Claudel qui met sans-cesse en interface la passion du Christ et notre humanité, déclamé avec brio par Christophe Galland et France Folli dont nous devons l’adaptation.

Oui, Sublime !

14° station :

Le tombeau où le Christ qui est mort ayant souffert est mis, le trou à la hâte descellé pour qu’il dorme sa nuit, avant que le transpercé ressuscite et monte au Père, ce n’est pas seulement ce sépulcre neuf, c’est ma chair. C’est l’homme, votre créature, qui est plus profond que la terre ! Maintenant que mon cœur est ouvert et maintenant que ses mains sont percées, il n’est plus de péché en nous où la plaie ne corresponde. Venez donc de l’autel où vous êtes caché vers nous, Sauveur du monde ! Seigneur, que votre créature est ouverte et qu’elle est profonde ! Paul Claudel.

Merci au comité de sauvegarde de la collégiale, sous la présidence de Jean Catteau, grâce à vous nous allons entrer dans les célébrations de la semaine sainte avec une intensité à nul autre pareil.

Giboulées de mars, avant le printemps, j'espère !

En ce moment les mauvaises nouvelles dégringolent : Bernard est à la clinique pour un problème de prostate, Isabelle subit des examens très approfondis lundi prochain (après sa chimio, les tumeurs ne régressent pas), Renée-Marie est opérée mardi aux intestins, Jacqueline affaiblie par une occlusion intestinale vient d’apprendre, elle aussi, qu’elle devra recevoir de la chimio avant une intervention lourde…

Au milieu de tout cela le fils d’Hélène est sorti d’affaire, tout va bien pour lui… Ouf !

Eh oui, nous sommes fragiles, nul ne sait si demain …

La maladie reste un mal qu’il faut combattre, nous sommes admiratifs de tous les professionnels qui luttent au quotidien, les progrès qu’ils grignotent peu à peu nous donnent beaucoup d’espérance.  Il nous faut aussi rendre grâce car beaucoup autour de nous ont été atteints, il y a pour certains de nombreuses années, et Dieu soit loué ! Ils sont là à nos côtés : Marie-Noëlle, Pierre-Antoine, Thérèse, Stéphanie et tant d’autres…

Poussières d’étoile, d’où venons-nous ? Où allons-nous ? C’est L’amour dans le présent qui transcende notre A-venir.  Je t’offre cette journée Seigneur, qu’elle soit ensoleillée, que mes paroles puissent réconforter, remettre debout, réchauffer les cœurs abattus, tu es la Vie !

Une fois de plus tu rêves, Bruno !

Depuis le concile Vatican II, l’Eglise catholique romaine a mis en place dans chaque diocèse des conseils divers et variés : le conseil épiscopal, presbytéral, le conseil diocésain pour les affaires économiques, le conseil diocésain de pastorale, le conseil diocésain de la vie religieuse…

Cet ensemble nous donne un semblant de démocratie, il a pour intérêt de permettre les débats, de donner des lieux de rencontres, de convivialité…

C’est l’évêque qui en fixe l’ordre du jour, ce sont des lieux de consultation rarement de décision, et à chaque fois que j’ai participé à l’une de ces assemblées j’ai entendu cette phrase :  «Vous êtes un conseil parmi les autres… », Sous-entendu votre parole est loin d’être délibérative…

Cela nous donne un sentiment d’inutilité absolue : « cause toujours mon lapin »…

Notre évêque vient d’ailleurs de botter en touche sur l’idée d’organiser un synode diocésain suite à une proposition de la rencontre des prêtres de moins de 65 ans. On peut comprendre : l’assemblée synodale donne des orientations, elle délibère et vote celles-ci…

L’Esprit-Saint est donné à chacun par le baptême, nous sommes un peuple dans lequel les fonctions sont variées mais il y a unité de mission…

« Les laïcs tiennent de leur union même avec le Christ le devoir et le droit d’être apôtres. Insérés qu’ils sont par le baptême dans le corps mystique du Christ, fortifiés grâce à la confirmation par la puissance du Saint-Esprit, c’est le Seigneur lui-même qui les députe à l’apostolat ».Concile VatII

Si nous manquons de Souffle, ne serait-ce pas parce-que nous amputons ce corps d’un certain nombre de ses membres ? Nous n’utilisons pas l’ensemble des compétences et des charismes…

Nous risquons d’avoir une tête, mais le cœur n’y est pas….

Evangile du dimanche 9 mars.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean (Jn 11, 1-45)

Un homme était tombé malade. C’était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe.
...les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »…
Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare…
Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait…

Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je m'en vais le tirer de ce sommeil. »…

Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »…

Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y pleurer.
Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. »
Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde.
Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. »
Alors Jésus pleura.
Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait ! »…
Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »…
Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »

Ce qui me bouleverse dans ce passage d’évangile, que je vous invite à consulter dans son entier, c’est la profonde humanité de Jésus : cette amitié qui le lie à Lazare et ses deux sœurs, Marthe et Marie. Marie qui lui avait lavé les pieds, de ses larmes et de parfum, chez Simon le pharisien, Marthe qui s’affairait dans sa cuisine alors que Marie écoutait avec délectation les paroles de Jésus, lors d’un de ses passages à la maison.

Les proches de Jésus ne sont pas à l’abri, de tracas, de maladies et même de la mort…

Jésus va se laisser attendrir par la situation, comme dans beaucoup d’autres situations, il est pris aux entrailles, il va pleurer…

Oui, Jésus pleure…

Il pleure avec ceux qui pleurent…

Il va relier cette situation à sa Pâque, au don de sa vie… Il en était de même aux noces de Cana lors de son premier signe…

Jésus, va se servir de la guérison de Lazare, pour annoncer un Salut bien plus important et universel : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

« Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »…

De l’amour jaillit la vie ! Oui Seigneur je le crois !

vous avez dit : chauvin !

5 millions d’entrées en une semaine pour le film de Dany Boon :

Ouais, y’a vrémin d’quoi d’ête fier d’ête ch’ti !

Etre fier d’être de chez nous. Ainsi en est-il d’année en année de la fidélité des supporters pour le racing club de Lens. Notre région : une région qui a beaucoup souffert et qui souffre encore : les guerres successives, l’industrialisation et la mine qui ont entretenu une main d’œuvre sous-qualifiée et sous-payée, une météo un peu plus défavorable,  un habitat collectif sans confort…

Chez nous, il y a de la générosité et de la solidarité en abondance, personne n’est laissé seul sur le bord du chemin, il suffit de se rapprocher des associations nombreuses : caritatives, intermédiaires, d’insertion… Certains y voient trop vite de l’assistance à bon compte, sans doute parce qu’ils ne sont pas dans le besoin, eux. Que serait notre monde sans la main tendue ?…

Alors oui, il y a de la bière chez nous, il ya de bonnes frites, et le ballon rond rassemble les foules… mais il ya surtout le temps qui est toujours à l’amitié. C’est bien pour cela que l’on brait deux fois : quand on arrive et quand on part…

l'abbé, s'en va en guerre !

Dans notre métier de curé, il y a un aspect insolite que bon nombre de lecteurs de mon blog ne doivent pas connaître et que j’ai envie de vous partager ce matin. Je suis chasseur, eh oui ! Beaucoup d’entre vous, qui me connaissent bien, doivent en être surpris, n’ai-je pas l’âme d’un pacifiste qui ferait à peine mal à une mouche ? Savez vous que de temps en temps je prends les armes : quelques centilitres d’eau, pourquoi pas un peu de buis et voilà notre homme parti pour un safari «anti-Sorcelles ».

« l’abbé, il faudrait passer chez-nous, depuis un moment, rien ne va plus, on a l’impression que le sort s’acharne sur nous ». « Il se passe des choses bizarres dans la maison, des bruits particuliers, dans l’escalier… », « Nous sommes sûrs que quelqu’un nous veut du mal et qu’il « travaille » sur nous »….

Bon prince, je m’arme de courage, je me revêts de la cuirasse de la foi et je m’en vais à l’attaque…

Parfois l’ennemi se découvre très rapidement, il se nomme alcool, c’est le démon le plus répandu dans notre région, d’autre fois plus subtile il pourrait s’appeler déprime, infidélité, précarité… parfois, il y a tromperie sur le gibier et il s’agit tout simplement d’un loir en état d’éveil qui fait la sérénade dans les combles…

La situation se complique lorsque les facteurs sont multiples : précarité, misère, endettement, handicap, instabilité, succession de partenaires conjugaux, belle-mère envahissante, huissier harceleur….

Devant de tels démons, je me sens souvent impuissant : une parole d’encouragement, partager ma confiance en Christ contre qui aucune force du mal n’aura le dernier mot, un bon conseil rempli de bon sens, la mise en lien avec une association, une prière toute simple et quelques gouttes d’eau bénite répandues de-ci de-là… çà ne peut faire que du bien, est-ce que cela à de l’effet à long terme ? Point ne sais-je ! Je l’espère.

En tout cas ces diverses sorties ont l’avantage de me faire entrer chez les gens, de découvrir des conditions de logement insupportables : l’humidité qui gangrène les murs, les chauffages toujours électriques dans des bâtiments non isolés, des appartements vite faits dans d’anciennes maisons bourgeoises à la découpe, sans isolation phonique… des propriétaires véreux qui reçoivent directement les aides au logement….

Oui, finalement Satan pourrait s’appeler : « profits malhonnêtes »… c’est pour cela que si de temps en temps je pars en manœuvre, il ne faut pas trop en rire. Le combat néanmoins est assez inégal , ne trouvez-vous pas ?

la collégiale d'Aire, un haut lieu culturel !

  A ne surtout pas manquer :

Ignobles !

Nous sommes tous très sensibles au sort réservé à Ingrid Bétancourt ? Quelle cause peut  prétendre être assez juste pour détenir dans de telles conditions : une femme, une mère pendant plus de six ans ?… Quelle cause peut prétendre être assez juste pour enchainer un être humain nuit et jour ?

L’homme est capable d’être ignoble, barbare, indigne de la vie qui lui est offerte.

Mais je suis sûr que les Ingrid sont innombrables de part le monde, ce qui veut dire que les tortionnaires le sont aussi. Si la souffrance est déjà insupportable, que dire de cette souffrance gratuite imposée à des êtres innocents…

Nous allons bientôt vivre la semaine sainte, comment ne pas associer le Christ sur la croix avec tous ces êtres qui aujourd’hui à l’heure où j’écris ces quelques mots sont  victimes des barbares ?

Devant de tels actes, avec vous, je ne peux rejoindre que la souffrance et le silence de Dieu lui-même, et crier avec vous, que dis-je (le mot est trop faible), Gueuler avec vous : Pourquoi ?

Evangile du dimanche 2 mars.

Evangile selon St Jean 9, 39-40

Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »
Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »

« Je suis venu en ce monde pour une remise en question. »

Que de fois ne sommes nous pas imbus de nos convictions, sûrs d’avoir la vérité et d’agir comme il se doit. Que de mauvaise foi ! Quand nous voyons l’état du monde, les injustices flagrantes, la planète qui devient une immense poubelle à ciel ouvert… Comment ne pas nous remettre en question ? L’évangile nous donne des petites règles de vie toutes simples qui peuvent transformer ce monde. Il suffit de croire que ma goutte d’eau sera utile à l’irrigation du monde. Agir c’est faire confiance.

« Serions-nous des aveugles, nous aussi ? »

C’est évident ! Qui me sortira des ténèbres, qui sera Lumière sur ma route ? C’est pour répondre à cette question que j’ai engagé toute ma vie dans les pas du Christ. Seigneur guéris-moi de tous mes aveuglements !

Du Bonheur d’être Pasteur !

Bien loin du traité d’athéologie de Michel Onfray, des sarcasmes de la vie médiatique où des bruits de campagne électorale…

Cyndy et Sébastien viennent de s’engager dans le sacrement de mariage, samedi dernier. C’est le premier d’une très longue série qui s’étalera tout au long de l’année 2008.

Dimanche, c’était avec quatre autres, le baptême de Charles, deuxième enfant de Delphine et  Alexandre dont j’ai célébré le mariage il y a quelques années.

Ces deux couples qui n’ont rien en commun sont devenus mes amis. Les rencontres qui ont précédé l’événement du mariage furent des moments intenses de partage, où dans la simplicité des échanges nous prenions conscience de l’intériorité et de l’être spirituel que nous devons faire grandir en chacun de nous.

Ce temps, est pour eux : fondateur d’une vie spirituelle. De là à accrocher leur vie à la personne du Christ mort et ressuscité, il y a sans doute un grand pas à faire. Nous découvrons ensemble que ces temps de partage, de relecture, d’approfondissement sont de purs moments de bonheur.

« Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité que Celui qui est venu prendre notre humanité ».

Simplement, Merci.

tremblement de terre au Vatican : 0° d'amplitude sur l'échelle de Richter.

Je me suis laissé dire que Benoît notre bon pape avait, en ce moment un sommeil agité. Pensez !

La semaine dernière, le nouveau président de l’épiscopat allemand, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg a rappelé « qu’il n’y avait pas d’interdiction de réfléchir à l’ordination d’hommes mariés ».

Dans une lettre adressée au pape suite à la 12e rencontre brésilienne des prêtres au monastère d'Itaci, près de Sao Paulo, ces prêtres ont proposé l'ordination d'hommes mariés et la réintégration des prêtres aujourd'hui mariés après avoir été dans l'obligation d'abandonner leur sacerdoce. Le document a été approuvé par 430 représentants de 18 685 prêtres de 9 222 paroisses de tout le pays.

Le cardinal Cormac Murphy O’Connor, archevêque de Westminster et primat catholique de Grande Bretagne, a dit en décembre au Financial Times : « Si vous me demandez s’il est possible que l’Eglise un jour puisse ordonner des hommes mariés, je dirai oui, c’est possible ».

De même le cardinal Roger Etchegaray, dans un entretien au Parisien, a confirmé que « la question pouvait être discutée »…

Je pense que ces petites interventions de par le monde ont de quoi être à l’origine de quelques cauchemars dans les alcôves vaticanes. Et pourtant, je suis sûr, qu’il en faut beaucoup plus pour que le Vatican soit ébranlé. Ce n’est pas parce que la barque tangue que le gouvernail s’affole…

Ouf ! Nous pouvons pour notre part dormir sur nos deux oreilles.

La foi à l’épreuve du temps.

Nous sommes les dingues du chronomètre, notre temps est compté comme jamais il ne l’a  été : Le travail souvent éloigné du domicile avec  ses déplacements, une vie sédentaire qui implique quelques heures de sports hebdomadaires, une famille de plus en plus éclatée, l’amitié qu’il faut entretenir, les enfants que l’on bichonne et qu’il faut accompagner dans une inflation d’activités, et par-dessus tout cela la communication qui est de moins en moins celle du palier mais virtuelle sur la toile d’Internet, ce blog en est l’illustration. Oui, on n’a pas le temps, on n’a plus le temps.

Où trouver le temps de la gratuité, de la générosité, du silence, de la relecture qu’exige la rencontre avec  Dieu ? Dieu n’est pas speed, il prend son temps, Dieu est un Dieu patient, le connaître exige que l’on s’assoit, que l’on ouvre l’Ecriture, que l’on rencontre des frères… Où trouver le temps pour la catéchèse, où trouver le temps pour la prière et la célébration, où trouver le temps pour entrer dans l’intelligence des Ecritures ?

Des jeunes entrent en 6° dans le collège catholique voisin, ils demandent à entrer  en catéchèse, à recevoir le baptême et l’Eucharistie, tout cela demande du temps, que plusieurs d’entre-deux de classes différentes se retrouvent dans le même créneau horaire : Mission impossible, l’emploi du temps est tellement pressuré qu’il ne peut le permettre, il faut donc se retrouver le soir après le départ des bus, cela devient tellement exigeant que les combattants déposent très vite leurs armes…

Oui vraiment je crois que le pire ennemi de la transmission de la foi est le chronomètre. Est-ce irrémédiable ?

Est-ce que vous y croyez, vous, aux coiffeurs ?

Hier, Vianney me racontait cette histoire glanée sur Internet :

Je vais chez mon coiffeur et voilà que celui-ci m’entraîne sur les questions de spiritualité:

-« Ah, me dit-il, quand je vois ce que je vois, que j’entends ce que j’entends, je fais bien de penser ce que je pense, pour moi il n’y a pas d’Bon Dieu, sinon il n’y aurait pas tout ce qu’on voit » ;

Et voilà qu’en sortant de chez lui, je croise sur le trottoir un gars tout dégeu, les cheveux longs et poisseux, quelque peu répugnant. Alors je retourne chez mon coiffeur et je lui dis :

-          «  Eh bien moi, je ne crois pas que les coiffeurs existent, comment ? me rétorque t-il.

-          « Eh bien oui, quand je vois ce que je viens de voir, je m’dis que si les coiffeurs existaient, ça n’arriverait pas. »

Peace and Love, messieurs les politiques !

Que de remous une fois de plus dans le fameux microcosme à propos des prises de position  de notre président sur les questions de religion. « La laïcité positive », « la morale républicaine et la morale religieuse », l’une donnant de l’espérance et l’autre pas. Le curé, l’iman, le rabbin et l’instit qui est plus grand ?

Julien Dray est prêt à repartir dans la rue, les plateaux télé se pourlèchent les babines …

Evidemment, c’est l’occasion de ressortir les étendards, c’est le grand débat entre la Raison prônée par le camp les laïques et l’obscurantisme que représentent, évidemment, toutes les religions. Et v’lan un petit coup de croisades et d’Inquisition et voilà que nous sommes comme de bien entendu à l’origine des victimes de tous âges et de toutes époques sur tous les continents, car cela va de soi, toutes les guerres sont avant tout des guerres de religion, tout le monde sait que les hommes ont pour seuls richesse Dieu et non les minerais, le pétrole et tout autre intérêt économique. Dans ce monde, on se bat pour Dieu et non pour le fric. Quelle hypocrisie !…

Une fois de plus, nous sommes mis au banc de la vindicte populaire. Les profs de philo et d’histoire peuvent s’en donner à cœur joie, et nous allons bientôt avoir les libres penseurs et les cathos en soutane face à face derrière les barricades…

Mes amis, je suis pour une laïcité paisible, je ne sais si elle est positive. Mon Dieu que je passe un bon moment lorsque j’échange avec mes amis agnostiques… je ne vois pas l’intérêt qu’il y a à relancer des polémiques stériles.

histoire de femmes !

C’est la gouvernante du curé qui tient un bout de causette au coin de la rue avec Mme Duchmole, une bonne paroissienne qu’elle vient de rencontrer. Elles parlent de tout et de rien, du style :

« Bein vous savez, on dit beaucoup sur le dos des évêques et des curés : les évêques qui ne seraient pas assez innovants, beaucoup trop sous la coupe de Rome, Bon p’téte bien!

Et puis les curés, qui sont toujours partis, jamais dans leur presbytère, on s’demande ce qu’ils font de leur journée….

Et bien moi j’vous dis, finalement, quand on regarde de prés ce sont des hommes comme nous ! Vous ne pensez pas ?

Plus fragile qu'une rose des sables.

ALGER, 19 fév 2008 (AFP) - Un prêtre catholique français a été condamné à un an de prison avec sursis par un tribunal algérien pour prosélytisme, a annoncé mardi à l'AFP l'archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier.

Voici ce qu’écrit notre frère Claude, évêque de LAGHOUAT – GHARDAIA qui nous a prêché la retraite de Novembre dans le Hoggar :

Sans prendre une allure de persécutés, et encore moins de martyrs, nous voici pris, depuis quelques mois, dans une nouvelle tourmente, qui affecte de près un certain nombre d’entre nous : refus de visas pour des membres de l’Eglise désirant nous rejoindre, suspicions de toutes sortes, y compris celle d’utiliser nos activités à des fins de prosélytisme. C’est un refrain qui retentit toujours lorsque des personnes veulent nous nuire à peu de frais. L’ordonnance présidentielle du 28 février de l’an dernier, nous l’avions redouté, tout en réglementant légitimement le culte chrétien, peut aussi se prêter à  des interprétations tendancieuses visant à nous faire du tort ou même à nous mettre dehors !

Tout récemment, l’arrestation et la condamnation d’un prêtre catholique et d’un médecin algérien, venus apporter réconfort et soins à des Migrants en détresse à Maghnia,  localité du nord-ouest du Diocèse d’Oran, viennent confirmer ces craintes. Le prêtre est accusé d’avoir illégalement prié avec les chrétiens présents sur les lieux. Le médecin, accusé  faussement de détournement de médicaments. Fort heureusement il a été fait appel à cette condamnation.

Nous faisons confiance aux plus hauts Responsables du Pays pour que la vérité des faits soit rétablie et pour que les accusés soient innocentés ; nous redisons à ces derniers notre profonde solidarité. Nous sommes tous touchés et choqués, autant par la peine encourue par les deux accusés que par le caractère mensonger de l’accusation. Ceci ne peut que renforcer la fausse image d’un pays où il ne ferait pas bon vivre pour des étrangers et où les droits humains seraient bafoués par des attentions prêtées aux faux témoignages et aux délations mensongères. Ce n’est pas cette image là que nous, membres de l’Eglise catholique d’Algérie, nous voulons donner à notre pays d’accueil.

Nous ne voulons pas être pris pour des persécutés, et nous ne voulons pas que soit ternie l’image de ce pays où nous avons vécu jusqu’ici dans la bonne entente, plus encore dans une fraternelle collaboration, même dans les plus lourdes épreuves. Les suspicions et les fausses accusations viseraient-elles à éloigner de nous ces nombreux Algériens que chaque jour nous côtoyons dans le plus grand respect, et à nous marginaliser comme de dangereux pestiférés ? Ce serait faire le jeu des extrémistes de tout bord, quelle que soit leur appartenance. Ce serait aussi faire mal à ce pays que nous aimons et auquel nous ne pouvons que redire notre très fraternel attachement.

+Claude, votre frère évêque.

Nous prions pour toi Claude et pour toutes les communautés chrétiennes en Algérie, nous prions aussi pour ce beau pays qui nous est cher, pour nos amis musulmans, que les beaux liens qui se tissent entre vous depuis tant d’années ne puissent être rompus. Et que chacun puisse vivre sa foi dans le respect et l’accueil de l’autre !

Faire mémoire !

Notre président vient de déclencher un petit cataclysme (comme à son habitude) en décidant   que  chaque enfant de CM² aurait à la rentrée à parrainer un enfant français mort dans la shoah. Une initiative, vite rectifiée par la proposition que ce soit toute la classe de CM² qui fasse mémoire de l’un de ces 11 000 enfants ignoblement exterminés au cours de la 2° guerre mondiale.

De fait, les chrétiens ont une expérience du « faire mémoire », puisque depuis 2000 ans la célébration de l’Eucharistie n’est rien d’autre qu’un « faire mémoire » de la mort et de la résurrection du Christ. Ils le vivent dans une action, une célébration collective, où l’assemblée se plonge dans les paroles et les gestes que le Christ lui a laissée en héritage. La messe ne sera jamais un acte de piété individuel, c’est collectivement que nous nous reconnaissons héritiers et frères de ce Fils bien-aimé qui a donné sa vie par amour, victime innocente du péché de l’homme.

C’est pourquoi quand la chef de cabinet du président nous dit que, finalement, la proposition sera que toute la classe, et non un élève, fasse mémoire d’un enfant : passer de l’individuel au collectif, cela change tout, bien heureusement !

Mais la contrainte, l’obligation, les chrétiens connaissent aussi, tout le monde se souvient des cartes de présence à la messe, qu’il fallait pointer. Dieu sait que cela est passé de mode depuis fort longtemps, et pour cause ! Même si, de-ci de-là quelques nostalgiques rêvent encore d’un passé révolu.

Chez le Christ, l’Appel se fait toujours en terme de proposition : «si tu le veux ! », « Viens, suis-moi ». Il serait heureux qu’au sommet de l’Etat, nous passions de décisions trop vite prises à des propositions qui sollicitent des débats sereins et contradictoires, ne croyez-vous pas ?

Incorrigible !

Hier, Franck  termine son commentaire ainsi : « Tu ne peux pas t'empêcher de finir par une attaque anticapitaliste. Incorrigible! »

Cher Franck, oui je suis un incorrigible, je suis surtout sur ce blog, un peu et beaucoup provocateur, cela permet de susciter des réactions et donc des commentaires. Merci de prendre ta plume régulièrement.

Je suis un incorrigible détracteur de tous les systèmes totalitaires, des millions de morts en ont fait les frais au cours du 20° siècle : en URSS sous le stalinisme, en Chine, au Cambodge, au Chili, en Argentine et nous pensons tous, bien-sûr, à cette ignominie que fut le nazisme et à toutes les victimes innocentes de la shoah.

Je suis un démocrate et je m’insurge chaque fois qu’une institution vient  d’une manière ou d’une autre porter atteinte à ma liberté de penser ou d’expression, chaque fois où la voix de l’un n’est pas à égalité avec celle de l’autre.

Parmi tous les systèmes politiques, je suis un adepte de la loi du marché, parce que depuis toute éternité il a bien fallu que les hommes échangent, c’est même plutôt fraternel, pour cela ils ont inventé l’argent et celui-ci n’est pas à diaboliser, nous devons simplement le maîtriser sinon c’est lui qui devient notre maître. Bref, le capitalisme sauvage est une loi de la jungle, le politique doit édicter des règles, je serai donc plutôt adepte d’un capitalisme social, comme le moindre mal de tout autre système.

Mais qui contrôle ? Qui permet de rétablir une certaine justice entre tous. Faut-il être bien né pour profiter à plein de cette vie ? L’Evangile n’est-il pas éclairant, à ce propos ?

Alors oui, je m’indigne de voir que le capital est mieux rétribué que le travail, et que l’abîme s’agrandit de jour en jour entre quelques-uns qui on tout et l’énorme majorité des hommes qui sur cette planète vivent dans des conditions infrahumaines.

Maintenant, je suis sans-doute comme toi Franck, je fais un choix entre des démocrates qui hélas ont souvent peu de moyens pour réguler la mondialisation actuelle. Je reconnais qu’il y a des femmes et des hommes de valeurs et à gauche et à droite, reste le secret de l’isoloir.

Ils font tourner le monde, sans bruit...

Jean, s’affaire pour organiser un récital du chemin de croix de Paul Claudel avec Michael Lonsdale. C’est vendredi, Claudine et toute son équipe sont à la collégiale entrain de confectionner des bouquets pour la décoration de superbe église. Pendant ce temps dans leur local, rue de Saint-Omer, les membres des équipes St Vincent animent leurs ateliers : couture, cuisine, coiffure, maquillage… tandis que le vestiaire est envahi de personnes cherchant de quoi vêtir une partie de leur famille. Au secours Catholique, c’est la Pause rencontre…. Marie-Christine entre au presbytère pour mettre à jour la comptabilité de la paroisse, Bernard est à son poste pour accueillir celles et ceux qui sonnent à la porte, Marie-Noëlle et Bernard sont dans la salle à manger pour y installer de nouveaux rideaux, Jean et Marité sont partis distribuer les journaux paroissiaux, Jean (le III° du nom)  ouvre la grille de la cité paroissiale pour vérifier que la chaufferie est en bon état, Malou est venue mettre la dernière main au temps d’animation organisé pour les enfants pendant ce temps de carême, Blandine accueille les demandes de baptême, Geneviève est allée à la rencontre d’Isabelle une Catéchumène qui l’émerveille, Thibaut et Marion animent le groupe de jeunes confirmands qui viennent de se mettre en route, Jean-Pierre est en farfouille pour mettre au point le cochon grillé de la fête paroissiale du 1° juin, Marc et  Jean-Gab, Isabelle, sœur Lucie et je ne sais combien d’autres accueillent les enfants pour le caté….. Bernadette organise les funérailles de mercredi, Joseph nous apporte le repas du Week-end…. Et la liste pourrait encore être très, très longue. Il n’y aurait aucune vie d’Eglise sans cette longue chaîne de bénévoles. Mais il en est de même dans la cité : clubs sportifs, associations culturelles, caritatives…. Que serait notre bourg sans l’ADEP, l’APARDE, Le Secours Populaire, AIR’Joie…. Et la page serait bien trop petite pour les citer toutes…

Merci à tous ces bénévoles, c’est vous qui faîtes tourner le monde… les dividendes de Total, L’Oréal, Danone… ne seront pas pour vous ! Mais, je souhaite de tout mon cœur, que votre récompense sera grande dans les cieux !

Il nous faut redescendre !

Sébastien, Armel, Johan et Lionel, merci !

Merci pour cette semaine passée ensemble au Monts des cats. Une semaine de retraite au cours de laquelle avec vous, j’ai contemplé ce beau mystère de l’incarnation, j’ai touché du doigt l’amour immense du Père, j’ai écouté la Parole du Fils afin de le suivre de plus prés. Avec vous, je me suis ouvert à la fraternité universelle et enfin nous avons mis nos pas dans ceux du Christ pour revêtir le tablier du service.

Un beau parcours, dans un cadre qui porte à la prière.

Merci à vous frères du Mont des cats, pour votre prière qui nous emporte, dans cette magnifique chapelle remise à neuf, merci pour vos liturgies habitées, merci pour vos repas simples, bons, diététiques… Merci tout simplement pour votre accueil.

Maintenant, il nous faut redescendre de la montagne… aller à la rencontre de nos frères en humanité… pour vivre avec authenticité la Parole que nous avons reçue et échangée sur la montagne.

En redescendant de la «  Montagne », enfin plus exactement du mont duquel nous pouvons  admirer le beau plat pays qui est le nôtre, je me suis aperçu que la campagne battait son plein, celle des municipales bien-sûr.

Que n’ai-je écrit il y a quelques jours à propos du verbe « virer », c’était pour moi une belle occasion d’appeler de mes vœux une Eglise accueillante à tous, qui puisse faire une place à celles et ceux qui sont à la marge, une Eglise qui oriente les projecteurs vers ceux qui ne sont jamais mis en lumière, une Eglise qui tende les micros à ceux qui n’ont jamais la Parole. Une Eglise où les femmes, les personnes mariées et les célibataires puissent avoir la même joie de servir leurs frères. Une Eglise qui ne condamne pas, qui n’exclut pas mais qui invite chacun à monter toujours plus haut, loin de la médiocrité. Une Eglise qui ne revendique aucun pouvoir, qui ne cherche jamais à s’imposer, une Eglise qui désire simplement, au milieu des autres, donner son avis, être écoutée, certaines fois être contestée et à d’autres encouragée.

Oui, que n’ai-je écrit un petit édito sur : l’exclusion, et voilà qu’une avalanche de commentaires par ailleurs forts intéressants dégringolent de la part de celles et ceux qui se présentent sur les différentes listes aux municipales. Aussi pour retrouver une certaine impartialité et surtout éviter que mon blog devienne le lieu d’un combat parfois à fleuret moucheté entre les uns et les autres, j’ai décidé de ne pas éditer les commentaires de celles et ceux qui sont sur l’une ou l’autre de ces listes. J’espère obtenir d’eux la compréhension et l’indulgence… Ceci dit, vos mails et vos commentaires m’intéressent toujours même s’ils ne sont pas publiés…

J’espère qu’au lendemain du vote vous continuerez, malgré tout, d’échanger sur le « parvis de la collégiale » !

En tout cas croyez que j’apprécie votre engagement pour une cité toujours plus citoyenne. Vive la démocratie ! Si ne tiens pas à jouer sur le stade, j’encourage avec beaucoup de respect les joueurs et je ne tiens pas à déserter les gradins. A vous de nous convaincre !

Patati-patata est pour quelques jours dans le silence des frères trappistes.

Je suis absent jusqu’au 15 février, car j’anime une retraite à l’abbaye du Monts des cats avec les séminaristes de Lille qui dans quelques semaines seront ordonnés diacres.

Une semaine de rupture en ce début de carême.

J’espère que vous n’allez pas perdre l’habitude de venir sur le blog. Rendez-vous samedi 16 février.

Bon Carême !

Qu'il fait bon vivre sur les bords de la Lys !

Hier, j’apprenais sur le journal local : l’écho de la lys, que Jean-François Vallin qui se présente aux élections municipales sur la liste désirs d’Aire était exclu du parti socialiste. Sanction octroyée pour avoir mis en route une liste concurrente à la liste « officielle » du parti. Laquelle liste pourtant n’affiche pas la couleur du PS mais se veut largement ouverte.

Sur l’autre rive de la Lys, d’anciens adjoints du maire après plus de 36 ans de mandat vivent  assez mal leur mise à la retraite, me dit-on…

Autrefois, l’Eglise excommuniait, et je ne suis pas fier de cette page d’histoire… divorcés-remariés, suicidés, modernistes, hérétiques en tout genre…. Passaient outre la porte de la collégiale…

Il faut rentrer dans le rang, que pas un clou ne dépasse !…

Heureux sont les groupes qui accueillent dans la diversité, sans exclure. Les équipes où l’on peut ne pas avoir la même pensée, la même stratégie ; heureuse la confrontation respectueuse. Heureuse démocratie qui met en débat, qui incite à formuler des projets…

L’Eglise n’excommunie plus… ou si peu…

Mais combien de fois n’ai-je entendu de mes supérieurs : « l’Eglise n’est pas une démocratie ». Sous-entendu : « il revient à d’autres de prendre les décisions, cause toujours petit frère… ».

Serait-elle une gérontocratie ? Une théocratie ? Une aristocratie ?…

Qu’est-ce que j’aimerai que mon Eglise soit une communion dans la diversité de chacun, où tout baptisé soit reconnu avec une égale dignité, où chacun ait le même droit que les autres de donner son avis, sa part de décision, où tout ministère ne soit qu’un service à la communion sans suprématie de qui que ce soit….

Tu rêves Bruno, tu te crois déjà au ciel !

Et vous qu’en pensez-vous ?

Evangile du dimanche 10 février

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 1-11)

Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le démon.
Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
Le tentateur s'approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. »
Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Alors le démon l'emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple
et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »
Jésus lui déclara : « Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu. »
Le démon l'emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire.
Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes pour m'adorer. »
Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu adoreras. »
Alors le démon le quitte. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

L’heure est celle du choix. Il faut choisir, aller à l’essentiel, entrer dans notre vocation de Fils. Jésus prendra résolument le chemin de la croix, de la dépossession, de l’abandon. Il refuse : l’Avoir, le Savoir, le Pouvoir. En cela son Amour se manifeste… nous sommes invités à entrer dans la même démarche, sachant que par là même, nous refusons d’entendre les sirènes de la facilité, de la richesse illusoire, des plaisirs faciles … le démon rôde, il est futé et affuté….

Ah ! Qu’il serait bon d’avoir une baguette magique pour transformer les situations d’échec en réussite, les pierres en pain ! Échapper à mon humanité, rêve d’être Superman, un demi-dieu… Refuser le Savoir …

Ah ! Si j’avais une armée d’ange pour me servir et me protéger, s’il suffisait de dire à l’un : "viens" pour qu’il se précipite à mes genoux, à l’autre : "va" pour qu’il exécute mes ordres, je me sentirais fort, j’aurais enfin confiance en moi… Refuser le Pouvoir…

« Ah ! Si j’étais riche, Tala la la la… », disait la chanson, si je possédais tous les biens de ce monde, je n’aurais plus de soucis dés le matin quand je me lève…  Refuser l’Avoir….

Une indignation à sens unique.

Hier, notre frère Auguste (prêtre togolais venu nous épauler quelques temps) anime avec les enfants une célébration à l’occasion du mercredi des cendres.

Pour illustrer son propos Auguste s’adresse au enfants : «  avez-vous suivi les informations : A Berlaimont, un élève a dit : « connard à son prof » ».

Silence…

Auguste reprend une seconde fois : « les enfants, avez-vous suivi les informations : A Berlaimont , un élève a dit : « connard à son prof » ».

Silence…

Auguste reprend une troisième fois : « les enfants, avez-vous suivi les informations : A Berlaimont , un élève a dit : « connard à son prof » ».

Silence…

Auguste poursuit : « et le professeur a donné une gifle à l’élève »

Et tous les enfants de répondre en chœur à Auguste : « OOOOOOh », dans le sens de ce n’est pas juste, ça ne se fait pas….

Un enfant dit : « Connard » à son prof : silence.

Un prof donne une gifle à l’enfant : « OOOOOOh ».

Voilà pourquoi peut-être notre société va si mal, en tout cas cette anecdote que vient de nous rapporter Auguste, nous paraît significative, qu’en pensez-vous ?

Mercredi des cendres.

Un départ. Tu es capable de te renouveler. Regarde devant, Pâques est à l’horizon. La vie est devant toi.  Tu deviens une créature nouvelle façonnée par l’Amour.

Un départ. C’est l’heure des décisions, des commencements. Fini le temps où tu ne pensais qu’à toi-même. « Effata », « Ouvre-toi », le temps est au partage et à la fraternité.

Un départ. Il te faut vivre une purification, un temps de deuil et de privation. Il ne s’agit en rien d’une mortification, d’une souffrance gratuite, mais la douce préparation à la fête de l’amour et du bonheur à la manière de la fiancée qui durant de longs mois se prépare pour le jour où elle portera la robe des noces.

Un départ. C’est l’heure du choix et du combat. Il est là qui rôde non loin de toi, celui qui sans–cesse veut t’assujettir, te soumettre au pouvoir de l’argent, il s’agirait de vivre à crédit dans la facilité sans penser que la dette s’accumule et qu’il te faudra bien la régler, un jour, demain, plus-tard, oui on verra bien, vivons d’abord l’instant présent. Tu ne peux participer à la course sans effort. Exigence du sportif qui mène une vie saine pour être récompensé au jour de la compétition.

Quarante jours… Allons-y… c’est plus sympa de savoir que l’on y va tous ensemble, ne crois-tu pas ?

Il s'appelle Johann.

Un jeune de 26 ans vient de trouver la mort dans l’incendie de son immeuble. Jeudi nous  célébrerons ses funérailles. Hier, je suis allé rencontrer son papa et sa maman, abattus. Une maman qui pleure et exprime l’amour qui l’habite envers son fils, un papa, comme beaucoup de papa qui se mure dans le silence, incapable d’exprimer les sentiments qu’il éprouve.

Et je suis là penaud, silencieux. Je suis là, avec. Et cela, rien que cela, apaise, apporte un peu de douceur…

Je pense aux parents de Julien parti d’un cancer, en août dernier, au même âge. Je pense à Pierre et Jacqueline, Renée-Marie et Michel et tant d’autres qui ont perdu un fils à la fleur de l’âge …

Je pense aussi au Christ, 33 ans, sur une croix…

Oui décidément, le Dieu de l’Evangile ne sera jamais ces dieux grecs, les dieux des mythologies qui nous écrasent, nous punissent, de qui nous devrions obtenir à force de sacrifices et d’holocaustes de bonnes grâces… Il est celui qui souffre avec nous, il est celui qui est pris aux entrailles, comme tant de fois Jésus l’est dans l’Evangile…

Votre souffrance de papa et maman, je peux l’accompagner, je peux la faire mienne dans la prière, avec vous j’ai pleuré, avec vous j’ai vibré lorsque vous me parliez de son enthousiasme, de ses projets, de ses « potes », de sa joie de vivre… mais j’ai aussi tellement conscience que votre souffrance sera toujours unique, la vôtre : la souffrance d’un papa, la souffrance d’une maman qui auront sans-doute du mal à se la partager tant elle est unique, alors tenez vous par la main, tenez-vous bien serrés l’un contre l’autre, pour que Johann se tienne bien au chaud entre vous jusqu’en l’éternité.

C'est Aujourd'hui qu'il faut y aller !

Les vacances : un temps pour souffler, un temps pour rêver, un temps pour l’amitié. La Sarenne, les marmottes, le signal de l’homme, le lac blanc … autant de pistes où il fait bon être ensemble pour ravir un bon bol d’air, admirer le soleil qui chatouille les cimes, dévaler les pentes au risque parfois de se retrouver quelques mètres plus bas les skis en l’air et la face contre terre…

Les vacances c’est un bon tarot entr’amis, toujours sur le qui-vive pour saisir la « garde contre » qui permettra de prendre le large, et v’lan, le roi est dans le chien…

Les vacances c’est l’occasion de répondre au courrier en retard, mais elles sont trop courtes pour assumer la tâche.

Les vacances c’est un bon vin chaud, un thé ou un chocolat qui comble les forcenés de la  glisse au retour de l’effort.

Les vacances c’est un grand merci, adressé à l’Artiste qui dessina les montagnes, qui allume les luminaires, qui nous invite à être purs et limpides comme la neige, chanceux que nous sommes alors que tant d’autres rament dans les difficultés du jour.

Les vacances c’est une parenthèse, une halte, un temps de reprise pour mieux utiliser ses forces, au retour, à la transformation d’un monde toujours en devenir…

Il est lundi matin, il est temps de bosser, regarde devant toi Bruno, ta semaine est bien chargée : une soirée d’échange avec les parents du collège sur la transmission de la foi, une autre sur la lettre de Paul aux éphésiens, une retraite dans quinze jours qu’il te faudra animer auprès de séminaristes, un jeune de 26 ans qui vient de perdre vie accidentellement et le carême dont mercredi sonnera le départ…  Allez, fonce mon ami, on t’attend !

Quelques jours à la neige,

Rendez-vous le 4 février.

Signé : le chanceux.

Quel que soit ton âge :

Garde ton cœur d’enfant,

Emerveillé de tout, posant sans cesse, la question :

« Pourquoi ceci, pourquoi  cela ? »

Intrépide, impatient du genre :

« C’est quand qu’on arrive ?»,

« Pourquoi lui, pourquoi pas moi ? »

Sensible à toute inégalité : « ce n’est pas juste !».

Oui, garde ton cœur d’enfant,

Enthousiaste, confiant, toujours prêt à répondre,

Alors que la question n’est pas encore posée.

Garde ton cœur d’enfant,

Prêt à croire toute parole du maître.

Toujours prêt à participer, à condition que les copains soient aussi présents.

Garde ton cœur d’enfant,

Qui voit en toute personne de plus de 20 ans d’âge, un vieux,

À qui tu ressembleras dans de nombreuses années, qui te paraissent une éternité.

Garde ton cœur d’enfant,

Malléable, sensible, curieux de tout, joueur, avide d’apprendre,

Râleur parfois, mais toujours prêt au pardon.

Oui, garde ton cœur d’enfant,

Il te fait goûter au bonheur de l’éternité.

Evangile du dimanche 3 février.

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 1-12)

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent.
Alors, ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux les doux :
ils obtiendront la terre promise !
Heureux ceux qui pleurent :
ils seront consolés !
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés !
Heureux les miséricordieux :
ils obtiendront miséricorde !
Heureux les cœurs purs :
ils verront Dieu !
Heureux les artisans de paix :
ils seront appelés fils de Dieu !
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice :
le Royaume des cieux est à eux !
Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Neuf fois heureux et comme si cela ne suffisait pas, réjouissez-vous dans la persécution.

Il y a huit jours, je célébrais les funérailles de René. René à la maison ,René au boulot, René à la chasse, René sur le terrain de foot, René président des médaillés du travail, c’était René heureux, toujours heureux de se faire des amis, de parler un coup, d’échanger, de boire un pot. Et cela dans la simplicité.

René qui enfant faisait l’école buissonnière pour travailler aux champs, René papa conduisant sa fille à l’aéroport de Lesquin pour aller à la Scala de Milan avec son parrain et sa tante. René qui a su donner ce qu’il n’avait pas reçu… N’est-ce pas cela le vrai bonheur des béatitudes ? René qui, au cœur de la maladie se sachant condamné était heureux d’être là (« la vie courte et bonne ! »)… « Tu ne me lâcheras pas Bruno, tu seras la pour mes funérailles »…

Heureux !

Et tant et tant de gens autour de nous se bousillent la vie pour des peccadilles, ont toujours une bonne raison de se plaindre….

Jésus est le premier de tous ces pauvres de cœur, de tous ces miséricordieux, de tous ces affamés de justice, de tous ces persécutés… Heureux sommes-nous de le connaître et de marcher avec lui !